Tracasseries routières dans la zone CEDEAO :L’OPA constate la hausse des pratiques anormales

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La semaine dernière, le Projet de gouvernance routière de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali), organisé au parking des camions remorques de Faladiè, un meeting d’information et de sensibilisation sur le rapport de l’Observatoire des Pratiques Anormales (OPA) du dernier trimestre de l’année 2010.

Nouhoum Keïta, Coordinateur du projet de gouvernance routière de la CAD-Mali a indiqué que le dernier rapport de l’Observatoire des Pratiques Anormales (OPA), du dernier trimestre de 2010 a été marqué par une recrudescence des tracasseries routières et autres pratiques anormales. Selon lui, dans ce rapport, tous les indicateurs ont enregistré une hausse généralisée. Mais, il a estimé que cela a été favorisé en grande partie par le contexte de crise en Côte d’Ivoire, par la culture de l’impunité et le manque d’uniformité ou la faiblesse des dispositifs d’application et de mise en œuvre des réglementations et politiques de lutte contre les tracasseries routières. A titre d’exemples, Nouhoum Keïta a indiqué qu’on a enregistré des hausses de 2,8%, 3,5% et 73,6% respectivement pour le nombre de contrôles, les rackets et les temps de contrôles par rapport au trimestre précédent sur l’ensemble des six corridors suivis par l’OPA. Dans les détails, il dira qu’en termes de «Nombre de contrôles», le corridor Ouagadougou-Bamako demeure toujours le plus dense avec plus de trois arrêts aux 100 km, soit environ 28 arrêts par voyage. Selon lui, cette situation est imputable à la partie malienne du fait du nombre élevé de contrôles sur son tronçon. «Au Mali, on enregistre plus de quatre arrêts aux 100 km soit 20 contrôles par voyage contre 8 du côté Burkinabè», a-t-il révélé. Avant d’indiquer que le corridor Lomé-Ouagadougou enregistre ce trimestre le nombre le moins élevé de contrôles avec près de deux arrêts aux 100 km soit environ 19 contrôles par voyage.

Dans le classement par Etat, Nouhoum Keïta dira que le Sénégal arrive en tête des pays où la densité des contrôles aux 100 km est la plus élevée. La Côte d’Ivoire vient en deuxième position, suivi du Mali, du Ghana, puis du Burkina, et enfin du Togo. «Remarquons qu’au Sénégal, la Gendarmerie est en tête des contrôles intempestifs, suivie de la Police, puis de la Police des Frontières et de la Douane», a-t-il déclaré.

En termes de «Perceptions illicites», il a indiqué que le corridor Abidjan-Bamako demeure en tête des corridors à fort taux de rackets aux 100 km avec 6 470 F CFA de perceptions illicites, soit 75 953 F CFA par voyage et par camion. Selon lui, la Côte d’Ivoire demeure en grande partie responsable de cette situation avec 8 689 F CFA de perceptions illicites sur tous les 100 km, soit 61 692 F CFA par voyage, dont 53 872 F CFA extorqués par les Forces Nouvelles et les Agents d’escorte des camions. «Ce taux hisse la Côte d’Ivoire au sommet des tronçons routiers inter-Etats où les camionneurs paient le plus lourd tribut des tracasseries en termes de rackets», a-t-il estimé. Avant d’ajouter que le corridor Tema-Ouagadougou arrive en 6ème position avec des taux jugés toujours élevés de 1787 F CFA rackettés tous les 100 km, soit 18 894 F CFA respectivement prélevés par voyage et par camion. «Par Etat, la Côte d’Ivoire occupe le premier rang dans le classement des pays à fort taux de rackets aux 100 km, suivie du Mali, du Sénégal, du Burkina, puis du Togo et enfin du Ghana», a-t-il révélé.

Enfin, en termes de «Temps de contrôles», il fera remarquer que le corridor Bamako-Dakar est en tête des corridors à long temps de contrôle avec 30 mn perdues tous les 100 km, soit un grand retard de 7h 21mn par voyage. «Le Mali et le Sénégal sont mutuellement responsables de cette situation avec respectivement 31 mn et 28 mn de retard enregistré aux 100 km», a-t-il déclaré. Avant de dire que par Etat, le Sénégal occupe le premier rang dans le classement des pays à long temps de contrôle aux 100 km suivi du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina, du Ghana et enfin du Togo. «On constate donc une croissance et une persistance des pratiques anormales, ce qui souligne encore l’insuffisance des efforts actuels», a-t-il déclaré. Depuis bientôt deux ans, la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali) est engagé aux côtés de Trade Hub (Centre Ouest africain pour le Commerce basé à Accra au Ghana) dans la sensibilisation et le plaidoyer en vue de réduire substantiellement les pratiques anormales nuisibles à la fluidité du transit et du transport des personnes et des marchandises sur les corridors routiers inter-Etats dans l’espace UEMOA et CEDEAO.

MTT

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