Quel a été l’apport de la Communauté économique des Etats de l’Afrique l’ouest (CEDEAO) pour venir en aide au Mali avant, pendant et après l’occupation des trois régions du nord par des bandits armés ? Pour édifier les journalistes sur la question, le représentant de la CEDEAO au Mali, Cheaka Abdou Touré s’est entretenu, le dimanche dernier, avec les journalistes. C’était au siège de la direction de l’Information et des Relations publiques de l’armée en présence du directeur général de la DIRPA, Souleymane Maïga.
Dans son discours liminaire, le représentant de l’institution a égrené les faits d’arme de l’organisation au Mali de janvier 2013 jusqu’à la venue de la MINUSMA. A l’actif de la CEDEAO, le conférencier citera entre autres la signature de l’accord et l’organisation des élections présidentielle et législatives sur toute l’étendue du territoire. En plus, il dira que la CEDEAO était au Mali bien avant Serval au chevet du peuple malien. « Et, c’est parce qu’elle était là au Mali que Serval a pu venir », a dit M. Touré. Par conséquent, il a battu en brèche les supputations d’une quelconque torpeur de l’institution pour venir en aide au Mali. Selon lui, la CEDEAO a pleinement joué son rôle avant, pendant et après la crise. L’institution, indique-t-il, à travers son système de d’alerte précoce permettant d’informer au jour le jour ses responsables sur la situation politico-sociale des pays membres, avait, bien avant l’ouverture des hostilités, pressenti le danger pour le Mali. A l’en croire, la notification de cette menace a été faite aux autorités maliennes depuis début mars lors de la visite de la commission de haut niveau de la CEDEAO. Mais, explique-t-il, la réponse du pouvoir à l’époque a été étonnante. « A l’époque, il a répondu à la CEDEAO qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter », explique Touré. Avant de préciser que la CEDEAO a fait son travail qui était d’informer les autorités maliennes du danger. « C’est ce qu’elle a fait. Mais, toutes ces informations n’ont pas servi à grande chose », a martelé Touré. Pour lui, l’institution n’a pas vocation de s’ingérer dans la gestion des affaires intérieures des Etats membres. A en croire M.Touré après le retour à l’ordre constitutionnel, les mêmes menaces ont été signifiées aux autorités de la transition afin qu’elles puissent donner leur quitus pour l’intervention des forces de la CEDEAO. « Là encore, celle-ci a mis 8 mois pour répondre la CEDEAO », a déclaré M. Touré. A l’en croire, face à ce blocage, l’institution a adopté un plan B qui consistait à permettre à l’armée malienne de faire appel aux militaires d’un pays voisin à tout moment sans passer par le conseil de sécurité.
Interrogé sur la question du cantonnement des groupes armés, le représentant de la CEDEAO dira que ce cantonnement n’est qu’un détail du problème. Il estime que le gouvernement du Mali se doit d’abord de déterminer la durée et l’aboutissement de ce cantonnement.
Youssouf Z Kéïta