Sortie de crise : Les mesures fortes de la CEDEAO

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À l’issue du sommet extraordinaire par visioconférence, tenu hier, les présidents ont globalement entériné les solutions ébauchées par la mission conduite par l’ancien président Goodluck Jonathan. Avec quelques précisons et sur un ton plus ferme

Les chefs d’État ont expressément demandé la «démission immédiate» des 31 députés dont l’élection est contestée et la «recomposition rapide» de la Cour constitutionnelle, où devront siéger des députés désignés par les 116 restants au Parlement. L’organisation sous-régionale va également plus loin sur la question du gouvernement d’union nationale, en enjoignant au M5-RFP d’y adhérer. Des décisions et mesures à mettre en place au plus tard le 31 juillet.
Ces «décisions fortes» de la Cedeao, très attendues par les Maliens de tout bord, ont été annoncées à l’issue du sommet extraordinaire virtuel auquel le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a pris part, depuis ses bureaux au Palais de Koulouba. La rencontre était dirigée par le président nigérien, président en exercice de la Cedeao, Mahamadou Issoufou.

Dans leur analyse, les présidents ouest-africains vont du constat que la crise qui paralyse actuellement notre pays est née des dernières élections législatives, bouclées par un arrêt «polémique» rendu par la Cour constitutionnelle. Dès lors, ont-ils estimé que la situation des députés, dont l’élection est contestée, constitue le nœud de la crise. D’où l’exigence de la «démission immédiate» de ces députés contestés. Pour obtenir cette démission, les chefs d’État comptent sur la majorité parlementaire qui devra mettre «tout en œuvre» pour y arriver et ainsi ouvrir la voie à des élections partielles. En attendant, selon le président Mahamadou Issoufou, le Parlement pourra fonctionner avec les 116 députés restants.

C’est ce Parlement de 116 membres qui proposera ses représentants à la Cour constitutionnelle, qui doit être également recomposée rapidement et conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur dans notre pays. Mais en cas de difficulté de nomination des membres de la Cour par les différentes instances, il reviendra au président de la République d’user de l’article 50 de la Constitution pour nommer les neuf sages.
Autre annonce forte : la formation d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile. La tâche prioritaire de cette équipe sera de mettre en œuvre toutes les réformes, recommandations et décisions issues du Dialogue national inclusif (DNI).

Les chefs d’État ont particulièrement encouragé le M5-RFP à participer à ce gouvernement, en vue de contribuer au règlement des problèmes de gouvernance. En attendant, compte tenu des nombreux défis auxquels fait face le pays, la Cedeao a estimé que certains membres du gouvernement peuvent être nommés. Il s’agit de ceux en charge de la Défense, de la Justice, des Affaires étrangères, de la Sécurité intérieure et des Finances.

COMMISSION D’ENQUÊTE- Ces décisions ne devraient pas occulter l’urgence de faire toute la lumière sur les violences qui ont entraîné des décès et des blessés, ainsi que les destructions des biens publics et privés. À cet effet, le président en exercice de la Cedeao a annoncé la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer toutes les responsabilités. Par ailleurs, les participants ont souhaité l’intensification des efforts pour la libération du député, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, enlevé depuis le 25 mars dernier.

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