Depuis plusieurs jours, les rencontres se multiplient en vue de trouver les solutions à la crise actuelle du pays. Cela, pour éviter que le pays bascule dans une nouvelle situation d’instabilité. C’est dans ce cadre qu’une mission ministérielle de l’organisation sous régionale a séjour dans la capitale Malienne la semaine derrière. Après avoir rencontré les parties prenantes de la crise, la Cedeao a fait des propositions afin de calmer les contestataires.
La Mission ministérielle a été conduite par S.E.M. Kalla Ankourao, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur de la République du Niger, Président du Conseil des ministres de la Cedeao et comprenait S.E.M. Ally Coulibaly, ministre des Affaires étrangères de la République de Côte d’Ivoire et S.E.M. Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria. S.E.M. Jean Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la Cedeao et le Commissaire affaires politiques, paix et sécurité, Francis Behanzin, ont également participé à cette mission.
La mission a noté la convergence de vues de tous les acteurs maliens sur les nombreux défis auxquels le Mali est confronté, notamment le défi sécuritaire, sanitaire (Covid-19) et économique et la nécessité d’œuvrer, de toute urgence, à sortir le pays de la situation actuelle. La mission a rappelé qu’il est donc important d’éviter une autre crise qui engendrerait des complications additionnelles.
Tout en rappelant les dispositions pertinentes du Protocole ci-dessus mentionné de la Cedeao, la Mission invite toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue et la concertation comme mode de règlement des différends. La Cedeao est disposée à se porter garant du respect des décisions et recommandations précisées aux paragraphes 10 et 11 ci-dessous afin de trouver une issue à la crise qui préserve la paix et la stabilité du Mali et de la sous-région.
Dans ce contexte, la Mission rappelle l’importance du respect des Institutions de la République, fondement de la stabilité du pays.
La Mission note que l’Arrêt rendu par la Cour constitutionnelle dans le cadre du contentieux des dernières élections législatives est à la base de la crispation socio –politique actuelle. Elle invite donc le Gouvernement de la République du Mali à reconsidérer les résultats de toutes les circonscriptions ayant fait l’objet de révision par l’Arrêt de la Cour constitutionnelle. De nouvelles élections partielles pour les circonscriptions concernées devraient être organisées dans les meilleurs délais.
En outre, la Mission insiste spécifiquement sur la nécessité d’œuvrer pour le rétablissement d’un climat de confiance renouvelée entre les parties maliennes ; d’éviter la violence comme moyen de règlement de crise et privilégier le dialogue ; de préserver les Institutions de la République afin de maintenir la stabilité du pays et d’éviter le chaos institutionnel aux conséquences imprévisibles et désastreuses pour la paix et la stabilité du Mali et de la sous-région ;
Aussi, elle invite à mettre en place un Gouvernement consensuel d’union nationale tenant compte des recommandations du Dialogue National Inclusif ; d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; de poursuivre résolument la mise en œuvre des conclusions du Dialogue national inclusif ; de mettre en œuvre les réformes prévues concernant la Constitution et le Code électoral ; et d’envisager une relecture des textes régissant la Cour constitutionnelle .
La mission de préciser qu’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des décisions et recommandations ci-dessus sera mis en place avec la participation de la Commission de la Cedeao.
André Traoré