Le Mali signe son retour dans le concert des États de l’Uemoa, mais les tensions politiques demeurent intactes avec la CEDEAO sur fond de menaces de sanctions nouvelles. C’est ce qu’on peut retenir des conclusions du double sommet sous régional qui s’est achevé hier dimanche à Bissau, dans la capitale de Guinée – Bissau. Essentiellement consacré aux questions économiques, le conclave de l’Uemoa a été sanctionné par la décision prise à l’unanimité de lever la suspension du Mali des organes et institutions de cette organisation. Cette décision consacre ainsi le terme d’une sanction en vigueur depuis le 09 Janvier 2022 et le retour du Mali dans les instances sous-régionales concernées après 18 mois d’absence motivée en son temps par le manquement des autorités de la Transition à leurs engagements en rapport avec les délais de retour à l’ordre constitutionnel. Quant à la CEDEAO toujours réservée et intransigeant sur le respect des délais. Intervenu dans la foulée d’un incident diplomatique consécutif au refus d’accueillir son Médiateur à la veille de leur rendez-vous Bissau-guinéen, les chef d’Etat de la Communauté économique ouest-africaine ont durcit le ton dans le sens d’une intransigeance sur les échéances de retour à l’ordre constitutionnel dans les États membres dirigés par des militaires. Le nouveau président en exercice de l’organisation, le Nigérian Bola Ahmed Tinubu ne démord pas : il n’y aura plus un seul jour de plus au-delà du calendrier préalablement établi de commun accord avec les autorités de transition du Burkina, de la Guinée et du Mali. Pour le respect de l’échéancier de retour à l’ordre constitutionnel, un nouveau sommet est d’ailleurs envisagé dans un proche avenir, à l’effet de procéder à une évaluation du processus pour chacun des trois pays concernés, a-t-on appris. En fonction de l’évolution de leurs situations respectives, des sanctions beaucoup plus dures que celles déjà infligées pourraient intervenir, préviennent des porte-voix de la CEDEAO. Cette intransigeance, dit-on, vise à mettre le holà aux tentations d’accaparement du pouvoir par la force et à circonscrire une bonne fois pour toutes une tradition de putsch contre laquelle l’organisation régionale envisage par ailleurs de se doter de forces plus dissuasives. «Nous devons être fermes en matière de démocratie. La démocratie est la meilleure forme de gouvernance. Nous sommes ici parce que nous avons fait beaucoup de sacrifices pour la démocratie. Oui, nous l’avons fait. Nous devons être l’exemple pour le reste des autres pays de l’Afrique. Sans la démocratie, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas d’État de droit. Nous ne permettrons jamais que les coups d’Etat se succèdent en Afrique de l’Ouest”, a expliqué le nouveau président en exercice
Selon les confidences ayant filtré du même conclave, le retour à l’ordre constitutionnel, aux yeux de la CEDEAO, devra en outre s’opèrera dans le strict respect des textes en vigueur qui interdisent aux autorités de la Transition de briguer la magistrature suprême.
La Rédaction