En fin de séjour au Mali où il a pris part aux travaux de la 4ème réunion du groupe de suivi et de soutien sur le Mali, le président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo, a animé, le lundi dernier, une conférence de presse. Objectif : partager les conclusions de la rencontre du groupe de suivi et surtout faire le point sur l’évolution de la situation politico-sécuritaire du Mali.
‘’ La situation est favorable au retour d’une paix durable, il s’agit maintenant de parachever les acquis en réussissant l’organisation des élections prochaines’’ tel est le constat dégagé par le président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouedraogo. En effet, la Cédéao, l’Ua, l’Ue et les Nations unies ont, pendant deux jours, passées au crible la situation sécuritaire et politique du Mali à la faveur de la 4ème réunion du Gss. Sur les questions sécuritaire et politique qui constituent les « deux piliers » de la transition, les autorités maliennes ont été entendues par les membres du Gss. Selon le président de la commission de la Cédéao, les mesures mises en œuvre ou envisagées par le gouvernement de transition rassurent. En effet, l’organisation de l’élection présidentielle, en juillet prochain, est possible. Seulement, celle-ci (l’élection) ne sera pas couplée avec les législatives comme annoncée en 2012. La communauté internationale se dit prête à apporter le soutien et l’assistance nécessaire à la tenue du scrutin. Déjà, il est envisagé l’envoie au Mali d’une mission de consultation de toutes les parties prenantes au processus afin de garantir le caractère inclusif dudit scrutin. Toute chose que l’ensemble de la communauté internationale juge indispensable pour sortir le Mali de l’impasse institutionnelle qu’il travers depuis mars 2012. Aussi, des observateurs de la Cédéao seront également là pour la supervision des élections. Autre point de satisfaction souligné par Kadré Désiré Ouedraogo, est la mise en place de la commission dialogue et réconciliation.
Le Mnla ne doit pas être un facteur de blocage !
Des avancées notoires sont également constatées sur le plan sécuritaire. Selon le président de la commission de la Cédéao, les responsables militaires, notamment de la Misma ont fait des exposés sur la situation des opérations. Celles-ci (opérations) sont consacrées, actuellement, à la sécurisation et la stabilisation des zones libérées. A Gao où il a effectué une visite, le président de la commission de la Cédéao dit avoir constaté un retour de confiance au sein de la population. Il s’agit maintenant de conforter ces avancées sur le terrain car « l’ennemi a, pour le moment, disparu mais il peut resurgir à tout moment et en tout lieu » a-t-il expliqué. Ainsi, la vigilance doit rester de mise. A cet égard, le conférencier a indiqué que la Mission africaine (Misma) s’active pour occuper judicieusement le terrain afin d’éviter tout « vide sécuritaire» après le retrait des forces françaises. Et ce, avant le déploiement de la mission onusienne. Pour Kadré Désiré Ouedraogo, la phase de consolidation et de stabilisation de la paix qui se dessine pour le Mali sera critique et plus intensive en termes de besoins logistiques. D’où la nécessité de placer la mission africaine sous mandat des Nations unies qui disposent de moyens conséquents. La question a été largement discutée pendant la rencontre du Gss au cours de la quelle, les contours du processus et l’évolution du dossier au niveau de l’Onu ont fait l’objet de l’exposé du délégué des Nations unies. La Cédéao attend avec beaucoup d’espoir et impatience la résolution du conseil de sécurité des Nations unies y afférente. Mais surtout, elle (Cédéao) souhaite que ses contributions et celles de l’Ua soient pleinement prises en compte dans la résolution attendue.
Selon Kadré Désiré Ouedraogo, l’équation Mnla ne doit pas constituer un facteur de blocage. Pour la Cédéao, « la renonciation du Mnla à la violence et de son projet sécessionniste est une condition minimale à remplir avant son acceptation dans tout processus de dialogue ». Avant juillet, dit-il, l’armée malienne sera Kidal, ce qui constitue un préalable à la tenue des élections dans cette région qui reste « partie intégrante du territoire malien ».
Issa B Dembélé
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