Sanctions imposées par la Cédéao et de l’Uémoa : Attention au risque d’effondrement économique du pays, selon l’économiste Modibo Mao Makalou

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Les sanctions économiques et financières imposées, le 09 janvier, par la Cédéao et l’Uémoa, jouent sévèrement sur l’économie malienne. C’est le triste constat fait par l’économiste Modibo Mao Makalou lors d’une conférence-débat sur les impacts des sanctions économiques imposées par les 02 organisations sous- régionales. C’était le mardi 1er février à la maison des Aînés.

Les sanctions, notamment le gel des avoirs de l’Etat malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la Cédéao, la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de la CEDEAO et le Mali (…) sont une manière de bloquer le fonctionnement régulier de l’Etat. C’est ce que souligne l’économiste Modibo Mao Makalou qui tire la sonnette d’alarme.

Il a indiqué que les dépenses ordinaires de l’Etat maliens s’élèvent à plus de 841 milliards de FCFA par mois dont 70 milliards pour le seul paiement des salaires. Avec les différentes sanctions économiques et financières de la Cédéao et de l’Uémoa, le Mali pourra difficilement mobiliser de l’argent puisque celles-ci l’empêchent d’emprunter de l’argent sur le marché financier international. Ce qui s’est passé le 12 janvier dernier où on a refusé au Mali de lever un fonds de 30 milliards FCFA.

« Où est-ce que l’Etat va enlever de l’argent pour faire face à ses dépenses quotidiennes ?» s’interroge-t-il. Les banques commerciales allaient être une alternative si l’Uémoa n’avait pas émis des restrictions monétaires. Car il faut rappeler que sur les 445 milliards demandés la semaine dernière par les banques commerciales, seuls 209 milliards ont été mis à leur disposition. Ce qui lui fait dire qu’à la longue, les banques commerciales vont cesser de financer le crédit. Ce qui impactera le quotidien des Maliens.

Saisir la main tendue de l’Union africaine 

La fermeture des frontières joue également sur l’économie du Mali. Le coton, qui est l’un des principaux produits d’exportation du pays, qui fait vivre environ 05 millions de Maliens, est fortement touché. Puisque seul un tiers est exporté, le reste se trouve bloqué au Mali.

Et comme « un malheur ne vient jamais seul », le cours du coton sur le mondial est aujourd’hui en hausse. La vente du coton devrait rapporter au Mali 400 milliards de FCFA. Elle a aussi des conséquences sur la vente des animaux dont l’argent tombe directement dans les poches des populations.

Ces deux produits, le coton et le bétail, représentent 8% des exportations du pays, a indiqué l’économiste Makalou. L’or, le plus grand, qui échappe aux sanctions de la Cédéao, ne rapporte pas grand-chose au pays.

Avec cette situation, il faut s’attendre à l’effondrement de l’économie, tranche-t-il. Ce qui va entraîner la spéculation qui deviendra naturelle. « C’est sur le marché que la population pourra désormais s’approvisionner », a-t-il expliqué.

Les sanctions économiques de la Cédéao et de l’Uémoa n’ont d’autres objectifs que de mettre le Mali à genoux. C’est pourquoi, les chefs d’Etat de la sous-région traînent le pas et ne se précipitent pas à l’ouverture des négociations.

Il appartient au Mali de comprendre cette situation et d’élaborer par conséquent une stratégie de sortie de crise. Pour cela, Modibo Mao Makalou conseille aux autorités de la transition de saisir la main tendue par l’Union africaine. C’est une opportunité pour le Mali de sortir de la crise sans perdre la face, a-t-il conclu.

À titre de rappel, les autres sanctions sont : la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur du Mali par les Institutions de financement de la CEDEAO, particulièrement la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD).

Avec ces différentes sanctions, ces deux organisations sous-régionales empêchent le Mali d’emprunter de l’argent sur le marché financier international.

Abdrahamane SISSOKO

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