Depuis le dimanche 9 janvier, notre pays, le Mali est sous l’embargo de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision intervient après que les autorités de la Transition aient proposé un chronogramme électoral de 5 ans, l’une des conclusions phares des Assises Nationales de la Refondation (ANR) organisées dans tout le pays. Le peuple malien ne veut plus refaire les erreurs du passé, raison pour laquelle il se met derrière ces autorités de la Transition pour refonder le pays. Malgré que le peuple malien ait décidé de son sort, la CEDEAO décide de le sanctionner et le punir davantage. La CEDEAO est-elle la CEDEAO des peuples ou la CEDEAO des pseudos Chefs d’Etat complexés à la solde des puissances étrangères ?
Jamais un pays de la CEDEAO n’a subi des sanctions aussi terribles que ce que le Mali vient d’endurer aujourd’hui. Ces sanctions économiques, commerciales, diplomatiques et financières menacent le quotidien du malien lambda qui traverse depuis maintenant des années des difficultés liées à la crise multidimensionnelle. Les problèmes auxquels le Mali est confronté sont liés à la crise sécuritaire envenimée par l’ingérence de la France aux affaires des Etats africains.
C’est elle, la principale cause de l’avènement du terrorisme et le djihad dans notre pays en faisant chuter le régime de Kadhafi. Le peuple malien conscient de cela rejette la politique française dans le Sahel. Et ces autorités de la Transition au Mali semblent bien comprendre les aspirations profondes du peuple malien en décidant de faire tout ce que le peuple demande pour dire non à la France. Quel courage ! Jamais, on n’aurait pu imaginer qu’une ancienne colonie de la France en l’occurrence le Mali puisse tenir tête à son ancien maitre. Et le Colonel Assimi Goïta l’a fait et bien même, grâce aux bénédictions du peuple malien et les bonnes stratégies du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maiga. Ce faisant, tous les plans d’Emmanuel Macron pour avoir ces autorités de la transition dans ses assiettes ont échoué. En fin de compte, il a jeté son dévolu sur la CEDEAO et l’UEMOA pour exécuter ses sales besognes contre le Mali.
La CEDEAO manipulée, au chevet de la France impérialiste
Le Mali est l’un des pays fondateurs de la CEDEAO et a contribué dignement à son épanouissement. Depuis un certain temps cette CEDEAO qui prétend être le garant des intérêts des populations ouest-africaines n’agit en réalité que pour défendre les intérêts de la France. Un pays décrié et délaissé au profit de la Russie au Mali.
Une organisation communautaire nommée le Club des ‘’Chefs d‘Etat Amis de la France’’. Qui réagit sur instruction de la France, mais jamais contre des faits antidémocratiques patents, notamment lorsque des chefs d‘Etat changent leurs Constitutions pour briguer un troisième mandat. Et pourtant cette même CEDEAO se dit instauratrice des principes démocratiques et constitutionnels dans les pays ouest-africains. Cette hypocrisie de la CEDEAO est décriée par bon nombre des populations ouest-africaines, notamment les guinéens.
La CEDEAO est sur les traces de la France qui a même soutenu les régimes dictatoriaux à cause de ses intérêts. La France soutient les troisièmes mandats si les présidents concernés font ses affaires. Où est la démocratie dans ce cas ?
En outre, presque tous les chef-d ‘Etats de la CEDEAO appliquent à la lettre la politique française dans leur pays, ils font l’affaire de la France. De ce fait, les sanctions de la CEDEAO contre le Mali ne constituent guère une surprise pour de nombreux observateurs de la scène politique africaine puisqu’ils savent bien que la CEDEAO finira par venir au chevet de la France qui a perdu le Mali. En clair, la CEDEAO est contre la diversification de la coopération du Mali avec ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme, sanctionnée par l’arrivée des russes au Mali. Voilà d’un trait toute la signification de la manipulation de la CEDEAO par la France.
Face aux sanctions de la CEDEAO, le peuple malien a montré son courage, son patriotisme et son unité. Le peuple de Modibo Keita constitue aujourd’hui un bon exemple pour tous les peuples africains qui rejettent le néocolonialisme et l’impérialisme. Vive la résistance.
Adama Tounkara