Réunis durant deux jours à Dakar : Les dirigeants ouest-africains saluent ” le Mali du renouveau démocratique ”

0
Cérémonie d`ouverture de la session extraordinaire de la CEDEAO
Cérémonie d`ouverture de la session extraordinaire de la CEDEAO

Les projecteurs se sont éteints, le vendredi 25 octobre dernier, sur les deux sommets ouest-africains (CEDEAO/UEMOA)  organisés dans la capitale sénégalaise, Dakar.  Le sommet de l’UEMOA, qui s’est ouvert la veille jeudi 24 octobre, a entièrement été consacré aux questions économiques et monétaires dans les pays de cet espace. Quant au sommet de la CEDEAO, qui a eu lieu le vendredi, c’est surtout la situation politique et sécuritaire au Mali et en Guinée Bissau qui ont monopolisé les débats.

Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a été l’hôte de marque de ces deux sommets. Il a d’abord eu droit à un accueil chaleureux de la part de son homologue sénégalais, le président Macky Sall, dès son arrivée à Dakar. Le même jour, un grand journal sénégalais titrait : ” Macky déroule le tapis rouge à IBK ” parlant des honneurs auxquels il a eu droit. A l’ouverture du sommet de l’UEMOA, IBK a longuement été ovationné par ses pairs. Le lendemain également les dirigeants de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont salué les progrès réalisés au Mali et  exprimé leur volonté de “poursuivre leurs efforts” pour la paix et la sécurité” dans le Sahel. Son homologue ivoirien et président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara, a salué  “le Mali du renouveau démocratique”.

 

C’est dans ce cadre que les dirigeants ouest-africains ont, dans leur déclaration finale, appelé à “prendre des dispositions urgentes” pour renforcer la mission de l’ONU au Mali, la MINUSMA. Ils ont exhorté “les Nations unies, la communauté internationale et les pays contributeurs de troupes à prendre les dispositions urgentes pour renforcer la MINUSMA“.  Au plan économique, le sommet a pris des décisions pour la création d’un cordon douanier unique pour la CEDEAO, dit “tarif extérieur commun” (TEC), à partir de 2015 et d’une monnaie unique régionale à l’horizon 2020. Pour ce dernier aspect, le soin a été au Ghana et au Nigéria de réfléchir sur les mécanismes de création de cette monnaie.  Dans le cadre du TEC les chef d’Etat et de gouvernement se disent ” déterminés à accélérer le processus, à entériner cette structure définitive du TEC ainsi que tous les textes réglementaires qui l’accompagnent tels qu’adoptés par la 70ème session ordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO et sa session extraordinaire tenue le 30 septembre 2013 à Abidjan “. Ils ont aussi souligné la nécessité d’uniformiser les ” droits et taxes de porte que requiert la mise en place du TEC “, réaffirmant leur engagement pour “ l’instauration d’un prélèvement communautaire unique au niveau du cordon douanier de la région “. Ils ont aussi prévu de maintenir les prélèvements communautaire existant au niveau de la CEDEAO et de l’UEMOA sur une période de cinq ans.

 

 

Réagissant en marge des deux rencontres, le Président IBK a émis des réserves sur les accords de partenariat économique (APE) que tente de conclure l’Union européenne avec des pays africains dans le cadre de leurs relations commerciales. “Il y a des aspects (des APE) sur lesquels nous ne sommes pas et nous ne saurons être d’accord”, a lancé M. Keïta.

 

 

En effet, “nous avons déjà deux Etats qui ont avancé dans ce domaine, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui ont signé un APE intérimaire avec l’UE “, a-t-il noté.

Il est aussi revenu sur la situation au Mali en affirmant qu’aucun problème ne se pose à la tenue des législatives à la date échue. Il a profité de ces sommets pour adresser ses remerciements aussi bien l’UEMOA que la CEDEAO, pour leur rôle déterminant dans normalisation de la situation au Mali. IBK a prévenu : “chacun sent que les mouvements jihadistes veulent reprendre du poil de la bête” dans le nord du Mali, même si les groupes islamistes armés en ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire franco-africaine.

 

“On a signalé des regroupements dans le Sud libyen qui n’augurent rien de bon pour nous, nos Etats – aussi bien le Mali que nos Etats frères du Niger et les autres“, a-t-il affirmé.

Maciré DIOP

 

Commentaires via Facebook :