Retrait annoncé des pays de l’AES de la CEDEAO : Le gouvernement malien peine à convaincre l’opinion nationale

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A l’issue de leur rencontre du 31 janvier 2024, les opérateurs économiques ne semblaient trop satisfaits des assurances données par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga

Depuis l’annonce du retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les autorités maliennes font face à une véritable épreuve pour convaincre l’opinion nationale de la pertinence de cette décision.

La CEDEAO- Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest-, regroupant plusieurs pays de la région ouest-africaine, a joué un rôle crucial dans la stabilité du Mali et la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans le pays. Ses troupes étaient en première ligne lors du déclenchement des opérations de reconquête des régions septentrionales du Nord du Mali. D’ailleurs, elles constituaient l’ossature de la Minusma déployée en juillet 2013.

Sans compter le fait que le Mali était membre fondateur de cette organisation dans les années 70, signant et ratifiant tous les accords et conventions régionaux. Parmi ces documents figure notamment le Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité de 2001.

Lequel stipule dans ses différentes dispositions que : Toute accession au pouvoir doit se faire à travers des élections libres, honnêtes, et transparentes ; tout changement anticonstitutionnel est interdit de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir ; la participation populaire aux prises de décision, le strict respect des principes démocratiques, et la décentralisation du pouvoir à tous les niveaux de gouvernement ; l’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie ; tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif ; l’Etat est laïc et demeure entièrement neutre dans le domaine de la religion ; chaque citoyen a le droit de pratiquer librement et dans le cadre des lois en vigueur, la religion de son choix en n’importe quel endroit du territoire national.

La question est de savoir si toutes ces dispositions ont été respectées avant la prise d’une décision d’une telle ampleur. Pire, depuis l’annonce du retrait, le Premier ministre était sur tous les fronts pour convaincre l’opinion du bien-fondé de cette décision qui a du mal à être acceptée. Après des rencontres houleuses avec le secteur privé, celle qui était prévue le lundi 5 février avec les forces vives de la nation, a tout simplement été reportée.

Selon plusieurs sources, à force de vouloir être partout, il en est même tombé malade alors qu’il y a juste quelques mois qu’il est sorti d’une longue période d’hospitalisation. C’est donc un homme à la santé fragile qui a été mis à contribution pour faire accepter cette décision des autorités de la transition par l’opinion.

Un bégaiement de l’histoire

L’idéal aurait certainement été de faire ce travail en amont avant la prise de cette décision. Nombreux sont ceux qui pensent qu’en agissant ainsi, les autorités mettent la charrue avant les bœufs. Pourtant, elles auraient dû s’inspirer des raisons des reproches faits aux régimes précédents pour éviter de tomber dans les mêmes travers. En effet, beaucoup reprochaient à ces régimes, bien qu’étant démocratiquement élus, de ne pas consulter le peuple en prenant des décisions qui l’engagent.

Apparemment, on assiste encore à un bégaiement de l’histoire. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons pour laquelle les différentes mobilisations initiées pour soutenir cette décision, se sont soldées par des échecs. Le moins que l’on puisse dire c’est que la mobilisation n’était vraiment pas au rendez-vous. D’où la nécessité pour les autorités de tirer les conséquences en rectifiant le tir.

La dynamique de rupture dans laquelle le Mali est engagée depuis la rectification intervenue, en mai 2021, pourrait conduire le pays à renforcer son isolement, si l’on n’y prend garde. En tout état de cause, il n’est pas tard pour bien faire si cela concerne la vie de la nation.

La décision de retrait du Mali de la CEDEAO soulève donc de nombreuses questions quant à l’avenir de la sécurité et de la stabilité du pays. Il est clair que les tentatives des autorités de justifier ce retrait, en affirmant que le pays est désormais en mesure d’assurer lui-même sa souveraineté sur tous les plans, ont montré leurs limites.

Certes, l’armée a fait des progrès en engrangeant d’énormes succès sur le terrain et l’amorce de certaines réformes pourrait être nécessaire pour l’avenir du pays. Cependant, les défis restent encore nombreux et, de nos jours, il est difficile, voire impossible de vivre en autarcie. D’autant que les pays avec lesquels nous formons l’AES connaissent les mêmes défis que nous.

Souvent, ils font face à des difficultés pires que les nôtres et qui pourraient s’empirer au cas où ils persisteraient dans la dynamique de rupture. Cependant, les arguments avancés par les autorités pour justifier ce retrait peinent à convaincre une partie importante de la population. Les attaques terroristes qui persistent dans certaines régions du pays sont un rappel constant de la menace persistante et alimentent les craintes quant à la décision de retrait.

À cette situation, s’ajoutent la persistance ou même l’aggravation de la crise humanitaire, les difficultés économiques, l’augmentation de la pauvreté, les conditions de vie de plus en précaires avec la crise énergétique qui a atteint des proportions inégalées sans la moindre perspective de début de solution.

Apaiser les inquiétudes

En outre, certains critiquent la décision du gouvernement malien de se retirer de la CEDEAO sans consultation préalable de la population. Ils estiment que cette décision aurait dû être débattue publiquement, afin de garantir un consensus national sur la question.

Face à cette opposition, les autorités maliennes ont tenté de renforcer la communication autour de leur décision. Des déclarations officielles ont été faites pour expliquer les raisons du retrait et les mesures prises en termes de sécurité. Cependant, ces efforts n’ont pas encore suffi à convaincre une grande partie de la population.

Pour renverser la tendance, il est crucial que les autorités maliennes intensifient leurs efforts pour expliquer et justifier leur décision de manière transparente. Une communication plus ouverte, avec une consultation de l’opinion publique et une prise en compte des préoccupations de la population, pourrait contribuer à apaiser les inquiétudes et à susciter un soutien plus large.

En fin de compte, il est impératif que les autorités maliennes réussissent à convaincre l’opinion nationale sur le retrait du pays de la CEDEAO. La sécurité et la stabilité du Mali dépendent de la confiance de la population envers le gouvernement et ses décisions, et il est crucial de travailler à renforcer cette confiance pour assurer un avenir plus sûr et plus stable pour le pays.

Cheick B. CISSE

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  1. “Apparemment, on assiste encore à un bégaiement de l’histoire. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons pour laquelle les différentes mobilisations initiées pour soutenir cette décision, se sont soldées par des échecs. Le moins que l’on puisse dire c’est que la mobilisation n’était vraiment pas au rendez-vous. D’où la nécessité pour les autorités de tirer les conséquences en rectifiant le tir.”

    Cheick B. Cissé, c’est toi qui bégaie et n’arrive pas à convaincre !

    Lorsque l’un des chefs d’État putschistes à l’origine de la création de la CEDEAO a signé le traité, il n’y a eu au Mali ni referendum, ni manifestation de soutien de la population dans les rues.
    Il n’y a aucune raison valable, politiquement et juridiquement, de faire dépendre la légalité ou la légitimé de la décision des autorités de transition actuelles de l’organisation d’un référendum ou de consultations bidons à l’intérieur du Mali.

    Le Mali, mais aussi le Niger et le Burkina Faso, comme la Mauritanie en 2000, se sont retirés de la CEDEAO pour les raisons parfaitement justifiées par les gouvernements respectifs.

    Et comme ça a été dit et redit, le départ de la CEDEAO des trois pays est irréversible.
    Ce sont des militaires qui sont à la tête de ces États et ces gens n’ont qu’une parole. S’ils ont sorti leurs pays de cette organisation régionale africaine composée de gens minables inféodés aux impérialistes occidentaux, il faut comprendre que c’est vraiment fini, la CEDEAO.

    Le retrait du Mali de la CEDEAO est l’une des meilleures décisions politiques et géopolitiques de ces trente dernières années. Le pays est désormais plus libre d’exercer sa souveraineté et de suivre son propre programme politique et économique de développement.

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      La journée nationale de la souveraineté retrouvée : 2ème édition sous un climat de reconquête
      Par Le Témoin -16 Jan 20241

      Le Mali a célébré hier dimanche, la date 14 Janvier en tant que «Journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Elle symbolise en effet l’union et le patriotisme face aux difficultés, référence faite à la résistance de la population aux sanctions infligées par la CEDEAO et l’UEMOA à l’issue de leurs Sommets conjoints à Accra (Ghana). Pour témoigner de sa résilience et de sa solidarité dans la souffrance, une grande mobilisation s’est tenue à la Place de l’indépendance à coups de dénonciations d’une mesure jugée injuste de la CEDEAO et de l’UEMOA.

      C’est ainsi que les autorités de la Transition ont institutionnalisé la célébration de la journée commémorative de la grande mobilisation qui a rassemblé des millions de personnes le « 14 janvier comme journée de la souveraineté retrouvée » à travers tout le Mali en vue de renforcer le sentiment patriotique, affichée l’attachement à la souveraineté nationale et la défense des intérêts vitaux du peuple malien.

      Cette année la célébration de la souveraineté retrouvée intervient dans un contexte plutôt particulier avec la prise de Kidal et le retrait intégral de la MINUSMA du sol malien comme avancée significative dans la reconquête de l’intégrité territoriale par les autorités l’inscrivent ainsi dans le cadre d’une mobilisation des énergies pour la défense de la patrie ainsi que des valeurs républicaines, du maintien de la flamme patriotique ainsi que de la volonté de résistance et de résilience face aux défis en tous genres. Il s’agit donc de préserver les acquis de souveraineté, de l’affirmer en tant qu’aspiration légitime du peuple et de veiller à son appropriation par les citoyens.

      Aly Poudiougou

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      1 commentaire

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      10 Jan 2025 at 05:35 AM
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