Rencontre de haut niveau pour une meilleure distribution de la justice dans l’espace CEDEAO : Les acteurs déterminés à mettre un terme à l’impunité

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La lutte contre l’impunité constitue un facteur clé de la justice et de l’équité dans tout système judiciaire, tout processus de réconciliation et de toute dynamique de paix et de sécurité à l’intérieur d’un quelconque Etat. Cependant, la recherche inexorable de la justice n’a pas tout le temps facilité l’aboutissement d’un processus de paix encore fragile. Devant de tels défis, l’Organisation des Nations Unies et ses partenaires, qui entendent placer les questions  de justice et de l’Etat de droit au cœur de l’action qu’ils mènent en faveur de la prévention des conflits, de la consolidation de la paix et de la sécurité tout comme du relèvement des pays de la sous-région déchirés par la guerre, ont engagé une réflexion sur "Impunité, justice et droits de l’homme en Afrique de l’ouest".

Cette conférence, dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu le 2 décembre au CICB, a pour objectif de mobiliser et engager les différents acteurs dans un processus de réflexion pour lutter efficacement contre l’impunité afin d’instaurer un climat de sécurité humaine, de paix économique et sociale durable dans lequel les droits de l’homme sont respectés et protégés.  Et de contribuer à résoudre l’équation droits de l’homme, justice, paix, sécurité et développement en Afrique de l’ouest.

Partant du constat que l’impunité, face aux violations des droits de l’homme, aux violences à l’égard des femmes, aux abus des enfants ainsi qu’aux déplacements forcés des populations, constitue l’une des causes profondes des conflits qui menacent la paix et la stabilité en Afrique de l’ouest, la conférence entend examiner les principaux défis à la stabilité politique, la cohésion sociale et à l’administration de la justice et formuler des  recommandations pratiques et novatrices en vue de soutenir les Etats d’Afrique de l’ouest.

Plus de deux cent cinquante participants d’horizons variés ont pris part à la conférence, y compris des personnalités de haut niveau, des représentants des  gouvernements et de hautes juridictions d’Etat, des parlements, des Ordres des avocats, des média, de la société civile et d’organisations régionales et internationales.

Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’ouest, l’ambassadeur Said Djinnit, lors de l’ouverture des travaux, a salué les efforts des pays du Sahel visant à coordonner leurs actions afin de lutter plus efficacement contre les réseaux de trafics illicites, notamment les activités terroristes et à initier des actions de développement des régions concernés. "Leurs efforts méritent d’être soutenus par la communauté internationale, en particulier s’agissant de l’accueil de milliers de personnes retournées de Libye, certaines lourdement armées" a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’ambassadeur Said Djinnit a affirmé que l’ONU explorera les voies possibles pour soutenir les Etats concernés dans leurs efforts visant à remédier à l’impact de la crise libyenne.

Pour terminer, il a lancé un appel à la communauté internationale d’apporter l’aide nécessaire aux pays de la région sahélienne affectés par le déficit alimentaire pour éviter le spectre d’une nouvelle crise alimentaire aux conséquences humanitaires et économiques désastreuses.

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, pour sa part, a indiqué que la justice joue un rôle majeur pour garantir la paix. S’agissant des menaces dans le Sahel, le Chef de l’Etat malien affirme : "Nous sommes conscients de la dimension de ces menaces. Raison pour laquelle nous avons pris des dispositions afin d’instaurer la paix et la stabilité dans cette zone". Saisissant l’occasion, Amadou Toumani Touré a lancé un appel à la communauté internationale pour appuyer les pays du Sahel dans cette lutte.

A la fin de la conférence, une déclaration dite de Bamako et une feuille de route seront adoptées.

Ces deux documents vont participer à la mise en œuvre du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance notamment sur les aspects liés à la justice et aux droits de l’homme.

 

Bandiougou DIABATE


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