Relations tumultueuses ; Hamidou Boly a jusqu’à demain pour quitter le Mali

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Le Mali a réclamé le départ du représentant de la Cédéao  alors que les relations sont “au plus bas” depuis le report attendu des présidentielles et législatives du 27 février.
Alors que les relations du Mali avec ses partenaires de la cédéao sont déjà passablement tumultueuses, Hamidou Boly a pris le risque d’une dégradation plus profonde encore. Du moins si l’on tient aux explications détaillées par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Abdoulaye Diop : « Je pense que l’intéressé a engagé avec des groupes, des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse et qui entreprennent des activités hostiles à la transition. Il y a des devoirs des autorités en place de s’assumer ».

Bamako a annoncé lundi expulser le représentant spécial de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Une mesure complètement fondée, après plusieurs « mises en garde adressées à l’intéressé par sa hiérarchie portant sur ses « agissements incomptables avec son statut ».Hamidou Boly est sommé de quitter le pays dans un délai de 72 heures. Convoqué dans la matinée au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, il l’a appris par un officiel de haut rang du cabinet d’Abdoulaye Diop.

L’expulsion du diplomate reste une mesure avant tout symbolique. C’est, une façon de marquer le coup et d’éviter tout signe de faiblesse. Quel statut pour quelle immunité ? Selon la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961) et la Convention sur les relations consulaires (1963), les diplomates jouissent d’un statut reconnu internationalement, et notamment d’une immunité qui les couvre dans l’exercice de leur fonction. Ces avantages doivent les rendre libres de leur action dans des contextes politiques parfois difficiles. Pour rester sur le territoire malien, le ministère des Affaires étrangères leur délivre un titre de séjour spécial renouvelable.
Mais ils ont aussi des devoirs : ils doivent s’astreindre à respecter les réglementations locales : « En cas de défaillance grave ou répétée, le ministère [service qui accueille les ambassadeurs étrangers] sera amené à prendre diverses mesures, de la simple mise en garde à la déclaration “persona non grata” ».

Peuvent-ils être expulsés ?
Un diplomate peut être désigné « persona non grata » (« personne qui n’est pas la bienvenue »). Il est alors visé par une procédure d’expulsion mais conserve son statut diplomatique, ce qui l’empêche de demander l’asile.

La décision d’expulsion doit être assumée par l’Etat d’envoi, qui est tenu de rappeler la personne jugée indésirable et de s’assurer que son départ du territoire est effectif. Si ce dernier refuse, l’Etat d’accueil peut refuser de reconnaître la personne concernée en tant que membre d’une mission diplomatique et peut alors être expulsé comme n’importe quel citoyen étranger.

Fani

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