Qu’est-ce que la Cédéao ?

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Le Mali a confirmé, mercredi 5 septembre, avoir officiellement demandé à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) son appui “dans le cadre du recouvrement des territoires occupés du Nord et la lutte contre le terrorisme”. Zoom sur l’histoire et les prérogatives de la Cédéao.

Rôle

Un point de contrôle de l’Ecomog au Liberia en juillet 1997. | AFP

La Cédéao a été créée en 1977 dans un but purement économique. Elle devait, selon les termes officiels de l’organisation, “favoriser la croissance économique et le développement en Afrique de l’Ouest”, c’est-à-dire dans les 15 Etats membres qui la composent.

Dès 1978, la Cédéao se dote de prérogatives diplomatiques et adopte un pacte de non-agression pour aider au maintien de la paix dans la zone.

En 1990, la Cédéao met en place un groupe pour contrôler l’application de cessez-le-feu, l’Ecomog (Economic Community of West African States Cease-fireMonitoring Group). Ce groupe de supervision devient rapidemment le bras armé de la communauté.

Le Nigeria, le Bénin, le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Niger, leSénégal et la Sierra Leone fournissent les contingents militaires. Les interventions sont décidées lors de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, la plus haute instance de décision de la Cédéao.

Pour pacifier la région, la Cédéao tente également de contrôler la fabrication et le trafic des armes en tenant un registre des armes et en organisant un programme de contrôle du port des armes légères dans la région ouest-africaine. Sous son impulsion, le Liberia et le Mali ont ainsi organisés une collecte et une destruction des excédents d’armes dans leur pays.

Interventions militaires

Au Liberia, en août 1990, quelques mois après l’attaque du mouvement rebelle deCharles Taylor, la Cédéao envoie 20 000 hommes. C’est la première intervention de l’Ecomog, qui réussit finalement à rétablir la paix dans le pays au bout de sept années d’occupation. Après une nouvelle rébellion en 2003, une nouvelle mission de la Cédéao, l’Ecomil, est dépêchée à Monrovia, s’achevant par la démission de Charles Taylor et son départ en exil. Limitée à quelque 3 500 hommes, l’Ecomil ne peut se déployer dans l’ensemble du pays et transfère son contingent à l’ONU.

En Guinée-Bissau, l’Ecomog envoie quelque 600 hommes en février 1999 pourmettre un terme une sanglante rébellion. Mais leur intervention est vaine et le chef de l’État est renversé. Puis, en mai 2012, la Cédéao dépêche 629 hommes pour“soutenir la restauration de l’ordre constitutionnel” quelques semaines après le coup d’État du 12 avril.

En Sierra Leone, en proie à une guerre civile depuis 1991, les militaires de la Cédéao se déploient en 1997. Le contingent nigérian du groupe chasse de Freetown une junte militaire puis rétablit le président au pouvoir. L’Ecomog, qui a compté sur place jusqu’à 11 000 hommes, cède la place en 2000 à une mission de l’ONU.

En Côte d’Ivoire, en proie depuis septembre 2002 à une rébellion, une mission composée de 1 300 soldats est envoyées en janvier 2003. Passé sous mandat de l’ONU en 2004, la mission a activement participé à la chute du président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 aux côtés des forces françaises de l’opération “Licorne”.

Difficultés économiques

La Cédéao peine à devenir une puissance économique régionale d’envergure, notamment à cause du faible PIB de nombre de ses pays membres. La plupart des pays membres ne paient pas leurs contributions financières, comme le Liberia, qui a vingt ans de retard. Sur les 15 Etats membres, seuls 5 pays sont à jour de leur cotisation. En outre, peu de pays appliquent la taxe à l’exportation destinée à financer les activités de la communauté.

Malgré tout, la Cédéao est doté d’un fonds spécifique, appelé Ecobank. Elle a financé la construction de routes dans la région, notamment entre Nouakchott (Mauritanie) et Lagos (Nigeria), et Dakar (Sénégal) et N’Djamena (Tchad). Enfin, un projet de gazoduc est en cours entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, destiné àexploiter le gaz du Nigeria.

 

Marthe Rubio

Le Monde.fr | 06.09.2012 à 17h34

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3 COMMENTAIRES

  1. Cet article doit servir aux sous informés qui pensent que la CEDEAO est tombée du ciel eui qui agit au Mali!!!! Je ne suis pas sur que les voyous de Kati et de COPAM sachent qu’il y a eu des maliens intelligents qui ont participé à la creation de cette CEDEAO…

    • 😆 😆 😆 😆 😆 Tu es en retard Apema….,ces choses ont ete dites des le debut de la crise…Article Bis:lol: 😆 😆

      • Que le Mali soit un membre “createur” ne justifie nullement leur comportement a son egard… 👿

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