Le Médiateur de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan était à Bamako cette semaine pour une visite de 72 h. Visite au cours de laquelle il a rencontré les acteurs de la Transition, les diplomates et les partis politiques.
Cette visite de Goodluck Jonathan à Bamako s’inscrit dans le processus d’évaluation de la Transition pour un retour à l’ordre constitutionnel. Au cours de son séjour malien, le Médiateur de la Cédéao pour le Mali a rencontré les autorités de Transition, les diplomates, la classe politique mais aussi le Comité local de suivi de la Transition composé de représentants de la Cédéao, de l’Union africaine, des Nations unies pour faire le point du processus des réformes politiques et électorales en cours.
Hasard du calendrier, la visite du Médiateur de la Cédéao pour le Mali, Goodluck Jonathan intervient dans un contexte où les membres du Conseil national de Transition venaient tout juste de modifier la loi électorale qui avait été adoptée en juin dernier par le CNT sur fond de divergence avec le gouvernement.
Lors de sa dernière visite au Mali en 2022, Goodluck Jonathan se réjouissait des progrès enregistrés par le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel et avait demandé aux autorités maliennes de faire plus d’effort.
Mais concrètement sur le terrain les choses avancent timidement. D’abord la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader sur toute l’étendue du territoire, la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections a pris du retard et jusqu’à preuve du contraire il n’y a eu le démembrement de ce dernier dans les régions moins encore dans les cercles.
Les cartes biométriques sécurisées censées être le seul moyen pour voter pose énormément des difficultés, l’avant-projet de Constitution n’est toujours pas devenu un projet alors que le référendum est prévu pour le 19 mars 2023.
A ce rythme, on se dirige tout droit vers un glissement du calendrier électoral et un possible report des élections générales qui va nous conduire à un prolongement de la Transition même si les autorités de Transition n’ont jusque-là pas dit si oui ou non les dates des élections seront reportées.
Pour bon nombre d’analystes et commentaires, de la façon dont les choses se jouent les autorités de Transition doivent jouer franc jeu si réellement les élections auront lieu aux dates indiquées afin d’éviter tout bras de fer avec la Cédéao et la communauté internationale.
Ousmane Mahamane