Du 5 au 8 septembre 2021, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la transition au Mali a envoyé à Bamako une mission d’évaluation conduite par le Médiateur attitré, Goodluck Jonathan, ancien Président du Nigéria. Au cours de sa mission de contrôle, l’équipe de la CEDEAO a rencontré les principaux acteurs de la transition, la classe politique et la société civile puis s’est prononcée sur le délai imparti et les préparatifs des élections générales.
Le dimanche dernier, une mission d’évaluation de la CEDEAO était à Bamako, où elle a passé trois jours afin de s’enquérir de l’évolution de la feuille de route issue de la charte de la transition. C’est pour examiner et se prononcer sur l’état d’avancement des tâches liées au respect de la période transitoire de 18 mois.
Ainsi, à l’issue des concertations effectuées au cours de ces trois jours de contrôle, le Médiateur attitré de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’ancien Président nigérian, Good Luck Jonathan, a dégagé clairement sa position. Pour lui, pas question de prolongation de la transition. En plus, il demande de surseoir à toutes reformes et à faire face à l’organisation des élections. Une position qui rejoint celle de certains Acteurs de la classe politique malienne exprimée également pour des mêmes raisons liées au facteur temps.
Au passage, rappelons que, lors de sa dernière journée de concertations et d’évaluation, une Délégation des Nations Unies a rejoint le cadre d’échanges des partis politiques en plaidant pour le respect de la Charte de la transition. Le Conseil de Sécurité de l’ONU se déclare « gravement préoccupé par la poursuite de la dégradation de la situation politique au Mali à la suite de la mutinerie du 18 août 2020 et de la violation de la Charte de transition du 24 mai 2021 ».
En effet, la Délégation de la médiation de la CEDEAO est arrivée, le dimanche 5 septembre 2021, à Bamako, pour évaluer l’évolution de la transition au Mali, mais aussi pour rappeler le respect des engagements pris par les Autorités de transition. Toutefois, cette Délégation arrive à un moment où la transition se trouve confrontée à un certain nombre de préoccupations. Il s’agit, entre autres, de la question de l’organisation des Assises nationales pour la refondation proposée par le Premier ministre, Dr Choguel K Maïga ; de la création d’un organe unique pour la gestion des élections et de la prolongation du délai de la transition.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU insiste auprès des Autorités maliennes sur la mise en place des dispositions concernant l’organisation de l’élection présidentielle le 27 février 2022, conformément au calendrier électoral, durant la période de transition de 18 mois qui a été décidé.
Par ailleurs, l’organisation onusienne se dit opposée à une candidature du Président de la Transition et du Premier ministre de la Transition. « Ils ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle », a-t-elle prévenu. Selon quelques partis politiques, le reste du temps imparti ne permet plus d’organiser des quelconques autres assisses de refondation du Mali. D’autres pensent aussi que telles assises ne seraient qu’une rencontre de plus et que le mieux c’est d’aller droit au but en se focalisant sur les Recommandations de la conférence d’entente nationale.
Toutefois, certains Acteurs de la classe politique notamment (dont ceux du PARENA, de l’ADEMA-pasj et de la CODEM) accusent le Premier Ministre de vouloir de créer les conditions d’une prolongation du délai de la transition.
Djankourou