Pr Ali Nouhoum Diallo au parlement de la Cedeao : ‘’Le manque de volonté des chefs d’Etat du continent Africain… est patent’’

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A l’occasion de la session inaugurale de la 4eme législature du parlement de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) tenue à Abuja au Nigéria le 4 février 2016, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, le Pr Ali Nouhoum Diallo a livré un message aux parlementaires de l’institution. Selon Ali N Diallo, Il y a des reculs dans beaucoup de domaines en ce qui concerne l’institution parlementaire. Avant d’ajouter que le manque de volonté des chefs d’Etat et de gouvernement du continent africain d’accélérer la substitution de la Cedeao des peuples à la Cedeao des Etats est patent.

«Je saisis cette occasion solennelle d’inauguration de la 4ème législature du Parlement ouest africain pour saluer l’esprit de dévouement, d’acharnement au travail, de dédicace au renforcement des pouvoirs du Parlement, des fonctionnaires statutaires, des employés et agents subalternes de ce Parlement », c’est par ces mots que l’ancien président du parlement malien, le Pr Ali N Diallo a commencé son allocution lors de la cérémonie d’ouverture de la 4eme législature du parlement de la Cedeao. Prenant part à cette session inaugurale, M. Diallo a fait savoir qu’en janvier 2001 quand le Parlement a été porté sur les fonts baptismaux, il était question d’élire le Parlement de la Cedeao au suffrage universel direct à la fin des cinq années du premier mandat. Il était question de créer une 2ème zone monétaire en 2003 à côté de la zone CFA, de créer la monnaie unique de la Cedeao en 2005. Ces deux évolutions majeures semblent renvoyées, d’année en année, aux calendes grecques, a-t-il regretté. « L’espoir de voir Ecomarine et une compagnie aérienne ouest africaine, prendre un réel essor et désenclaver l’espace ouest africain, s’estompe de jour en jour. La non réalisation de cet espoir de désenclavement a obligé le vieil homme de 78 ans que je suis de s’embarquer à Bamako à 08 heures 30, pour arriver à Abuja à 18 heures, comme il y a 15 ans. On note au contraire des reculs dans beaucoup de domaines en ce qui concerne l’Institution parlementaire : le Président n’est plus élu par ses pairs. Il ne réside plus au siège pour piloter réellement le Parlement et être l’interlocuteur direct de la Commission, du Conseil des ministres, de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement », a-t-il souligné. Pour l’ancien président de l’hémicycle, le Pr Ali N Diallo, le manque de volonté des chefs d’Etat et de gouvernement du continent africain d’accélérer la substitution de la Cedeao des peuples à la Cedeao des Etats est patent. Pouvait-on seulement imaginer que ceux qui gouvernent l’Afrique de l’Ouest oseraient suspendre le Parlement de la Cedeao au moins pendant deux ans ? s’est-il interrogé. « Est sûrement encore vivace dans le cœur des parlementaires de la Cedeao, le douloureux souvenir d’une Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement au cours de laquelle, ceux-ci, se sont offert une récréation que constituait pour écouter la Présidente du parlement des enfants alors que l’audition de celui des adultes, les pères et les mères de ces enfants, n’était pas inscrite dans l’ordre du jour de la Conférence. D’année en année, de conférence en conférence, le renforcement des pouvoirs du Parlement de la CEDEAO est renvoyé à une date ultérieure. Pire, même les décisions prises et signées par le Président en exercice au nom de ses pairs ne sont tout simplement pas exécutées ; c’est le cas de la décision de hisser le drapeau de la CEDEAO à côté des drapeaux nationaux sur tous les édifices publics des Etats membres, signée par Mamadou TANDIA, alors Président en exercice », a dénoncé le Pr Ali N Diallo. Et de poursuivre que cette attitude des Chefs d’Etat et de gouvernement souligne, combien ils ne sont pas prêts, à renoncer à une partie ou à la totalité de la souveraineté des Etats pour un ensemble africain plus grand.

Aguibou Sogodogo

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