Pouvoir de transition et sanctions de la CEDEAO : Le gouvernement va-t-il lâcher du lest ?

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Malgré la détermination des autorités de la transition et du peuple maliens, les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA contre notre pays ne sont pas sans conséquences. Ce qui incite à œuvrer rapidement pour leur levée.

Après la dernière conférence de la CEDEAO, il est apparu clair que l’organisation sous-régionale est disposée à procéder à une levée progressive de ses sanctions contre le Mali. Ce d’autant que ces mesures contraignantes ont des effets négatifs sur les principes d’intégration économiques de l’espace communautaires.

C’est dans ce sens que les dirigeants de la sous-région ont déclaré être prêts à faire lever progressivement ces sanctions, si les autorités maliennes leur transmettent un chronogramme acceptable pour la tenue des élections. Celles-ci sont censées mettre un terme à cette transition. Il va de soi que le caractère acceptable de ce chronogramme porte sur sa durée. Les dirigeants de la CEDEAO ayant déjà rejeté l’ancienne proposition, portant sur  six mois à cinq ans, il ne reste qu’au colonel Assimi Goïta de revoir sa copie, en se montrant plus modeste et diligent.

C’est ce qui explique certainement la convocation du parlement de transition, le CNT, en session extraordinaire. Le menu de cette session extraordinaire porte sur la révision de la charte de transition. Et le gouvernement met un accent particulier sur la durée de cette période transitoire précédemment fixée à dix-huit mois devant s’achever en ce mois de février ou de mars. Cette révision va-t-elle porter seulement sur la prolongation déjà actée dans la conscience de tous ? Le projet de lois portant révision de cette charte va-t-il tenir compte des exigences de la CEDEAO en se priorisant la tenue rapide des élections ? Cela devra être le chemin de la raison au détriment de celui de la fierté nationaliste et souverainiste qui affiche, sans le dire, une logique de confrontation avec l’organisation sous-régionale.

En outre, si le menu de la session extraordinaire du CNT mentionne aussi l’examen du projet de loi portant relecture de la loi électorale, l’on peut déduire que le chef de la Transition est dans la logique  de mettre le cap sur la tenue des élections. Sauf que certains polémistes relèvent que le colonel Assimi Goïta pourrait ambitionner de briguer lui-même la magistrature suprême. Ce qui pourrait attiser la colère des dirigeants de la CEDEAO et des organisations partenaires comme l’Union Africaine, l’Union Européenne et d’autres. Cette option, si elle s’avère, pourrait aussi susciter des mouvements de protestation au sein de la classe politique malienne. Car, de nombreux leaders politiques ne rêvent que d’un retrait rapide des autorités actuelles du pays, à travers l’organisation rapide d’élections crédibles et transparentes. Or, toute candidature d’un dirigeant de la Transition ne sera qu’un facteur de contestations de ce processus électoral.

Il faut donc, que le pouvoir de transition renonce à certaines réformes comptant pour le projet dit de refondation, accentue ses efforts sur les offensives militaires de sécurisation du pays pour mettre en place un dispositif électoral consensuel en vue de sortir par la grande porte. Toute autre option solitaire pourrait accentuer l’isolement actuel du pays et le conduirait dans une dangereuse impasse. Car, même avec un soutien populaire réel, il n’est pas sûr qu’avec les nombreuses difficultés de survie des populations, les dirigeants ne finissent pas par être désavoués. Cela, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et ses soutiens populistes ne doivent pas le négliger.

Boubou SIDIBE /maliweb.net

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