Pourparlers à Ouagadougou: Les protagonistes s’entendent sur la laïcité, l’unité nationale et la forme républicaine du Mali

6

Le dossier malien a connu un nouveau développement  avec l’annonce, mardi à Ouagadougou, d’une entente entre les autorités de Bamako  et les groupes armés occupant le Nord, sur l’ouverture d’un dialogue basé  notamment sur la laïcité et le respect de l’intégrité territoriale du pays en vue de régler la  crise malienne.  

Le mardi 4 décembre 2012, des représentants du gouvernement malien et des groupes rebelles du Nord, Ançardine et MNLA, se sont rencontrés à Ouagadougou sous l’initiative de Blaise Compaoré, Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne. L’objectif de cette rencontre vise à trouver des solutions négociées et politiques au conflit qui déchire le pays de Soundjata Keïta depuis des mois.  A l’issue d’une heure et demie d’échanges, le ministre burkinabè  des Affaires étrangères, Djibril Yipènè Bassolé, a confié que le Médiateur de la CEDEAO, Blaise Compaoré, a rappelé aux protagonistes les exigences de ses mandataires et de la communauté internationale. À la tête de la délégation malienne, le ministre des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, a souligné que son pays est prêt pour le dialogue à condition que ceux d’en face (Ançardine et MNLA) prennent l’engagement de respecter l’intégrité territoriale du Mali, l’unité nationale, la forme républicaine et la laïcité.  « La Nation malienne est une et indivisible. Je crois que les différents groupes l’ont compris. C’est pourquoi nous sommes là pour engager le dialogue », a indiqué le diplomate malien.

Du côté du MNLA, la question de l’indépendance de l’Azawad n’est plus à l’ordre du jour. « Mais pas celle de l’autodétermination. Nous voulons nous sécuriser, avoir notre développement en main, être rassurés de dormir tranquillement chez nous sans être inquiétés », a rétorqué le chef de la délégation du MNLA, Mahamadou Djiéri Maïga. Selon le chargé de communication du MNLA, Moussa Ag Assarid, leurs revendications du mouvement  datent de 50 ans. Il précise que les problèmes du MNLA doivent être gérés indépendamment des difficultés soulevées par les autres groupes rebelles. « Je parle au nom du MNLA et non d’aucune autre partie. Nous ne voulons pas que le problème de l’Azawad soit mélangé à un autre. Les négociations, c’est du donnant-donnant. Chaque partie doit faire des concessions », a affirmé le porte-parole du mouvement. Toutes les parties ont reconnu la nécessité de sortir définitivement de la crise par des solutions négociées et politiques. Pour y parvenir, les protagonistes  ont établi des principes à respecter de part et d’autre, à en croire le ministre burkinabè des Affaires étrangères.

Dans la Déclaration finale qui a couronné leurs premières discussions  autour de la médiation burkinabé, la délégation du gouvernement malien et les  émissaires et  du MNLA se  sont engagés à négocier sur « le rejet de toute forme de terrorisme et d’extrémisme ». Après avoir été reçus par le Médiateur de la CEDEAO, le Président Blaise Compaoré et les acteurs  de la crise malienne ont convenu « d’observer une cessation des hostilités » et  ont reconnu « la nécessité de créer un cadre de dialogue inter-malien inclusif »,  selon le Communiqué final.                                                                                                                                             Comme préalable  au dialogue, ils se sont également entendus sur « le respect des droits de l’homme,  de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses ».  Dans la Déclaration finale, les envoyés de Bamako ont signalé que « la  laïcité est aussi un préalable à l’ouverture du dialogue ».                                                                                                          De son côté, Ançardine a annoncé renoncer à imposer la charia dans  tout le Mali, mais exige jusque-là de l’appliquer dans les zones  du Nord placées sous son contrôle. Quant au MNLA, il a officiellement cessé de réclamer l’indépendance  pour ne plaider désormais que pour le droit à l’autodétermination.  « L’autodétermination est quelque chose qui sera discutée autour de la  table de négociations », a expliqué le chef des émissaires du MNLA, Mahamadou  Djeri Maïga, après la rencontre à trois dans la capitale burkinabé.

Paul N’Guessan

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Cette discution avec les bandits armés, à mon avis est forcé par les grandes puissances pour donner du tonus au MNLA qui n’a plus de force.Le MNLA est l’enfant benit de la France et des USA. Les maliens civils ont une autre solution. Il faut que les grandes puissances, les bandits armés fassent attention aussi. Les maliens oublieront difficilement le passé. Il ya aussi la toute petite minorité civile touareg parmi nous à qui on peut s’attaquer pour en finir sans fournir trop d’effort. Vous avez de la force sur le gouvernement (USA, france), mais pas sur la population civile.Donc attention mille et une fois pour que ces troubleurs à l’ordre public soient à l’abrit de toute attaque civile. A bon entendeur salut!

  2. Il faut toujours faire savoir à ces bat-tares de mlna il n’y aurai ni indépendance n’y autodétermination des gros paresseux qui veulent que manger a la sueur des autres bravent. Ici je dirai a ceux ou celles qui veulent aider ces clones se fatigue pour Zéro je dis bien Zéro car ceux-ci sont des tarés.

  3. On n’a pas besoin de faire tous ces morts pour l’autodétermination,le MNLA sait bien qu’il n’aura pas 5% de la population. Le MNLA n’est pas du tout serieux mieux vaut l’ecarter et discuter avec ANSARDINE qui a une position sur le terrain. Vous dormirez jamais tranquille quand on sème le vent il faut s’attendre à la tempête. Vous serez massacrer maudit MNLA soit par l’armée soit par la population. Les vrais nordistes

  4. Je souhaite que les enfants du meme pays viennent à s’entendre sur une solution définitive. Je dis bien définitive. Il ne sera pas normal de blamer un groupe pour toutes les causes de ce problème épineux malien. Ses causes sont multiples et les décideurs de tous bords doivent faire leur mea-culpa. La solution ne doit en aucun cas passer par une autodétermination. Cette forme conduira sans aucun doute sur la partition du pays en deux pays indépendants. Les leaders des rébelles ont prouvé mille et une fois qu’ils signent des accords uniquemnt pour arriver à leurs fins. Il est vrai que les décideurs maliens ont commis plein d’erreurs dans la gestion des affaires du Nord mais il faut reconnatre que tous ces présidents maliens ont fait beaucoup de concessions pour mettre fin à ce conflit qui n’a que trop duré. Le pays ne peut pas donné à ses fils ce qu’il n’a pas!

  5. Les Maliens qui ne sont pas plus belliqueux que d’autres, savent absolument tout de la négociation avec les dirigeants du MNLA et d’Ançardine pour l’avoir pratiquée jusqu’à l’indigestion depuis des décennies. Il est vrai que les rebelles d’alors – dont nombre sont toujours là – étaient engagés sous d’autres étiquettes, dans des configurations d’alliances différentes mais le résultat a été invariable : ni les accords, ni les concessions, ni la décentralisation, encore moins l’impunité tacite octroyée n’ont réussi à empêcher les mêmes protagonistes de tirer tout le profit possible des avantages concédés puis de reprendre les armes à la moindre occasion et de tuer pour imposer des vues de plus en plus maximalistes jusqu’à cette ultime fiction d’un Etat indépendant sur un territoire où ils sont ultra-minoritaires.

    Oui, l’armée malienne ne doit plus compter que sur ses propres forces pour récupérer à la sueur de son front, ce qu’elle aura perdu à la vitesse de ses jambes. Aide-toi, le ciel t’aidera a-t-on coutume de dire. C’est tout le Mali qui sera donc derrière son armée pour laver l’honneur souillé de la patrie. En déclenchant les hostilités face à ces illuminés jihadistes, le Mali ne sera jamais seul dans son combat. Des pays comme le Nigeria, le Niger et l’Afrique du Sud ne resteront pas insensibles à son combat.
    D’autres pays africains, conscients du mépris de la communauté internationale face au drame de tout un continent, sauront se mobiliser et nous aider. Mais on n’a plus le choix, malgré nos lacunes diplomatiques et communicationnelles, malgré la déchirure politique, malgré la crise de trésorerie, il nous faut nous résigner à aller au combat. Un combat pour l’honneur et la dignité retrouvée. Un combat qui fera que le Mali sera de nouveau respecté et craint.
    Avec le double langage diplomatique actuel, ne pas agir c’est accepter de fait la partition du pays. Attendre encore des mois, c’est permettre à cette énigmatique communauté internationale de nous amener vers des négociations biaisées qui consacreront la dislocation du pays pour aller vers un fédéralisme suicidaire. Armée malienne, la balle est dans ton camp. A toi de donner tort à tous ces spécialistes te décrivant comme moribonde et inefficace. A toi de te montrer à la hauteur de la grandeur de ce Maliba très mal en point.

Comments are closed.