Partie à la plénière inaugurale de la quatrième législature du parlement ouest-africain, la délégation de parlementaires maliens est revenue d’Abuja avec ce qui s’apparente à un jackpot. Elle a réussi en effet à placer quatre de ses six représentants sur des piédestaux stratégiques au sein des instances dirigeantes de l’institution supranationale.
Le rendez-vous de la session inaugurale en question s’est déroulé du 3 au 10 Février. Pour la circonstance, l’Assemblée nationale du Mali a mis les bouchées doubles en mobilisant le ban et l’arrière-ban dans la capitale nigériane, dans le cadre du passage d’une législature à une autre qu’il ne fallait pas du tout rater. En clair, l’enjeu était de taille pour un événement qui consacre en même temps l’alternance au sommet du Parlement de la Cédéao ainsi que l’installation de ses différentes commissions spécialisées. C’est ainsi qu’une impressionnante armada de parlementaires a été déployée pour encadrer les députés maliens de la Cedeao dans leur combat commun de représentativité au sein de l’institution régionale. On y dénombre, entre autres, les présidents des groupes parlementaires influents de la majorité comme Issa Togo de l’Adema et Moussa Timbiné du Rpm, ou encore le très influent ancien député du parlement régional, Yaya Haïdara précédemment élu Cnid de Bla.
Après le cérémonial d’ouverture officielle de la session, les tractations et négociations ont aussitôt démarré comme sur un chapeau de roue pour aboutir sans embûches au choix du Sénégalais Moustapha Cissé Lô comme président de l’institution, en vertu notamment de la règle de l’ordre alphabétique. Il remplace Iké Ikwerémadou du Nigéria, lequel pays assure désormais la vice-présidence selon le principe de barrage linguistique.
L’autre vice-présidence du bureau de trois membres est francophone et revient à la Côte d’Ivoire, suite à un consensus entre pays ayant la langue française en partage.
Il s’agit d’un renoncement plutôt payant d’autant que la délégation malienne a réussi à s’en sortir avec une enviable moisson dans la bataille de convoitise des postes stratégiques. Sur six parlementaires maliens siégeant à l’institution parlementaire sous-régionale. Yaya Sangaré, député élu à Yanfolila sous la coupole de l’Adema-Pasj, décroche ainsi la présidence de la prestigieuse commission parlementaire en charge des questions de défenses, de sécurité et de paix. Mme Fomba Fatoumata Niambali de San du Rpm devient, quant à elle, vice-présidente de la commission spécialisée dans les domaines de la santé et des affaires sociales, tandis que son camarade de même obédience politique, Moussa Badiaga de Nara, devient rapporteur à la commission des questions juridiques. Ce n’est pas tout. Grâce au tandem, la synergie d’action et la parfaite entente au sein de la délégation malienne, Sékou Bougadari Cissé du groupe parlementaire Vrd (opposition) décroche pour sa part les fonctions de rapporteur général de la commission des droits de l’homme. Quant au député Rpm élu à Kati, l’honorable Modibo Kane Cissé, il peut se contenter d’intégrer le cercle très restreint de membres de la Commission des finances du Parlement de la Cedeao.
Cette belle moisson des parlementaires maliens des législateurs ouest-africains va se traduire naturellement par une présence plus renforcée et un regard plus accru sur les décisions de cette institution, un avantage que le Mali doit à l’exceptionnelle symphonie ayant caractérisé le groupe malien sous la direction du député élu à Yanfolila