En prélude à un sommet des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) sur la transition au Mali qui doit se tenir le 23 janvier prochain à Abuja, une délégation de l’organisation sous-régionale séjourne depuis ce lundi à Bamako. Conduite par l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, elle a aussitôt commencé ses consultations politiques. Deux objectifs : faire le point sur la transition depuis le coup d’État du 18 août dernier, et échanger sur les préparatifs des élections présidentielles et législatives de l’an prochain.
La classe politique malienne était au rendez-vous avec la mission de la Cédéao. Sur la photo de famille, on a même reconnu des visages qui avaient pris du recul ou disparu depuis le coup d’État du 18 août dernier. Parmi l’assistance, des représentants de partis politiques ont trouvé que la transition politique malienne faisait son petit bonhomme de chemin. Exemple, Cheick Oumar Diallo de l’Alliance démocratique pour la paix-Maliba : « Nous avons accueilli la mise en place des différents organes de la Transition avec beaucoup de soulagement. Nous considérons aujourd’hui que la réussite de la transition est un impératif. »
Mais pour l’écrasante majorité des représentants de partis présents, la transition n’est pas sur les rails. Les critiques les plus virulentes viennent du M5, mouvement qui a contribué à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubakar Keita. Devant les émissaires de la Cédéao, le représentant du M5 a affirmé que les militaires dirigent le pays et que les dirigeants civils n’inaugurent que des chrysanthèmes. Conséquence pour les scrutins présentiel et législatif de l’an prochain, selon Choguel Maïga, un responsable du M5 : « Tout laisse croire que par ce biais, les autorités de la Transition veulent organiser une cession du pouvoir après une parodie d’élection. »