Au Mali, une délégation de la Cédéao se trouve à Bamako, depuis samedi 22 août, conduite par Goodluck Jonathan. L’ancien chef d’État nigérian s’est dit très optimiste concernant les pourparlers engagés samedi avec la junte qui a chassé du pouvoir, mardi, le président Ibrahim Boubacar Keïta. Les émissaires de l’organisation ouest-africaine ont entamé, ce dimanche 23 août, une nouvelle série de rencontres.
C’est l’après Keïta qui semble se dessiner. À ce stade, l’objectif de la délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’est pas forcément de réinstaller le président Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir. Il y a d’intenses négociations.
Les chefs d’État de la Cédéao se réuniront, en principe mercredi 26 août prochain, par visioconférence sur le Mali et c’est le rapport de l’actuelle délégation présente à Bamako qui leur permettra de prendre d’autres décisions.
En attendant, le sentiment ici, après la condamnation de principe du coup d’État, est maintenant de trouver une solution malienne pour aider les Maliens.
Selon un diplomate en poste ici, des chefs d’État comme celui de la Côte d’Ivoire insistent là-dessus. La junte n’a pas suspendu la Constitution malienne et l’idée est de trouver une solution pour que les institutions de la République redeviennent rapidement fonctionnelles, mais sans forcément le retour du président IBK renversé qui, alors qu’il était déjà arrêté, a annoncé sa démission.
Le président Keïta et le Premier ministre Cissé gardés dans une villa
Les émissaires de la Cédéao dépêchés à Bamako ont aussi rencontré, hier samedi, près d’une vingtaine de prisonniers, des militaires et civils captifs de la junte, parmi lesquels le président IBK.
D’après un témoin qui a participé à la visite, les prisonniers se portent bien et sont mieux traités que les premiers jours. Certains sont à l’école de formation de Kati, fief de la junte.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé sont, quant à eux, gardés dans une villa. Le président a 75 ans, son médecin est à son côté et ses médicaments également. Dans les prochaines heures, on devrait en savoir davantage comme par exemple s’il va encore changer de lieu de détention. Son sort ici est sujet de discussions entre les émissaires de la Cédéao et la junte.
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