Mali-Cedeao : Introuvable accord ?

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Au plan géographique et économique qu’occupe le Mali dans l’espace CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), il est certain que la crise que traverse actuellement ce pays au plan politique et sécuritaire entrainera directement ou indirectement des conséquences percutantes dans l’ensemble de la Sous-région. Ceci étant, les Chefs d’État de la Sous-région auraient dû privilégier la résolution de l’aspect sécuritaire de la crise. Ceci, en discutant objectivement avec les Autorités de la transition en définissant ensemble un calendrier consensuel pour la tenue des élections générales devant mettre boucler la période de transition de façon concluante. Mais, hélas ! 

Pour le Gouvernement de la transition, il faut éviter les mêmes erreurs qui risquent fort de causer les mêmes effets. Ceci, en allant à des élections de manière précipitée.

En revanche, pour la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui est de retour sur le front diplomatique la tenue de l’élection présidentielle reste un passage obligé pour la sortie définitive de cette crise qui n’a que trop duré.

C’est dans cet esprit que la Médiateur Jonathan Goodluk était, en début de cette semaine, ici à Bamako. Après 48 Heures d’intenses négociations, de discussions à bâtons rompus avec les plus Hautes Autorités de la transition, les émissaires de la CEDEAO, conduits toujours par l’ancien Président nigérian, Goodluck Jonathan, se sont retournés à Accra, pour le compte-rendu de principe au Chef de l’État ghanéen, Président en exercice de l’organisation sous-régionale.

Dans leur Rapport, il y a eu, certes, des échanges et des discussions ouvertes entre Goodluk Jonathan et la partie malienne ; mais, l’essentiel reste à rediscuter.

En effet, côté Gouvernement malien, il y a eu des propositions concrètes prônant la priorité au retour du climat de paix et de sécurité d’antan.

Par contre, pour la CEDEAO, il faudra forcément un calendrier électoral dans l’intervalle de 12 à 16 mois.   Ce qui dénote qu’au fond les actuels Dirigeants de de la CEDEAO ne semblent pas bien connaitre le Mali. Ce pays qui est d’un Peuple dont l’engagement au plan politique est sans recul. Car, c’est la majorité écrasante du Peuple malien qui se mobilise pour un but précis et avec foi et conviction unanimes de gagner. Ce qui est à l’origine de l’échec des négociations entamées avec les Autorités de la transition fortement soutenues par la majorité écrasante des Maliens sous la bannière du M5-rfp. En fait, les effets des sanctions ne semblent pas en mesure d’amener ni les populations ni les Gouvernants à renoncer dans leur détermination en cédant facilement devant Goodluk Jonathan.

Selon un Observateur averti de ce bras de fer Mali-Communauté internationale, l’erreur fatale de la CEDEAO aura été d’avoir voulu négliger la volonté populaire, de sous-estimer l’engagement des uns et des autres autour des Autorités de la transition. Or, depuis qu’il y a eu des sanctions, c’est tout le Peuple qui est soudé dans l’endurance.

Ainsi, malgré les conséquences des sanctions prises par les Chefs d’État de la Sous-région à l’issue de leur sommet du le 9 janvier 2021, rien n’a réduit en la détermination des Populations face aux innombrables défis à relever tant au plan socioéconomique que sécuritaire.

A l’issue de leur rencontre de la semaine dernière avec les différentes parties concernées, il a été clairement établi que le Mali n’a surtout besoin, en ces moments, que des mesures issues des Recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Mais l’objectif de ces Chefs d’État de la Sous-région n’était ni plus ni moins que de voir se tenir des élections à la date qui leur conviendrait. Alors, là, c’est sans savoir la détermination du Peuple souverain d’en découdre. Donc, Goodluk Jonathan ignore toujours que le feu continue de couver dans les cendres. Car, le souci de fond des actuelles Autorités maliennes est de rompre définitivement avec le phénomène d’élections contestées soldées souvent par de coups d’Etat militaires. Ce qui dénote que la CEDEAO doit réaliser que la multiplication des pressions ou des sanctions directes sur le Mali ne fera point plier ses interlocuteurs de Bamako.

Le Mali s’est senti poignardé dans le dos par la CEDEAO, celle qui, apparemment, est soucieuse d’apaisement des effets collatéraux des sanctions qu’elle a imposé au Mali.  Mais, pour l’instant, la CEDEAO n’a pas réussi à convaincre le Gouvernement de la transition de dégager clairement les contours réels du nouvel calendrier électoral marquant le processus de retour à l’ordre constitutionnel tant souhaité par la majorité écrasante de l’opinion nationale. Même si les deux parties viennent de déclarer devant la presse qu’il y a raison d’être optimiste.

Malgré ce climat de sérénité qu’affiche le Gouvernement malien, il y a de quoi s’inquiéter du côté du bas peuple. Ceci, avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes maliennes, la non ouverture des guichets de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) et les risques plausibles de la cherté des produits de première nécessité sur le marché national.

En somme, les deux parties, émissaires de la CEDEAO et nouvelles Autorités de la transition malienne, ne sont pas parvenues à vider le contentieux. La Délégation de la CEDEAO et le Gouvernement de Dr Choguel Kokalla Maïga se sont entendus sur un certain nombre de sujets, mais il y a certains autres sujets sur lesquels ils ne sont pas entendus.  A savoir, pour l’ex-Président nigérian, Goodluck Jonathan, il faut juste un calendrier électoral dont la durée transitoire n’excédera pas les seize mois à compter de ce 1er mars 2022. N’est-ce pas là un début d’échec dans les médiations relancées ?

Djankourou

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