En visite hier dans notre pays, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Cedeao, a eu une séance de travail avec les autorités de la Transition, notamment le chef de l’État, Assimi Goïta
Le président de la République du Ghana, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Nana Addo Dankwa Akufo- Addo, était hier dans notre pays pour une visite de travail qui entre dans le cadre du processus de suivi de la Transition.
Il faut rappeler que depuis l’éclatement de la crise socio-politique en mai 2020 dans notre pays, l’organisation sous régionale s’est fortement investie afin de trouver une solution. Suite à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (18 août 2020) qui a ouvert la phase transitoire, la Cedeao a plusieurs fois envoyé son émissaire Goodluck Jonathan au Mali et multiplié les rencontres de haut niveau pour le retour à l’ordre constitutionnel dans notre pays.
Hier à sa descente d’avion, à l’Aéroport international Président Modibo Kéita-Sénou, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a été accueilli par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Conformément à notre tradition, deux jeunes filles ont remis deux calebasses d’eau et de noix de colas à l’hôte de marque. Cette séquence a été suivie par l’exécution des hymnes nationaux du Ghana et du Mali.
Ensuite, les deux chefs d’État ont procédé à la revue des troupes. Outre le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, des membres du gouvernement et le corps diplomatique accrédité au Mali, des responsables administratifs et politiques de Bamako étaient également présents à l’aéroport.
Après la présentation du corps constitué, les deux présidents ont eu un bref tête-à-tête dans le pavillon présidentiel. Ensuite, le colonel Assimi Goïta a accompagné le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo à sa résidence, un hôtel de la capitale. Une heure auparavant, précisément à 10h20mn, l’émissaire Goodluck Jonathan avait atterri à l’Aéroport international président Modibo Kéita-Sénou.
Le chef de l’état ghanéen et le médiateur de la Cedeao lors de la séance de travail à Koulouba avec le président de la Transition
Il faut noter que des partisans de la prorogation de la durée de la Transition ont saisi l’occasion pour exprimer leur volonté au président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernements de la Cedeao.
Ces manifestants se sont rassemblés au bord de la route, précisément au premier rond-point de l’aéroport. Au passage du cortège, on pouvait entendre des slogans comme «trois ans», comme pour dire qu’il faut proroger la Transition à trois ans. Sur des banderoles, on pouvait aussi lire : «Bienvenue à la Cedeao mais les Assises nationales de la refondation d’abord»; «La refondation du Mali, gage d’élections crédibles et transparentes»; «Seul le choix du peuple souverain du Mali compte».
Le clou de cette visite de quelques heures a été l’étape du Palais de Koulouba, où il y a eu un entretien en tête-à-tête entre les deux chefs d’État, suivi d’une séance de travail élargie à la forte délégation qui accompagnait l’hôte de marque. Côté malien, il y avait le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et des membres du gouvernement. Rien n’a filtré des échanges entre les deux parties.
«On m’a envoyé pour discuter avec le président Assimi Goïta sur l’évolution de la situation au Mali», s’est contenté de dire à la presse le président en exercice de la Cedeao. Selon nos informations, le chef de l’État ghanéen a voulu réserver la teneur des discussions avec les autorités maliennes à ses homologues qui devraient se réunir très prochainement sur la question.
Cependant, on peut aisément imaginer que la question de l’organisation des élections en février 2022 a focalisé les discussions. La Cedeao semble ne pas être rassurée par le discours de nos autorités qui laissent entrevoir la possibilité d’une prolongation du délai imparti à la Transition.
En septembre dernier, le Premier ministre Maïga, au cours d’une rencontre avec les membres du corps diplomatique, avait clairement indiqué que la priorité du gouvernement est d’abord l’organisation des Assises nationales de la Refondation (ANR). Et que celles-ci détermineront le chronogramme détaillé devant conduire aux élections générales. La date de la rencontre a déjà été fixée : ce sera en novembre.
Oumar DIAKITÉ
Issa DEMBÉLÉ
FAITES ATTENTION A ADO !!!!!!!!!!! ET AUTRES NEGRES DE SALONS PARMI NOUS
QU ALLAH BENISSE LE MALI
Dîner Ouattara-Macron : renforcement des relations bilatérales
En France pour quelques jours dans le cadre d’une visite privée, le président ivoirien Alassane Ouattara a pu s’entretenir avec Emmanuel Macron, au cours d’un dîner organisé à l’Elysée. Crise politique malienne, sécurité en Guinée, tensions dans la sous-région, etc. l’occasion d’aborder de multiples sujets.
Entretien privé
Profitant d’un voyage privé en France, Alassane Ouattara a rencontré son homologue mardi 12 octobre dernier, à Paris. Quelques mois après leur dernière rencontre du 3 mars 2021, cet entretien avec Emmanuel Macron est le deuxième depuis la réélection du président ivoirien en octobre 2020. Pour de nombreux observateurs, la première rencontre post-électorale manifestait la validation par la France de l’élection présidentielle ivoirienne.
Aujourd’hui, ce nouvel entretien est perçu comme une affirmation des liens forts qui unissent les deux hommes, et par conséquent, les deux pays. “C’est le signe que les relations entre la Côte d’Ivoire et la France sinon entre Ouattara et Macron ont toujours été au beau fixe. C’est pareil pour les deux premières dames, Dominique Ouattara et Brigitte Macron, qui elles sont très amicales (…). D’ailleurs ces deux dames ont déjeuné ensemble le vendredi 8 octobre à Paris”, rapporte une source proche de l’Elysée.
Sujets sensibles à l’ordre du jour
Au menu de cette rencontre : processus de transition en Afrique de l’Ouest – notamment en Guinée Conakry et au Mali – situation politico-sécuritaire dans la sous-région, etc. Sur la question malienne, Alassane Ouattara a répété son opposition au déploiement de mercenaires russes affiliés au groupe Wagner. Pour lutter contre le terrorisme, l’homme fort ivoirien préfère d’ailleurs augmenter le nombre de soldats déployés au sein du contingent de la MINUSMA – aujourd’hui, 650 soldats sont basés à Tombouctou. Il réaffirme également sa position concernant la tenue du prochain scrutin malien, souhaitant, tout comme ses pairs de la CEDEAO, qu’il soit maintenu au 22 février prochain.
Position ferme également pour la Guinée, où Alassane Ouattara envisage la fin de la période de transition dans les six prochains mois avec, à l’issue, des élections pacifiques organisées sous l’égide de la communauté internationale. D’autant que le président Alpha Condé, renversé le 5 septembre dernier par les putschistes, est toujours entre les mains de ces derniers. Véritable chef politique et médiateur sur la scène internationale, Alassane Ouattara s’érige comme un moteur de stabilité dans une région empreinte de tensions politiques et sécuritaires.
Si les sujets internationaux ont monopolisé une grande partie du dîner, les deux hommes se sont également entretenus sur les enjeux ivoiriens, en particulier le statut juridique de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) ou encore la finalisation de la mise en oeuvre du troisième Contrat de désendettement et de développement (C2D). A ce titre, le premier C2D (d’un montant de 630 millions d’euros) a permis d’améliorer l’accès à l’eau potable pour près de 600 000 Ivoiriens, et créé de l’emploi pour 2 000 jeunes. Il a, tout comme le deuxième C2D (2015-2020) évalué à 1,125 milliard d’euros, porté sur six thématiques : développement urbain et assainissement, éducation et emploi, transports, agriculture, santé et justice.
Des relations bilatérales privilégiées
Les bonnes relations qu’entretiennent Alassane Ouattara et son homologue français participent également à l’entente cordiale entre les deux pays, sur un certain nombre de sujets. De la lutte antiterroriste aux multiples échanges commerciaux – la Côte d’Ivoire est le 1er partenaire commercial de la France au sein de la zone UEMOA et le 2ème en Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud -, en passant par la coopération militaire – AILCT -, culturelle, technique ou encore scientifique – formation, éducation – , les deux pays bénéficient d’une relation basée sur des “liens historiques et d’amitiés”, comme le rappelait Emmanuel Macron lors d’une visite en Côte d’Ivoire en décembre 2019.
Une relation bilatérale renforcée également par l’annonce d’Emmanuel Macron le 8 octobre dernier – au cours du 28ème sommet Afrique-France -, de la restitution du tambour d’Ebrié. Un instrument utilisé comme un outil de communication entre les diverses tribus ivoiriennes, mais surtout, un objet hautement symbolique. Il s’agit d’un”geste fortement historique”, d’après les chefs traditionnels, alors que le “tambour parleur” (Djidji Ayokwe), actuellement conservé au Musée du Quai-Branly, avait été confisqué par les colons en 1916. “Nous remercions le président Macron et attendons une suite favorable”, a déclaré Clavaire Aguego Mobio, chef du peuple des Ebriés.
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