Un nouveau calendrier de proposition de la junte est attendu par la Communauté sous-régionale. Une transition de deux (02) ans (2022- 2024). Selon certaines indiscrétions. Les élections présidentielles prévues fin 2024.
La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a été créée le 28 mai 1975 à Lagos au Nigeria avec pour mission de promouvoir l’intégration économique dans tous les domaines. Son objectif majeur était de constituer, en 2005, un marché ouest-africain et une union monétaire. Ces deux revendications n’ont pas été atteintes en raison des problèmes politiques, économiques et monétaires affectant ses membres en particulier l’alignement avec le CFA et les autres monnaies qui devraient adopter leur propre monnaie commune, l’Eco.
La CEDEAO tient une conférence annuelle des chefs d’État et de gouvernement. Ses autres institutions comportent, un Conseil des ministres, un Secrétariat exécutif, un Tribunal de la Communauté, des commissions techniques spécialisées. Elle s’est fortement impliquée dans la solution des problèmes régionaux (Sierra Leone, Cote d’Ivoire) et l’envoi de forces du maintien de paix, pour mettre fin à la guerre au Liberia avec la création de l’ECOMOG. Cette dernière structure, de nature militaire est dominée par le Nigeria et le Tchad en raison de leur poids économique et humain déterminant dans la région. Depuis 2012, nouveau rebondissement de la rébellion au Nord du Mali, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est impliquée dans la recherche de la paix.
À cet effet plusieurs résolutions ont été signées entre le gouvernement du Mali, les rebelles et la CEDEAO. Elles ont toutes échoué. La rébellion qui était combattu, depuis 2013, par les forces sous-régionales de la CEDEAO appuyée par les forces françaises s’est transformée en terrorisme international. Du coup la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est muée en gendarme auprès de notre pays.
Nous sommes dans une crise perpétuelle, sans fin et sans lendemain radieux. Après les conséquences subies par les différents embargos infligés au Mali, la CEDEAO ne se ressaisit pas toujours. Elle continue sur sa lancée en multipliant les sanctions contre le Mali, et sollicite d’autres créneaux de médiation, car elle aurait échoué dans son fondement et dans sa démarche (ingérence dans les affaires intérieures d’un pays membre de la CEDEAO).
S’agissant du gouvernement malien, il s’apprêterait dans les jours à venir à proposer une nouvelle durée de la transition… Une transition est un pouvoir d’exception qui est limitatif. Quelque soit la déliquescence de l’État, il y a un calendrier pour tout. Cinq (05) ans de transition, c’est un mandat électif gratuit avec un parlement de fait, qu’est le Conseil national de transition (CNT) avec un gouvernement providentiel. Au moment où un manque de confiance s’installe entre la CEDEAO et les tenants du pouvoir de Bamako, il y a lieu de s’interroger sur le nouveau calendrier proposé par la junte.
Selon plusieurs analystes, la junte malienne ne serait pas décider à tenir les élections présidentielles dans un bref délai pour la simple raison qu’il faut tout refonder, voire la classe politique vieillie par l’âge et fatiguée par les luttes internes. «Au Mali, il faut tout détruire, pour tout reconstruire». Argument, avancé par les partisans d’une transition de cinq (05) ans. S’il est un problème qui divise le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est le manque de confiance entre les ressources humaines. Qui dit vrai ? Qui a raison ? Le problème de l’Afrique ce sont les Africains.
Depuis plusieurs décennies notre continent manque d’interlocuteurs de qualité, et s’il y en a, ils ne sont pas écoutés ou n’ont pas voie au chapitre. Comment interpréter les agissements des pays de la CEDEAO à l’encontre du Mali ? Comment comprendre le Mali sous régime militaro-civile ?
Safounè KOUMBA