La réunion des experts gouvernementaux sur le projet de stratégie de lutte contre le terrorisme de la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de son plan de mise en œuvre qui avait débuté mardi dernier dans notre capitale (voir l’Essor du11 octobre), a pris fin jeudi à l’hôtel Salam de Bamako.
La session de trois jours a abordé cinq principales préoccupations des Etats membres de la CEDEAO dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et autres crimes organisés. Ainsi, le thème sur la menace du terrorisme en Afrique de l’Ouest et les solutions a été présenté par Abdouramane Dieng, expert de la Commission de la CEDEAO. Celui-ci a relevé que la position de carrefour de l’Afrique l’expose à plusieurs activités illicites : commerce de drogues, trafic de médicaments, prolifération des armes légères et de petits calibres. Et l’immensité du continent constitue un facteur favorisant le développement du banditisme.
Martin A Ewi, un autre expert, a analysé la stratégie de la CEDEAO en matière de lutte contre le terrorisme. Il en a expliqué les principes et les objectifs. Cette stratégie, selon l’expert, se veut une réponse aux requêtes formulées à de nombreuses reprises par les Africains, lors des fora de l’Union africaine et des Nations unies. « Cette stratégie trouve sa force légale dans les décisions politiques de la CEDEAO, en ses articles 3 et 51, son protocole et le paragraphe 42 qui évoquent le terrorisme », a précisé Martin A Ewi. Pour sa deuxième intervention, Abdouramane Dieng a décrit les trois piliers de cette stratégie qui sont la prévention, la poursuite et la reconstruction.
La prévention, a expliqué l’expert, permet d’identifier les principaux domaines dans lesquels les Etats devraient prendre des mesures pour détecter et prévenir le terrorisme avant qu’il n’émerge. Le quatrième thème abordé touche aux mécanismes d’exécution de la stratégie. A ce propos, les spécialistes des pays participants jugent nécessaire d’impliquer toutes les forces de sécurité dans sa mise en œuvre. Le dernier volet des débats a porté sur le projet de déclaration politique contre le terrorisme. Là , la réunion s’est penchée sur l’applicabilité des mandats d’arrêt de la CEDEAO ainsi que les mécanismes régionaux de coopération judiciaire.
Au terme de la réunion de Bamako, les experts des 15 Etats communautaires ont formulé un certain nombre de recommandations : l’adoption d’un formulaire de mandat d’arrêt de la CEDEAO exécutable immédiatement dans l’espace régional par les autorités compétentes chargées de l’application de la loi ; la promotion de l’approche sécurité-développement-paix par l’intensification des investissements dans les zones à risques ou sensibles aux activités terroristes en adéquation avec le concept de « pays-frontière » à travers le programme d’initiatives transfrontalières de la CEDEAO ; le renforcement des capacités opérationnelles de tous les acteurs engagés dans la lutte contre le terrorisme notamment en matière de formation spécifique et la dotation en matériel et équipements adaptés à la technologie moderne.