Lutte contre le terrorisme au sein de la CEDEAO : Le combat commun

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La coopération internationale est nécessaire car le phénomène, ses effets et les actions à engager dépassent les limites de la compétence d’un seul Etat.

Les travaux de la réunion des experts gouvernementaux sur le projet de stratégie de lutte contre le terrorisme de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de son plan de mise en œuvre ont débuté hier à l’hôtel Salam. L’ouverture de cette session qui abordera aussi le projet de déclaration politique contre le terrorisme était présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga.

Participent à la rencontre, les experts gouvernementaux des ministères de la Justice, de la Défense, de la Sécurité et des Affaires étrangères des Etats membres de la communauté. Ils analyseront pendant trois jours ces différents thèmes afin de proposer au Conseil des ministres de la communauté d’utiles recommandations.

La rencontre fait suite à celles tenues en mai et août derniers respectivement à Abuja et Dakar. Elle doit définir le rôle que doivent jouer les principaux acteurs dans la mise en œuvre des projets de stratégie de contre-terrorisme de la CEDEAO et de déclaration politique contre le terrorisme. Bamako traitera aussi du renforcement de la coordination régionale et de la coopération sur les questions de contreterrorisme et identifiera des ressources et des zones de renforcement des capacités dans la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste dans l’espace ouest-africain.

La fréquence de ces consultations régionales tient au constat que le terrorisme est apparu au cours de cette dernière décennie comme un défi grave à la paix et à la sécurité en Afrique de l’ouest où les actes de terrorisme international sont de plus en plus perpétrés. Ces actes se manifestent par des attaques, des enlèvements, des prises d’otages, des détournements, des attentats à l’explosif et des assassinats qui privent de nombreux citoyens de la communauté des droits humains fondamentaux.

Le directeur du maintien de la paix et de la sécurité régionale, le général Charles Akae, évoquera quelques causes du terrorisme qui, de son point de vue, sont multiples et variées. Selon l’officier général la menace du terrorisme en Afrique de l’ouest est alimentée par la pauvreté, la mauvaise gouvernance, les conflits, l’instabilité politique, la corruption, la faiblesse des institutions gouvernementales, l’accès facile aux armes légères et de petit calibre, la violence et l’extrémisme religieux.

En se dotant de mécanismes adéquats, expliquera le général Charles Akae, la CEDEAO entend renforcer sa capacité de surveillance, d’harmonisation, de coordination et de réglementation des politiques et pratiques des Etats en matière de prévention et de répression du terrorisme en Afrique de l’ouest. Il a félicité notre pays pour son engagement à faire valoir les idéaux de la CEDEAO. Le terrorisme a couté, note Charles Akae, la vie à des milliers de personnes et fait des milliers de blessés, de mutilés et de handicapés. A ce propos, « l’examen de la menace du terrorisme dans les Etats membres et les solutions nationales » était un des thèmes abordés hier par les experts de la CEDEAO.

Le ministre Soumeylou Boubèye Maïga a, lui, insisté sur les solutions maliennes en matière de lutte contre le terrorisme. Notre pays, a-t-il indiqué, a fait de la lutte contre le terrorisme, l’un des axes majeurs de sa politique de sécurité qui est en parfaite adéquation avec la stratégie mondiale anti-terrorisme. La coopération internationale est nécessaire car, précise Soumeylou Boubèye Maïga, le phénomène, ses effets et les actions à engager dépassent les limites de la compétence d’un seul Etat. C’est un combat commun à tous, analysera le ministre. A cet effet, notre pays a pris des mesures internes visant à renforcer les mécanismes juridiques et institutionnels.

La mise en place en 2010 du programme d’urgence pour la réduction de l’insécurité dans le nord Mali est une des réponses nationales à la lutte contre le terrorisme et d’autres crimes transfrontaliers. Une cellule opérationnelle a été instituée auprès du président de la République pour coordonner, suivre et évaluer la nouvelle politique de réduction de l’insécurité au Nord Mali et la lutte contre le terrorisme. Ces instruments, a indiqué Soumeylou B. Maïga, ont été suivis par l’adoption du Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord Mali (PSPSDN). Ce programme constitue un vecteur de réduction des causes de l’insécurité et du terrorisme au Mali avec des actions concrètes en matière de sécurité, de gouvernance, de développement local et de communication.

mercredi 12 octobre 2011

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