L’ONU rappelle l’importance de renforcer la stabilité politique en Afrique de l’ouest

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 Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest, Saïd Djinnit, a constaté jeudi qu’en dépit de progrès, l’Afrique de l’ouest est confrontée à une nouvelle vague de défis sécuritaires, illustrée par la crise au Sahel, en particulier au Mali, et par le coup d’état en Guinée-Bissau.

Lors d’une conférence de presse donnée ce matin au Palais des Nations à Genève, M. Djinnit a fait plus précisément part de la persistance de problèmes transfrontaliers, en particulier le terrorisme et la piraterie, continuent de préoccuper les dirigeants de la sous-région.

« Les élections constituent aussi un test de la solidité des institutions de ces pays. Un cas exemplaire est à relever, le Sénégal, qui a démontré son attachement à la démocratie », a salué le représentant spécial en formant le voeu que les prochaines élections dans la sous-région permettront d’ancrer profondément la démocratie en Afrique de l’ouest.

Interrogé sur les conséquences de la criminalité transnationale dans la sous-région, M. Djinnit a indiqué que l’Afrique de l’ouest était devenue une zone de transit du trafic de drogue entre l’Amérique latine et l’Europe. En raison de la faiblesse des institutions d’état de droit et des capacités limitées pour lutter contre ce fléau, le trafic de drogue y prospère, de même que la consommation de drogues.

« Ceci devient un problème de santé publique, en plus d’être une menace à la sécurité et à l’ordre public. En outre, les trafiquants utilisent les mêmes voies de passage que d’autres groupes criminels transnationaux, notamment ceux coupables de la traite des personnes, du trafic d’armes ou encore d’actes de piraterie et de terrorisme, et on constate des liens entre les différents groupes, en particulier entre terrorisme et trafic de drogues », a relevé M. Djinnit.

M. Djinnit a déclaré que le coup d’État au Mali y avait affecté négativement une démocratie jusqu’alors exemplaire. De plus, l’unité et l’intégrité territoriales du pays sont menacées par les velléités de sécession de certains groupes et par les agissements de groupes terroristes dans la région. L’arrivée en grande quantité, suite au conflit en Libye, d’armes et de personnes étrangères constituent une troisième source d’inquiétude.

« Des efforts pour mettre en place un gouvernement représentatif doivent être déployés pour que les institutions maliennes soient au coeur de la recherche d’une solution au Mali. Des efforts se portent sur la promotion d’un dialogue nécessaire, d’une part entre les Maliens pour mettre au point une feuille de route de sortie de crise, notamment en vue d’organiser des élections présidentielles, et d’autre part pour garantir le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali par le dialogue », a préconisé M. Djinnit.

L’ensemble des partenaires du Mali, que ce soit les Nations Unies, l’Union africaine ou la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), soutiennent sans réserve l’intégrité territoriale de ce pays. Même si le dialogue est la priorité, une action militaire n’est pas à exclure. L’ONU a demandé à la CEDEAO des précisions supplémentaires sur les objectifs et conditions d’une éventuelle opération armée.

Répondant à la question d’un journaliste qui s’enquérait des conditions du dialogue entre les parties en conflit, M. Djinnit a ajouté que le médiateur, le président Compaoré, du Burkina-Faso, vient de tenir à Ouagadougou une réunion afin d’exhorter les parties au conflit à mettre en place un gouvernement d’union nationale. En même temps, le médiateur a appelé les parties maliennes à mettre en place une structure nationale pour dialoguer avec les groupes armés qui se trouvent au Nord du pays.

 

Publié le 2012-07-20 09:16:16 | French. News. Cn

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