Une forte délégation malienne conduite par le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, s’était rendue à Lomé, la capitale Togolaise les 3 et 4 avril 2022. Pour solliciter l’implication du président Togolais dans la gestion de la crise avec la CEDEAO et la communauté internationale. Comme une sorte de réveil des organisations sous régionales, l’union Economique et Monétaire Ouest Africaine, (UEMOA) est également à pied d’œuvre à Abidjan dans la capitale économique de la côte d’ivoire pour trouver certainement faire son mea culpa dans le traitement du dossier malien. Cette rencontre est intervenue quelques jours, après la visite d’une délégation malienne au Togo auprès du Président Faure Gnassingbé, afin qu’il plaide la cause du Mali en jouant la méditation entre Assimi Goïta et les chefs d’État de la CEDEAO et de l’UEMOA. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si Faure est réellement capable de réussir cette médiation là où Good Luck Jonathan a échoué ?
Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mme Dembélé Madina Sissoko, la ministre des Transports et des infrastructures, le ministre de l’Economie et des Finances, Alhousseiny Sanou, ont effectué le jeudi dernier un voyage sur Lomé, au Togo pour prendre langue avec l’un des doyens des chefs d’Etat de la CEDEAO. Il faut dire que ce voyage des émissaires d’Assimi rentre dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour une issue heureuse à l’embargo imposé par les chefs d’Etat de la sous-région au Mali depuis le 9 janvier 2022. Qu’on ne se voile pas la face, ces sanctions aujourd’hui ont étouffé l’économie malienne.
En effet, pour les autorités de la transition, Faure pourrait être le « Messi » capable de mener les deux parties à un compromis. D’ailleurs la présidence togolaise semble être optimiste pour l’issue « Le Président de la République s’investit pour la stabilité, la paix et le retour à l’ordre constitutionnel normal au Mali. Dès le début de la crise malienne, le Chef de l’Etat s’est fortement impliqué pour une résolution par le dialogue et la concertation entre les acteurs politiques de ce pays frère confronté également à l’insécurité permanente avec des attaques terroristes tout comme certains pays de la sous-région ». Et d’ajouter que le Président de la République est régulièrement consulté en vue d’une issue heureuse des transitions politiques et d’une synergie d’action dans la lutte contre le terrorisme pour la stabilisation de la sous-région ». Le président Faure est-il fort pour réussir là, où certains ont échoué à concilier les parties ? Il faut dire que la partie ne sera pas facile pour le président togolais étant donné que l’aile dure des chefs d’Etat n’est pas prête à lâcher prise aussi facilement surtout quand on sait que les autorités de la transition malienne à travers le Premier ministre ont déjà validé le délai de la transition sans accord préalable avec la CEDEAO. Autrement dit, c’est à Faure de convaincre le président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo ADO, ensuite le président en exercice de l’UA, Macky Sall, pour qu’ils acceptent les 24 mois proposés par Bamako. Même si Faure est ce chef d’Etat, qui semble avoir de « bons rapports » avec ses pairs des autres pays de la Cédéao, convaincre un Alassane Dramane Ouattara a avalé les deux ans de transition sera un exercice difficile. Ou alors, va-t-il convaincre ses pairs de prolonger de quelques mois le délai de 12 à 16 mois proposé par les chefs d’Etat de la CEDEAO ? Il pourrait supplier les chefs d’Etat à accepter 20 mois au lieu de 16 mois.
Il faut savoir que sur le dossier malien, les chefs d’Etat de la CEDEAO sont divisés en deux tendances. Il y a ceux qui exigent le respect de 12 à 16 mois de transition avec le respect strict des sanctions. L’autre groupe est composé de ces chefs d’Etat qui même respectueux des textes de l’Institution, veulent aller vers un compromis très rapide voir une levée des sanctions. Ces présidents disent être sensibles au cri de cœur de la population malienne et qui souffre énormément. Maintenant, c’est à Faure d’avoir les mots justes pour que les chefs d’Etat comprennent le sens de sa Médiation qui n’est nullement une trahison. Pour rappel, Faure avait effectué un voyage discret au Mali, où il a rencontré le colonel Goïta pour la résolution de cette crise malienne. Il s’est ensuite rendu à Dakar pour échanger avec le président en exercice de l’UA, Macky Sall.
Selon plusieurs personnes, la médiation du président Faure est celle de la dernière chance. C’est tout un peuple qui a les yeux fixés sur lui et les maliens dans leur grande majorité prient pour qu’il réussisse car, la stabilité du Mali en dépend. Le peuple malien qui vit sous une double sanction de la CEDEAO et de l’UEMOA depuis le 9 Janvier 2022 attend les conclusions de ce sommet extraordinaire de l’Institution financière de la sous-région.
En sommes, La fumée blanche sortira de ce sommet au grand bonheur du peuple malien qui a tant souffert de cet embargo ? Quant au gouvernement, il doit continuer à apaiser le discours et multiplier les actions en faveur du dialogue comme il est en train de le faire.
Assitan DIAKITE
Beaucoup de média et individus n ont aucune analyse intellectuelle des conséquences des sanctions de la Cedeao contre le Mali. Les sanctions font souffrir d autres pays de la Cedeao, pas seulement le Mali!!! Alors que les maliens cessent de se plaindre. En général les sanctions se retournent gravement contre ceux qui les prennent injustement illégalement et inhumainement.
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