Notre pays est à un tournant décisif de son histoire. De 2012 à nos jours, le Mali vit une crise multiforme sans précédent marquée par l’occupation de 75 % du territoire malien, la montée de l’insécurité, une crise socio-économique profonde, toutes choses dont se sont nourries les contestations de masse du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), pour dénoncer la corruption et l’insécurité grandissantes, l’injustice et la mauvaise gouvernance. Les négociations étaient arrivées à un stade de blocage total entre le M5-RFP et IBK et son régime, ce qui a conduit à l’action des militaires, le 18 août, qui ont obtenu finalement la démission du Président.
Responsabilité de la Cédéao dans la complication de la situation au Mali
Nous saluons les efforts de la Cédéao qui depuis le début de la crise s’est proposée pour faire une médiation entre les protagonistes de la crise malienne. Cependant, on est en droit de se poser des questions de fond sur la démarche et le choix du médiateur, un anglophone dans un pays francophone qui ne parle pas un mot français, et qui de surcroit ne connait pas les acteurs politiques et la culture malienne. En plus du casting, on se pose plusieurs questions, notamment : le bien-fondé de la démarche de la Cédéao qui a amené dans sa valise des solutions toutes faites et qui, par la suite, a imposé des sanctions inappropriées et dangereuses pour le peuple. La médiation de la Cédéao au Mali n’a-t-elle pas été bâclée en quelque sorte? Qu’est-ce qu’on pourrait imaginer si la Cédéao n’avait pas entrepris cette médiation ? Le peuple malien n’aurait-il pas trouvé une solution endogène et plus efficace à cette crise ? Avec tous ces questionnements, on est en droit de se poser des questions sur la part de responsabilité de la Cédéao dans l’aggravation de la situation au Mali.
Sanctions inappropriées et inadaptées de la Cédéao
Aujourd’hui encore après les événements du 18 août, nous avons du mal à comprendre la position et les motivations réelles de notre organisation sous régionale lorsqu’elle brandit des sanctions sur la tête des populations du Mali, qui pénalisent plus le peuple souverain que les militaires. Est-ce que ces sanctions sont appropriées et adaptées dans le contexte du Mali dont l’intégrité du territoire est menacée et qui traverse une crise multiforme depuis plusieurs années ? De telles sanctions sont incompréhensibles et inadmissibles pour un pays fragilisé comme le Mali. On ne tire pas sur une ambulance, notre pays est déjà à terre. Les sanctions brandies contre le peuple malien sont-elles en cohérence avec le protocole additionnel sur la gouvernance et la démocratie de la Cédéao, surtout dans un moment où le pays est tombé au plus bas ? N’est-il pas temps de revisiter et de reformer les textes et principes de la Cédéao ? Un embargo fera certes mal au Mali, mais il fragilisera en même temps notre union communautaire qui aura manqué de solidarité, il pénalisera également les populations d’autres pays de la sous-région qui ont d’importantes interactions ou transactions économiques avec le Mali (Sénégal, Côte d’Ivoire, etc.). Ces sanctions auront un impact négatif sur un pays et une armée en lutte contre des groupes terroristes et dont l’effondrement emportera toute la région. Au lieu de sanctions, il vaudrait mieux que l’organisation agisse aux causes de ces soulèvements et des coups d’Etat. La Cédéao doit être aussi ferme sur les troisièmes mandats fruits de tripatouillages électoraux pouvant aussi conduire à la violence, à des soulèvements et des coups d’Etat. Que dit ou fait la Cédéao dans ces circonstances ? Sanctionne-t-elle ces dirigeants ? Pourquoi ?
En tant que membre de la société civile culturelle malienne, cette situation m’interpelle et me préoccupe. Ainsi, nous exhortons la Cédéao à faire preuve de solidarité et de panafricanisme en relevant toutes les sanctions brandies sur la tête du Mali qui est déjà à terre. Nous demandons à la Cédéao de revoir sa doctrine par rapport à l’appréciation de soulèvements populaires qui peuvent être parachevés par des militaires pour avoir une lecture plus fine des aspirations des populations et ne pas fonder ses décisions uniquement sur les phobies des dirigeants d’être balayés par de tels mouvements. Nous saluons la voix de certains chefs d’Etats qui ont montré de façon éloquente les liens séculaires qui existent entre les peuples de la Cédéao. Cette crise malienne est une opportunité pour la Cédéao d’innover pour aller vers une solution beaucoup plus inclusive et endogène.
N’Pénin Diarra
Citoyenne malienne
L’analyse de Mme N’penin Diarra est, on ne peut plus clair. La CEDEAO est devenu le syndicat des Chefs d’Etat. Comme on le dit, seuls les bergers peuvent s’octroyer des beoufs comme cadeaux.
En tout cas, le tripatouillage des constitutions conduisant aux requêtes de 3ème mandat, sont aussi passibles de sanction. Qui est N’penin Diarra avec un prénom conforme à son nom de famille ?
Pour ces décideurs, ça n’arrive qu’aux autres. Ils doivent savoir que ça peut arriver à tout le monde et à tout pays.
Certes la grenouille n’a pas de queue, mais l’éventail de Dieu rafraichit sa peau tel est ma vision pour mon pays, le Mali. Vive le Mali un peuple, un but, une foi.
Le Mali doit quitter ce organistion malhonnête, les ivoiriens et guinéens il faut que vous remecier ces vieux sinon y vont exploser la CEDEAO, d’ici à la fin d’année le 3 ème mandat cet un coup d’état civil ou ces deux pays la constitution n’exige pas ?
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