Les résolutions de la CEDEAO pour la sortie de crise au Mali : Une panacée sans conséquences ?

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À l’issue d’un sommet extraordinaire tenu par visioconférence, les Chefs d’État de la CEDEAO ont proposé des solutions de sortie de crise au Mali. La démission des 31 députés dont l’élection est contestée ; la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec la participation du M5-RFP ; la mise en place d’une commission d’enquête concernant les évènements des 10, 11 et 12 juillet dernier…sont, entre autres les propositions phares. Peut-on parler de meilleurs remèdes pour la crise malienne ?

Enfin, les Chefs d’État de la CEDEAO rendent publiques leurs résolutions pour la sortie de crise au Mali. Ils demandent : la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le président du parlement. Selon Mahamadou Issoufou, la majorité présidentielle devra mettre tout en œuvre pour obtenir cette démission qui ouvrira la voie à des élections partielles. En attendant ces élections partielles, dit le président nigérien, le parlement pourra fonctionner avec les 116 députés restants.

Les Chefs d’État de la CEDEAO demandent aussi une recomposition rapide de la Cour constitutionnelle. Conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali, précise le président en exercice de la CEDEAO, le parlement proposera ses représentants après la démission des 31 membres dont l’élection est contestée. « En termes de difficultés des membres de la Cour constitutionnelle par les différentes instances, le président de la République utilisera l’article 50 de la constitution pour nommer les 9 membres », a-t-il déclaré.

Ils recommandent aussi la mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile. « L’opposition, particulièrement, le M5-RFP est encouragée à participer à ce gouvernement d’union nationale en vue de contribuer aux règlements des problèmes de gouvernance », a-t-il laissé entendre. Pour Mahamadou Issoufou, la tâche de ce gouvernement sera de mettre en œuvre toutes les réformes, recommandations et décisions issues du dialogue national inclusif et de traiter les questions de gouvernance, en particulier la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. « Compte tenu des difficultés du moment, certains membres du gouvernement pourront être nommés avant la fin de ce gouvernement. Il s’agit de ceux en charge de la défense, de la justice, des affaires étrangères et de la sécurité intérieure et les suivantes », a indiqué le chef de l’État nigérien.

Les Présidents ont aussi demandé la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé les décès et les blessés, les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que des destructions des biens publics et privés ; la  mise en place d’un comité de suivi de toutes les mesures ci-dessus prises qui comprendra des représentants du gouvernement, du parlement, de la société civile, de la magistrature, du M5-RFP, des femmes et des jeunes, avec la participation de l’union africaine et des Nations unies sous la présidence de la CEDEAO ; la mise en place, par la CEDEAO, des mesures de sanctions contre ceux qui poseront des actes contraires aux processus de normalisation de cette crise. Selon la CEDEAO, ces résolutions devront être mises en œuvre, au plus tard le 31 juillet 2020.

Les Chefs d’État ont, par ailleurs, exprimé leur solidarité à l’honorable Soumaila Cissé enlevé il y a plus de 4 mois.

BoureimaGuindo

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