Les locaux de la maison de la presse de Bamako ont abrité mardi dernier, un atelier de réflexion destiné à renforcer les connaissances des hommes de média sur l’architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO. Animée par le représentant spécial de l’organisation au Mali, l’ambassadeur Cheaka Aboudou Touré, cette rencontre a permis d’outiller les participants sur les différents aspects de ce plan stratégique pour la sécurisation de l’espace CEDEAO. L’adaptation de ce document au contexte malien a longuement été évoquée en ce sens qu’elle a contribué considérablement à sortir notre pays de la crise.
Présidant la cérémonie officielle d’ouverture des travaux, la représentante du ministre de l’Economie numérique, de la Communication et de l’Information, Mme Soumaré Fatoumata Maïga, a rappelé le souci de son département de créer les conditions nécessaires pour l’épanouissement des professionnels du secteur.
Elle a également salué le leadership de la CEDEAO qui a permis à notre pays de se relever de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire dans laquelle elle a été plongée depuis 2012.
Dans son exposé, le représentant spécial de la CEDEAO dans notre pays a indiqué qu’à sa création, l’organisation ouest-africaine était surtout orientée vers l’intégration économique. Cependant, une année plus tard, la sécurité était au cœur des préoccupations des Etats de l’organisation d’où l’adoption d’un accord cadre de non-agression et d’assistance mutuelle en matière de défense, le 9 juin 1977 à Abidjan.
Une question qui s’est de plus en plus posée jusqu’à l’adoption en décembre 1999 d’un protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnelle au protocole relatif au mécanisme de prévention de gestion, de règlement des conflits de maintien de la paix et de la sécurité. Rappelons que c’est d’ailleurs autour de ce document que s’articule l’architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO complétée par un protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, signé le 21 décembre 2001 à Dakar. Revenant sur la crise au Mali, le conférencier a rappelé le rôle majeur joué par l’organisation ouest-africaine pour sortir le pays du gouffre dans lequel il était plongé.
Déjà, bien avant l’éclatement de cette crise, il a précisé que grâce au système d’alerte précoce du centre d’observation et de suivi de la CEDEAO, celle-ci a alerté le pays en 2011 que la situation pourrait difficilement échapper au contrôle. Cependant, l’organisation est souvent confrontée à la souveraineté de chaque Etat.
Par ailleurs, bien qu’elle soit toujours restée aux côtés des Maliens, l’action de la CEDEAO a souvent été mal ou très peu remarquée par une large opinion. Il a expliqué que c’est grâce à l’engagement de cette organisation ouest-africaine qu’une mobilisation internationale s’est nouée pour la reconquête de la quasi-totalité des régions du nord du Mali pour chasser les islamistes qui l’occupaient.
Cet engagement de la CEDEAO avait également favorisé la signature d’un accord permettant le rétablissement de l’ordre constitutionnel normal après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Mieux, il a indiqué que c’est grâce à l’aviation nigériane que la forêt du Wagadu a été nettoyée de la présence des jihadistes. Il a rappelé que le rôle de la CEDEAO en tant qu’accompagnateur de la crise politico-institutionnelle est terminé, mais que l’organisation continuera d’être présente sous d’autres formes insistant sur le fait que notre pays en est l’un des membres fondateurs.
Parmi, les conclusions qu’il a tirées, il a noté que les pays africains ne peuvent que compter sur eux-mêmes pour éviter de pareilles situations.
Massiré DIOP