Les efforts de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Mali

4

Le coup d’Etat militaire du 22 mars qui a renversé le président malien Amadou Toumani Touré suscite toujours autant d’inquiétude à l’intérieur du pays mais également au sein de la communauté internationale. Celle-ci l’a unanimement condamné et exigé le retour à l’ordre constitutionnel. Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se préparent pour un sommet extraordinaire à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 27 mars qui devrait confirmer l’isolement diplomatique de la junte.

Les chefs d'Etat, membres de la Cédéao, réunis à Abuja, le 23 mars 2011. REUTERS/Afolabi Sotunde

La France soutient la Cédéao dans ses efforts en faveur d’un « retour à l’ordre constitutionnel au Mali », a déclaré ce 26 mars, Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. La France se dit « préoccupée » par la situation des membres du gouvernement malien, arrêtés la semaine dernière, lors du coup d’Etat. Elle demande « leur libération » et demande le « respect de leur intégrité physique » au moment où le sort du président Amadou Toumani Touré demeure toujours inconnu.

De son côté, le Bénin qui préside actuellement l’Union africaine (UA) a condamné fermement et sans réserve ce putsch intervenu au Mali. Il « lance un appel pressant à un rétablissement sans condition de l’ordre constitutionnel » et considère, jusqu’à nouvel ordre, « le président Amadou Toumani Touré comme le président légitime », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Bénin, Nassirou Arifari Bako, lors d’une conférence de presse.

Condamnation « ferme » également du Conseil de sécurité de l’ONU qui a exigé ce 26 mars que les « soldats mutinés contre le gouvernement démocratiquement élu » retournent à leurs casernes.

Des décisions fortes et pragmatiques

La réunion extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao sera-t-elle décisive dans la résolution de cette crise malienne ? Alassane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de cette organisation, réussira-t-il à relever le défi lancé par les insurgés maliens ? Proposera-t-il à ses homologues de recourir, le cas échéant, à une intervention militaire pour rétablir les institutions républicaines maliennes ? Autant de questions auxquelles les chefs d’Etat devront répondre tant les attentes sont fortes non seulement au niveau national mais également régional. L’instabilité politique au Mali risque de renforcer les groupes terroristes tel que Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans les autres Etats d’Afrique de l’Ouest, d’où le besoin sécuritaire.

Selon une source proche de la présidence ivoirienne, les dirigeants de la Cédéao vont demander le retour de l’ordre constitutionnel au Mali. En fait, le rétablissement immédiat, dans leurs fonctions, des autorités renversées.

Joint par RFI, Jean Ping, président de la Commission de l’UA qui a réitéré la condamnation du coup d’Etat précise que « l’utilisation de la force n’est jamais écartée mais c’est l’ultime décision lorsqu’on a tout épuisé ». Une position que partage le chef de la diplomatie béninoise, Nassirou Arifari Bako, joint par RFI.  

Nassirou Arifari Bako, ministre des Affaires étrangères du Bénin.

Il faudrait qu’on en finisse avec les prises de pouvoir par la force.

Au Mali, les attentes vis-à-vis de la communauté internationale sont aussi très fortes. Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et candidat à la présidentielle – prévue pour le 29 avril 2012 – fait partie de ceux qui condamnent « de la façon la plus ferme et la plus énergique » ce coup d’Etat. Joint par RFI, il déclare s’attendre à des décisions très fortes et pragmatiques à l’issue de ce sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao.  

oumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD).

La situation peut être très difficile si le message de la Cédéao n’est pas très clair, n’est pas très pragmatique.

L’ONG International Crisis group (ICG) lance un appel aux dirigeants d’Afrique de l’Ouest et à la communauté internationale pour qu’ils prennent des mesures immédiates. Dans un communiqué publié ce 26 mars, l’ONG préconise la création immédiate d’un groupe de contact pour exiger, de la junte militaire, le respect des droits humains, des libertés civiles et la restauration de la démocratie. ICG s’alarme, considérant que ce coup d’Etat est « une catastrophe pour le Mali et pour toute l’Afrique de l’Ouest » et en y voyant « une régression spectaculaire ».

 

Par Ursula Soares

RFI

26 mars 2012



Commentaires via Facebook :

4 COMMENTAIRES

  1. Mr Ouattara Alassane si la France t’as donnée beaucoup d’argent pour détruit le Mali, mais dieux vas te maudit, tu es que esclave de Français, tu as vendu la cote d’ivoire et tu voulais vendre le Mali aussi, avec ton visage satanique.

  2. Jean Ping, le marionette, se fait l’ennemi numero un du peuple malien en parlant d’utilisation de la force sur notre territoire. Qui peut evaluer les consequences d’une telle mesure? Tous ces clowns sont complices du MNLA. Ils veulent se donner un nom sur le sang du malien. Comme ils ont ete humilies sur le probleme Kadhafi, ils veulent profiter du Mali pour se donner une image “forte”.

  3. LIBEREZ MODIBO SIDIBE

    « Déclaration officielle des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE)
    de la Diaspora en soutien au Candidat Modibo SIDIBE.

    Dans le contexte difficile que traverse actuellement notre Patrie, le Mali, Nous, Membres des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de la Diaspora, tenons à exprimer notre attachement indéfectible aux valeurs démocratiques et républicaines, ainsi que notre engagement au service de la Paix et de la Concorde qui, en toute circonstance, doivent prévaloir entre les membres d’une même Nation.
    Nous, Membres des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de la Diaspora, nous nous sommes rassemblés dans tous les Pays de résidence des Maliennes et des Maliens de l’Extérieur, pour soutenir Modibo SIDIBE, le candidat des FARE.
    Dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012, le Candidat Modibo SIDIBE a été arrêté par des militaires et demeure détenu depuis lors.

    Aussi, Nous, Membres des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de la Diaspora, demandons :
    1) la libération immédiate du Candidat Modibo SIDIBE,

    2) à être informés de manière claire sur les circonstances de l’arrestation et les conditions de détention du Candidat Modibo SIDIBE ainsi que sur les faits précis qui lui sont reprochés et les motifs de son arrestation,

    3) à ce que l’intégrité physique du candidat Modibo SIDIBE et de sa famille soit respectée,

    Aussi, Nous, Membres des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de la Diaspora, tenons à souligner :
    1) que Modibo SIDIBE est le seul candidat présenté par la presse nationale et internationale comme étant l’un des candidats majeurs dans le cadre des élections présidentielles à venir, à avoir fait l’objet d’une arrestation,

    2) que cette arrestation a eu précisément lieu à la veille de la grande Convention Nationale d’investiture du candidat Modibo SIDIBE, qui était prévue pour le 25 mars 2012 et devait rassembler au Stade du 26 Mars plus de 100 000 de nos concitoyennes et concitoyens,
    Aussi, Nous, Membres des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de la Diaspora, qui sommes présents dans plus de 100 Pays, appelons solennellement les Maliennes et les Maliens de l’Extérieur soutenant le Candidat Modibo SIDIBE :
    1) à s’unir par la pensée avec leurs concitoyennes et leurs concitoyens du Mali, pour célébrer avec une ferveur particulière la date du 26 Mars 1991, le Jour des Martyrs qui, il y a 21 ans, donnèrent leur vie pour l’avènement de notre Démocratie et dont nous nous devons de préserver l’Héritage sacré et d’honorer la Mémoire dans la Fraternité et dans la Paix,

    2) à diffuser aux organes de presse nationaux et internationaux la présente Déclaration,

    3) à se rassembler le 27 Mars 2012 à 9 heures, dans toutes les villes du Monde où ils résident, et notamment devant les Ambassades et les représentations diplomatiques ou consulaires du Mali présentes dans les pays étrangers, pour procéder à la lecture de la présente Déclaration, pour proclamer officiellement leur attachement à la préservation de la paix civile ainsi qu’aux valeurs démocratiques, et pour témoigner leur soutien au Candidat Modibo SIDIBE,

    4) à remettre officiellement aux représentations des autorités maliennes de leur lieu de résidence la présente Déclaration pour transmission aux autorités compétentes au Mali,

    5) à remettre officiellement cette Déclaration aux autorités de leur Pays de résidence (Présidence, Parlement, Ministères des Affaires étrangères, Maires et responsables politiques de leur ville de résidence, etc.) et aux Organisations Internationales ayant leur siège dans leur Pays de résidence afin :
    a) d’attirer l’attention de la Communauté internationale et des médias sur la situation du Candidat Modibo SIDIBE pour qu’ils demandent sa libération aux autorités compétentes maliennes,
    b) de leur demander d’obtenir de la part des autorités compétentes maliennes des explications claires et précises sur les circonstances et les motifs de l’arrestation ainsi que sur les conditions de détention du Candidat Modibo SIDIBE,
    c) de solliciter leur vigilance quant à la préservation de l’intégrité physique du Candidat Modibo SIDIBE et de sa famille.

    La Coordination des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de la Diaspora.
     »

  4. Au vu
    -de l’evolution de la situation dans et hors de notre pays cinq jours après le coup d’Etat,
    -de la prise de conscience des maux gangrenant notre développement y compris par la classe politique et la necéssité d’engager dès à présent la lutte sans merci qu’lis necéssitent,
    -prenant acte de ce qui s’est passé hier au Sénégal c’est à dire la reconnaissance du fait majoritaire véritablement sans tripatouillage,
    espérant de même pour le grand Mali(pas de successeur designé dès lors qu’il s’agit d’éléction ni de victoire volée),
    -la jurisprudence que j’espère constitue le cas ivorien (peut être pas étrange au comportement de Me Wade!)et que pourrait constituer le cas malien( en cas d’intervention militaire pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel) à contrario assurant du coup à l’Afrique un boulevard démocratique et de stabilité partant de voie royale de son développement,
    je ne suis pour ma part pas hostile à une intervention militaire immédiate au Mali, en definitive nos dirigeants ne doivent avoir comme preoccupation que la recherche du bien être des populations sans exclusive en bannissant à jamais: corruption, népotisme, gabégie etc qui annihilent tout effort de développement.

Comments are closed.