Après trois jours de travaux intenses, les Maliens ont adopté la Charte et une feuille de route de la Transition. Les participants à ces concertations nationales ont laissé le soin au Comité national pour le salut du peuple (CNSP) le choix du Président de la transition qui pourrait être un civil ou un militaire. Présent à l’ouverture et à la clôture de ces Assises, le représentant permanent de la CEDEAO au Mali, Boly Amidou dit avoir « pris note de la volonté interne des Maliens de pouvoir résoudre le problème ». Aussi, a-t-il salué les militaires qui, selon lui, ont toujours été de bons interlocuteurs.
Une transition de 18 mois avec un Président de la Transition désigné par les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) ; un vice-président de la Transition ; un gouvernement de la Transition de 25 membres au plus et un Conseil national de la Transition de 121 membres qui sert d’organe législatif, sont entre autres, les décisions prises par les Maliens lors des concertations tenues les 10, 11 et 12 septembre 2020 au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
La feuille de route de la transition s’articule autour de six axes. Ils sont : le rétablissement et le renforcement de la sécurité, la promotion de la bonne gouvernance, la refondation du système éducatif, les réformes politiques et institutionnelles, l’adoption d’un pacte de stabilité social et l’organisation des élections générales. Le président du CNSP s’est engagé à mettre en œuvre ces recommandations.
Les appréciations du représentant permanent de la CEDEAO au Mali
Le représentant permanent de la CEDEAO au Mali, M. Boly Amidou, a salué la réussite de ces concertations nationales et les conclusions qui y sont ressorties. Il a exprimé sa satisfaction sur les antennes de l’ORTM. « C’est un bon exercice. Ç’a été bien déroulé. Le timing a été bien respecté. Pendant les trois jours de discussions, la participation était intense. Les débats entaient francs, sincères et objectifs », a-t-il laissé entendre. Pour M. Boly, les conclusions qui sont sorties de ces concertations sont « assez raisonnables » et fixent bien les caps sur lesquels on doit maintenant évoluer. La CEDEAO va-t-elle accepter ces résolutions ? Il y a quand même l’espoir en écoutant son représentant permanent au Mali. « La CEDEAO prend note de cette volonté interne des Maliens de pouvoir résoudre le problème qui se pose », a entonné M. Bolly. À l’en croire, tous les thèmes qui ont été évoqués sont vraiment d’actualité.
L’institution sous régionale statuera sur les conclusions de ces concertations à Accra aujourd’hui. « Les militaires ont été invités par les Chefs-Etat à un mini-Sommet à Accra ce mardi. C’est très bien qu’ils soient déjà reconnus par ces instances des Chefs d’Etat et qu’ils puissent aller discuter avec eux, des résolutions qui sont issues de cette concertation nationale », a martelé M. Boly. Pour ce dernier, il y a espoir que la CEDEAO et les nouvelles autorités maliennes s’entendent, car celles-ci ont prouvé leur qualité de bons interlocuteurs depuis l’arrivée de la délégation de Goodluck au Mali après la démission du Président IBK. « Les militaires se sont illustrés comme des bons interlocuteurs. Ils ont accepté les médiations qui ont eu lieu déjà avec Goodluck et ils ont libéré l’ancien Président qui est parti se soigner. Il y a eu des bons promis. Le processus s’est déroulé de façon vraiment pacifique. On n’a pas eu d’effusion de sang ; on n’a pas eu de problème majeur et les accords internationaux ont été maintenus. Donc, l’un dans l’autre, c’est un bon processus qui se déroule actuellement », a-t-il rendu hommage aux leaders du CNSP. Tous ces efforts des nouvelles autorités maliennes pourraient être salués par la CEDEAO à entendre son représentant permanent au Mali. « Avec la réunion du mardi à Accra, ça va certainement, couronner toute la reconnaissance que nous avons de ces nouvelles autorités », a affirmé M. Boly Amidou.
Même si la CEDEAO exige une Transition de 12 mois dirigée par un civil, les Maliens, eux, ont opté pour une Transition de 18 mois dirigée par un civil ou un militaire. L’institution sous régionale va-t-elle être flexible en faveur du peuple malien ? On peut espérer en écoutant M. Boly. Selon lui, la durée d’un an de la transition et l’exigence d’un président civil sont inscrits dans les principes de base de l’institution, mais les textes peuvent être souvent flexibles. « Ce qui sûr, nous avons des principes, mais comme toute loi, c’est flexible », a-t-il laissé entendre.
Il faut préciser que la levée des sanctions dépendra de la rencontre de ce jour.
Boureima Guindo