Après sa tournée dans la région de Gao la semaine dernière, le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédrago, a rencontré la presse le lundi 22 avril 2012.
Cette rencontre fut l’occasion pour lui de se prononcer sur la situation politico-militaire au Mali.
Malgré la nécessité de doter le Mali d’un gouvernement légitime, la faisabilité de l’élection présidentielle en juillet 2013 semait le doute dans l’esprit des responsables de la Cédéao. Mais, visiblement, cette visite de Gao a permis au président le la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, d’être optimiste pour la faisabilité de l’élection présidentielle au Mali. Il se dit impressionné par le succès engrangé par les militaires sur le terrain. Pour lui, la situation sécuritaire dans les régions du nord s’améliore. «Le retour de la sécurité dans ces zones est irréversible», argumentera-t-il. Toutefois, soulignera M. Ouédraogo, il faut une force parallèle de frappe à la future mission onusienne pour parer à toute éventualité.
Au plan politique, le conférencier a exprimé sa satisfaction sur l’évolution politique. Il a salué la mise en œuvre de la Feuille de route de la transition et la mise en place de la Commission Dialogue et réconciliation. Ainsi que la volonté de tous les fils du Mali à dialoguer.
Suite aux questions des confrères sur la tenue de la présidentielle alors que Kidal demeure sous le contrôle d’un ennemi, en l’occurrence le Mnla, M. Ouédrago a reconnu que cette question est cruciale. Mais que la communauté internationale est en train de s’investir pour résoudre cette problématique. Il a réaffirmé la position de l’organisation sous régionale, à savoir le désarmement du Mouvement national pour la libération de l’azawad (Mnla) car la cédéao estime qu’il ne saurait y avoir deux armées dans un même pays. En plus de son appel du Mnla au désarmement, la Cédéao exige que ce groupe allié des terroristes renonce à toute idée indépendantiste ou d’autonomie pour qu’il puisse être accepté sur la table de dialogue et de réconciliation. Pour le président de la Commission de la cédéao, étant un préalable à la tenue de la présidentielle de juillet, ce désarmement du Mnla doit se faire rapidement car le scrutin doit concerner l’ensemble du pays.
Revenant sur la mission de Misma, contrairement aux allégations d’un sénateur américain qui accuse les troupes africaines d’incapables, Désiré Ouédraogo se dit fier des armées de la Misma. Il a ajouté les difficultés financières auxquelles était confrontée la Misma et qui sont en cours de résolution. Les 455 millions de dollars annoncés par les donateurs sont en voie de concrétisation. En plus, la transformation de la Misma en une mission onusienne va circonscrire d’autres tourments d’ordre financier.
Pour terminer, il a réitéré l’obligation de désarmer le Mnla au plus vite pour accélérer le processus électoral.
Oumar KONATE