La France va partir du Mali: ses amis de l’Union Européenne, les Etats-Unis, sans parler des Chinois et des Russes, ne vont pas la laisser s’installer comme à demeure. On aura pigé au passage le rôle de cheval de Troie du MNLA dans l’affaire. Alassane Dramane Ouattara, vainqueur d’une grave crise post-électorale dans son pays, lui, il reste à la tête de l’organisation sous-régionale, comme pour monter la garde. Le représentant de la CEDEAO au Mali, le général Cheaka Abdou Touré, est un grand ami du Mali, ne serait-ce que par le respect qu’il a montré pour notre pays, dont il a admiré le courage. Et aussi pour avoir avoué que la CEDEAO elle-même n’aurait pas pu empêcher les rebelles de prendre Bamako.
Profil bas
La France est arrivée et la CEDEAO a le profil bas. Quelques mois plus tôt, certains disaient : la CEDEAO va venir et Kati va se faire tout petit. Dans les résolutions de son 23e Sommet tenu à Yamoussoukro, elle recommande le dialogue entre communautés, différent, comme le disent aussi les élus de Kidal, de la négociation qu’elle prônait. Ses médiateurs de l’organisation économique sous-régionale (décidément très politique) ont été reçus ce 1er mars par le nouveau Premier Ministre, Diango Cissoko, pour on ne sait quelle médiation. Il n’empêche que la CEDEAO, qui affirme n’avoir pas à dupliquer ce que la France a fait, ne doit pas non plus se contenter de le répercuter, en nous suggérant par exemple de demander la transformation de la MISMA en force des Nations Unies : or, c’est bien ce qu’elle a fait probablement, puisque l’autonomie de ses troupes à elle (sans avions en plus) n’est que de trois mois : le temps pour les assaillants de prendre un petit repos dans les montagnes…. Tout son rôle aura consisté à menacer le pouvoir inconstitutionnel mais populaire du CNRDRE pour le remplacer par une transition à sa dévotion, en tout cas extensible à main levée. Le Dr Cheick Modibo Diarra est parti comme le CNRDRE, sans crier gare : la menace d’embargo est là. Seulement, la force en attente de la CEDEAO va être remplacée par les casques bleus, une force de maintien de la paix, alors même que l’armée malienne n’est toujours pas autorisée à entrer dans Kidal.
Des revenants mal inspirés
Le beau résultat, qui fait que les élus du Nord s’interrogent, que les drapeaux français flottent de moins en moins dans les rues de Bamako ! Il est amusant de voir, tels des anciens combattants au défilé, la vieille classe politique rappliquer : qui à l’occasion d’une émission télé sur le premier sujet venu, qui par des partisans créant un nouveau parti. Il ne manque plus à l’appel qu’ATT lui-même, pour qui ses amis de la CEDEAO avaient demandé un retour en bonne et due forme. Ces revenants auraient rendu un meilleur service au Mali en se retirant et en faisant bloc autour du pouvoir des jeunes putschistes : on aurait eu de bien meilleurs résultats avec la communauté internationale, qui ne demande que la paix. Or, voilà où nous a menés leur contre-putsch : les casques bleus… Ca ne les dérange pas, apparemment.
Ibrahima KOÏTA
Rien ne dérange des corrompus et des fantoches du Mali et de la CEDEAO qui rampent sur leur ventre et qui ont vendu leur âme et la conscience qu’ils n’ont plus. Ce qui les préoccupe, c’est la défense de leurs intérêts personnels mesquins. Leurs démissions et trahisons ne disent qu’une seule et même chose: le gouvernement malien est désormais une fiction et le Mali une illusion. Et tout le reste n’est que néocolonialisme militarisé, mascarade électorale et foutage de gueule envers les peuples malien et d’Afrique. C’est vrai au Mali et partout ailleurs en Afrique notamment dans le pré carré français francophone.
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