L’avenir du Mali en question : Le CNSP ne doit pas se laisser distraire par la CEDEAO et ses suppôts maliens !

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«La liberté des peuples de s’organiser comme ils l’entendent sur le plan interne fait partie des droits fondamentaux reconnus par la charte des Nations unies. À ce titre, nous sommes résolument contre l’intervention de toute force armée étrangère dans les pays où se déroulent des événements mettant en jeu des forces nationales. L’intervention d’un État dans les affaires internes d’un autre État, constitue une atteinte à la liberté du peuple de cet État, à qui il appartient, seul, de déterminer la forme de gouvernement qu’il estime profitable à ses intérêts généraux…» (Modibo Keïta).

Depuis maintenant sept ans, le Mali fait l’objet de boulimie de la part de ce que certains appellent CEDEAO et que nous préférons dénommer la Communauté des chefs d’État dont les peuples ont un visage commun et donc un destin commun: la misère populaire au grand bénéfice des politiciens apatrides et malveillants. Une bourgeoisie arrogante s’est érigée dans les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aux dépens de leurs masses laborieuses. Il faut le dire ! Il n’est pas besoin de rappeler que la détresse réelle qui sévit en République du Mali est une pure fabrication des politiciens véreux auxquels le peuple travailleur de ce pays n’accorde ni confiance, ni crédit, ni le moindre sentiment d’appartenir à la même entité géoculturelle.

Depuis la naissance de la 3e République, ceux qui n’ont aucune valeur intrinsèque pour servir le pays qui les a formés avec l’argent du contribuable malien, ces gens de basse moralité ineffable ont appris à vivre de la politique la plus malveillante et la plus malhonnête possible. Pour tout dire de ces avatars de la politique, ils se sont servis de la fallacieuse démocratie à la malienne (qui est tout sauf la démocratie) pour se construire des paradis terrestres ça et là à travers le monde. Les signes extérieurs de richesse sont là pour prouver à suffisance que ceux qui travaillent triment dans la misère déshumanisante et ceux qui ne foutent rien s’adonnent corps et âme à la bamboula. Au-delà de ces signes extérieurs de richesse qui se résument dans la manne financière, les soins de santé coûteux et les nombreuses villas et maisons à étages, les voitures de luxe pullulent dans les rues de nos villes.

Aux heures de pointe, les grandes artères de Bamako donnent l’impression des villes de New- York, Tokyo, Harlem, Johannesburg, etc. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le parc auto après que le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) eût intimé les anciens ministres et députés de remettre les clés des véhicules et les macarons qu’ils détiennent, pour  s’en convaincre. Les Maliens ont compris que certains avaient dans leur parc privé des véhicules de l’État malien (4 pour certains et 5 pour d’autres).

Pendant que ces prétendus serviteurs du Mali s’échangeaient de voitures, il y a des services qui n’ont pas le moindre véhicule de service et ceux qui en ont se débattent dans les pannes: vétusté oblige ! Pour en savoir plus, il suffit de faire un tour dans les Académies d’enseignement et dans les lycées. La surprise désagréable ne fera pas défaut ! C’est bien cela le Mali des «démocrates». Mais cela ne peut surprendre les lecteurs de Kwamé Nkrumah qui disait: «La bourgeoisie africaine, dès sa naissance, avait déjà atteint l’âge de la maturité de la bourgeoisie industrielle.»

Nul besoin de dire aujourd’hui que notre peuple souffre dans sa chair et dans sa conscience les affres d’une démocratie bourgeoise réactionnaire qui fonctionne à contre courant de l’histoire de la lutte héroïque de notre peuple travailleur. On peut donc dire sans risque de se tromper que la pègre de politiciens bavards a tout simplement assassiné l’espoir des masses en un avenir honorable dans un Mali malade de ses démocrates civils. Aujourd’hui, une seule question est à toutes les lèvres: qui pour diriger et animer la transition ?

Pour répondre à cette question, il est indispensable de répondre au préalable à cette autre à savoir : qui ont mis le Mali dans cet état pour le moins chaotique ? C’est peu de dire que ce sont ces politiciens mafieux qui l’ont spolié et assommé son honneur, sa dignité  et sa grandeur qui  faisaient son identité propre et véritable. Ce sont ces politiciens sans scrupule aucun qui ont souillé la respectabilité de notre pays.

Lorsqu’un groupe d’officiers patriotes a décidé de mettre fin au régime conteur du général Amadou Toumani Touré (ATT), le 22 mars 2012, notre peuple avait ras-le-bol, croupissant sous le lourd fardeau de la misère et de la désolation. Dès Maliens d’une certaine race n’ont trouvé rien de mieux que de solliciter auprès du club des chefs d’État de la CEDEAO un embargo contre le Mali. Ces Maliens, regroupés au sein de ce qu’ils ont appelé le Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), avaient pour gage d’affamer davantage notre peuple et de phagocyter nos braves soldats pour ensuite envoyer des mercenaires pour verser le sang d’enfants du Mali.

La suite est connue: notre armée unie derrière le capitaine Sanogo a mis en déroute ces bandits armés et leur conscience civile tapis dans les rouages de la politique politicienne. Bien d’entre eux et leurs guides maliens ont été massacrés par notre armée régulière. Pour signer leur comportement criminel vis-à-vis de nos masses travailleuses, ces «démocrates» ont distrait Sanogo et ses hommes pour ensuite abattre leur Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE). Ils doivent cette forfaiture au manque de clairvoyance de nos soldats qui ont tenté de sauver notre peuple de la boulimie des politiciens affairistes: le mal est parti pour mieux revenir. Voilà le Mali tombé plus bas par la faute du régime Ibrahim Boubacar Kéita.

Si l’histoire ne se répète pas, les militaires sont encore revenus à la rescousse de notre peuple en mettant un terme au règne de celui que des Maliens croyaient l’homme de poigne, libérateur du Mali. C’était le mardi 18 août 2020. Une fois n’est pas coutume, voilà le club des chefs d’État de la CEDEAO à la rescousse d’un homme qui n’avait plus rien de bon à proposer à notre peuple. À la menace d’une force en attente contre la deuxième puissance militaire de la CEDEAO (après le Nigeria), voilà s’ajouter la pluie de sanctions contre notre peuple. Leur ultimatum qui n’est que farce aberrante est une insulte à l’honneur et à la dignité de notre peuple combattant. Non seulement cela est une évidence patente, mais aussi une négation de ce droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, tel que reconnu dans la charte des Nations Unies.

Ainsi écrivait le président Modibo Keïta: «La liberté des peuples de s’organiser comme ils l’entendent sur le plan interne fait partie des droits fondamentaux reconnus par la charte des Nations Unies. A ce titre, nous sommes résolument contre l’intervention de toute force armée étrangère dans les pays où se déroulent des événements mettant en jeu des forces nationales. L’intervention d’un État dans les affaires internes d’un autre État, constitue une atteinte à la liberté du peuple de cet Etat, à qui il appartient, seul, de déterminer la forme de gouvernement qu’il estime profitable à ses intérêts généraux…».

Depuis maintenant quelques jours, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fait le jeu de l’impérialisme français (parce qu’elle est tout sauf la CEDEAO des peuples) en brandissant toutes les formes de menaces au grand intérêt de ces politiciens apatrides du Mali contre notre peuple travailleur. Mais elle doit se rendre à l’évidence que ces politiciens qu’elle soutient mordicus sont pour le moins honnis par la nation malienne qui a été insultée par leur démocratie nauséabonde qui a géré nos affaires pendant vingt-neuf (29) longues années de trahison et de délinquance financière dont se sont rendus coupables ces politiciens cupides mais lâches.

Il appartient maintenant à ces hommes et femmes qui se battent pour les intérêts supérieurs du Mali de dire merde à cette CEDEAO qui insulte la dignité d’homme de notre peuple qui vient de très loin. Les politiciens ayant montré toutes leurs limites objectives pour redonner confiance à notre pays et à son peuple, il appartient à présent à ce peuple d’engager la croisade contre tous ceux qui de l’intérieur comme de l’extérieur,  s’oppose à ses intérêts supérieurs.

Pour ainsi dire, le CNSP ne doit pas se laisser distraire par la CEDEAO et ses suppôts maliens ! Hormis les ennemis de ce peuple, tous les Maliens veulent le changement à l’avantage des masses travailleuses pour un Mali uni, fort et prospère. C’est dire que notre peuple n’a plus que faire des politiciens véreux qui ne peuvent compter que sur l’extérieur, d’où l’impérieuse nécessité d’avoir une direction politique radicalement nouvelle. Cette direction politique est celle qui sent, de jour comme de nuit, l’esprit véritable de notre peuple et qui démasque ceux qui s’abritent derrière le mot ‘’Mali’’ pour faire le jeu malveillant de la CEDEAO et de la France coloniale. Une fois encore, nos soldats doivent s’assumer pleinement et entièrement. Ils doivent s’assurer que ni la CEDEAO, ni ses représentants tapis dans l’ombre des soulèvements contre IBK, ni la France ne peuvent servir les intérêts supérieurs du Mali. Toutes leurs combines visent à défendre leurs intérêts sordides contre ceux de nos masses travailleuses. Penser un seul instant que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les valets maliens de la France, actifs dans les rangs des contestataires contre le régime d’IBK, peuvent œuvrer pour la grandeur du Mali, c’est vraiment croire que le chat peut œuvrer pour le bonheur des souris ou que l’épervier peut venir à la rescousse des poussins de la basse cour.

Adam Smith disait avec juste raison: «Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais du soin qu’ils apportent à leur propre intérêt. Nous nous adressons non pas à leur sentiment d’humanité,  mais à l’amour qu’ils portent à eux-mêmes, et ne leur parlons jamais de nos besoins mais de leurs avantages.»

Si les membres du CNSP perdent de vue qu’ils portent atteinte à des intérêts privés sordides.

Si les membres du CNSP se laissent distraire par les élucubrations de politiciens affairistes en mal de crédibilité, alors non seulement ils déçoivent ces millions de Maliens qui attendent beaucoup d’eux, mais aussi ils creusent ainsi leur propre tombe au bénéfice des sangsues de notre peuple travailleur.

Dès lors qu’ils ont assumé la responsabilité du coup de force contre Ibrahim Boubacar Kéita, ils n’ont plus le droit de reculer en se laissant intimider ou divertir par les élucubrations politiciennes de ceux qui ont plongé le Mali dans le labyrinthe de l’histoire en collaboration avec la nébuleuse opinion internationale. Le Mali ne sera que ce que les Maliens en feront. Mieux, le Mali a de vrais pays amis que sont, entre autres, la Russie, la Chine, Cuba, la République Populaire Démocratique de Coré.

À force de dire que les Maliens se battent tous pour les intérêts supérieurs du Mali, c’est que certains se battent pour des causes inavouables.

Notre armée unie derrière le CNSP et son peuple est une force invincible. Comme pour dire que c’est la division du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) qui a été le prélude à sa perte du pouvoir. Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) doit à tout prix éviter cette grosse erreur de Sanogo et de ses hommes. Lisons ce passage d’une dame éclairée: «Le pouvoir correspond à l’aptitude de l’homme à agir et à agir de façon concertée. Le pouvoir n’est jamais une propriété individuelle, il appartient à un groupe et continue à lui appartenir aussi longtemps que ce groupe n’est pas divisé. Lorsque nous déclarons que quelqu’un est au ‘’pouvoir’’, nous entendons par là qu’il a reçu d’un certain nombre de personnes le pouvoir d’agir en leur nom.» (Hannah Arendt).

Seule la détermination triomphera des ennemis intérieurs et extérieurs de notre peuple.

Seule la lutte libère.

Fodé KEITA

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2 COMMENTAIRES

  1. Keita keni, la junte doit rentrer a Kati et laisser la transition geree par un civil, c’est la seule realite, sinon on va chasser la junte comme on a chasse Boua le ventru IBK qui a fui jusqu’a Abu Dhabi!. A bon entendeur, salut.

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