La médiation ouest-africaine dans la crise malienne poursuit sa mission à Bamako pour tenter d’arracher un compromis entre les ex-putschistes et la classe politique sur la présidence et la durée de la période de transition mise en place le 12 avril. Les délégués de la Cédéao ont reçu le 10 mai tour à tour des représentants de l’ex-junte, le président de transition Dioncounda Traoré et le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra. Il n’y a toujours pas d’accord mais les discussions semblent s’être déroulées dans un climat plus décontracté que la veille.
De l’avis même d’un très proche du capitaine Amadou Sanogo, avec la médiation de la Cédéao, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’ambiance est plus détendue. Plus détendue, mais un caillou, un gros caillou reste dans la chaussure : qui va diriger la transition, dans onze jours ?
L’actuel président par intérim ne semble pas être le préféré des militaires. Et Dioncounda Traoré lui-même, affirme que s’il est un facteur de blocage, il ne restera pas une seconde de plus après son mandat autorisé par la Constitution, c’est-à-dire le 22 mai prochain.
De leur côté en privé, les partisans du chef de l’ex-junte qui détient toujours la réalité du pouvoir ici, persistent et signent : le capitaine Amadou Sanogo doit s’asseoir dans le fauteuil de président pendant la période de transition.
La médiation de la Cédéao, qui marche sur des œufs, semble vouloir être en mesure de proposer d’autres alternatives si la carte Dioncounda Traoré ne marche pas. Parmi les schémas possibles, un président qui ne serait ni le capitaine Sanogo, ni le mathématicien Dioncounda Traoré.
Les uns et les autres espèrent pouvoir lever cet obstacle avant la fin de cette semaine. Si c’est fait, il restera un chronogramme précis de l’exécution des tâches, avant l’organisation des élections présidentielle et législatives. Quand pourront-elles avoir lieu ? C’est une autre question.
Yattara Ibrahim