La guerre de la CEDEAO : Nul n’est à l’abri de décisions légères et absurdes de la Cédéao

13

Le Niger a enregistré un autre coup d’état le 26 juillet de cette année. Les coups d’état déclenchent toute une série de réactions en chaîne, imprévisibles et incontrôlables.

 

En effet, les événements qui ont conduit à ce coup de force, qui peuvent être ni souhaitables ni acceptables dans une véritable démocratie, ne sont que les conséquences des actions et décisions prises par les classes dirigeantes de nos pays au cours de ces dernières décennies. La gouvernance de ces politiciens a amplifié l’affairisme et la corruption endémique, le tripatouillage des constitutions pour leur maintien au pouvoir ou la sauvegarde des intérêts personnels, les élections truquées et fortement contestées, et les crises alimentaires et sécuritaire alimentées par la faiblesse et l’échec d’une démocratie pervertie. Il y a une césure de plus en plus évidente entre nos populations et nos politiciens. C’est pour cela que nos peuples applaudissent et soutiennent les coups d’état de nos jours. Nos peuples cherchent une nouvelle voie. Cette soif de renouveau politique est peut-être encore plus grande chez les plus jeunes. Le modèle de démocratie abâtardie imposé à nos peuples s’est essoufflé. C’est pourquoi nous devons tous réaffirmer notre engagement à œuvrer sans relâche pour l’avènement d’une vraie démocratie liée à nos valeurs et à notre identité, et surtout d’États qui garantissent une plus grande justice sociale pour l’ensemble de nos peuples.

A présent, les dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont fixé un ultimatum d’une semaine aux militaires nigériens pour un retour complet à l’ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un recours à la force si ce n’était pas le cas. Ils ont également décidé de suspendre toutes les transactions commerciales et financières entre les États membres et le Niger.

Face à cette mise en garde de la menace d’usage de la force proférée par les dirigeants de la sous régions et soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale, les Officiers dirigeants du Burkina Faso et du Mali ; à l’image du Général Moussa Traoré, toutefois dans un contexte bien diffèrent, qui fut atterrir ses soldats en quelques heures à Conakry pour faire face à l’agression impérialiste contre la Guinée en novembre 1970; préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait de leurs pays de la CEDEAO, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger. Ils ajoutent qu’ils refusent d’appliquer les sanctions contre le peuple et les autorités nigériennes autorisée par la CEDEAO. Pourtant, le Général Moussa Traoré fut l’un des initiateurs et pères fondateurs de cette même organisation sous régionale. Quant au gouvernement de transition guinéen, tout en affichant son soutien aux militaires et au peuple nigérien, a exprimé son désaccord concernant les sanctions préconisées par la CEDEAO. Et l’Algérie n’a pas hésité à émettre une mise en garde concernant une intervention militaire de la CEDEAO au Niger. Il reste à savoir si la CEDEAO a les moyens de soutenir ses décisions ou d’intervenir militairement au Niger. Quoi qu’il en soit, les dirigeants de l’organisation peuvent se féliciter d’avoir réussi à tracer les premiers pas vers le déclenchement des hostilités entre les pays membres ou même d’une guerre régionale.

Décidément, nul n’est à l’abri de décisions légères et absurdes de la CEDEAO. Elle semble passer son temps à lancer des menaces au lieu de trouver des solutions durables aux problèmes politiques ou de société dans les états membres. Les hommes d’État continuent à se réunir et à rédiger des communiqués qui ne sont point pertinents ni avoir de lien avec ce qu’ils essaient de faire ou d’accomplir en premier lieu. Était-il nécessaire d’inviter l’Officier à la tête de la transition Tchadienne au sommet de l’organisation et l’envoyer en catimini en médiation auprès des militaires nigériens ? Cette posture de ‘‘deux poids, deux mesures’’ enlève toute crédibilité à leur action de dénonciation et de légitimité aux sanctions prises. Il nous semble qu’il y a un manque de connaissances adéquates des enjeux ou de réflexion défaillante, ou même d’une impulsion mal maitrisée et de débordement émotionnel chez les dirigeants de cette organisation. Fallait-il fermer les frontières pour faire souffrir les pauvres populations après le malheureux exemple au Mali ? Quoi qu’il arrive, les portes de Dieu seront toujours grandement et gracieusement ouvertes pour les pauvres nigériens à la recherche d’une vie meilleure. Il est temps que ces dirigeants aient la capacité d’anticiper les conséquences de leurs décisions et actes.

Aussi, les dirigeants de l’organisation doivent démontrer plus de connaissance et de compétences nécessaires pour prendre leurs propres décisions concernant nos affaires et surtout savoir évaluer correctement les risques encourus par ces décisions. Ils doivent éviter de faire l’erreur de penser que ces risques ne les concernent pas ou qu’ils échapperont aux conséquences potentiellement négatives de leurs choix. A cet effet, Il est important de savoir qu’un conflit qui touche un pays peut rapidement embraser la région entière du fait des liens sociaux, économiques et culturels qui existent entre nos peuples. Il est alors important de travailler avec les militaires, les politiques et la société civile au Niger pour redéfinir le cadre de l’intervention de l’organisation sous régionale et éviter les erreurs du passé. Au lieu d’une guerre régionale, ils doivent intelligemment travailler pour la paix et sommer les militaires au retour à une vie constitutionnelle normale dans un bref délai. Il est tout aussi souhaitable que la CEDEAO commence à consulter nos peuples avant de prendre des décisions qui affectent leur vie quotidienne et leur sécurité, et pouvant avoir des répercussions négatives. Nous sommes convaincus que les citoyens des pays membres de la CEDEAO veulent une organisation qui permet l’émergence d’un système économique et social au service des peuples de la communauté. Le destin de nos pays se jouera dans une CEDEAO plus rassemblée. Nos peuples veulent une CEDEAO qui change, dans un monde nouveau, une CEDEAO qui œuvre pour des changements politiques et sécuritaires, économiques et sociaux qui répondent à leurs attentes. Ils veulent sûrement une CEDEAO qui gagne en efficacité. Enfin, ils veulent une CEDEAO qui défend de bonnes politiques de gouvernance et non une démocratie de façade.

Cheick Boucadry Traoré

 

Il est strictement interdit de copier, et toute diffusion, distribution ou reproduction est interdite sans le consentement préalable de l’auteur.

© 2023 Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE) – Afriki Lakuraya. Tous Droits Réservés.

 

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. De deux choses l’une:
    Ou bien la cedeao met son avertissement à exécution et là, qu’on soit d’accord ou pas avec elle, elle restera désormais pour le futur une institution CRÉDIBLE, ou bien au terme de l’ultimatum fixé par ELLE-MÊME elle se dérobe et n’intervient finalement pas militairement comme elle l’avait ELLE-MÊME annoncé, et là, elle perd définitivement toute crédibilité tant aux yeux du monde qu’aux yeux de tout futur candidat voleur de pouvoir en treillis !!!

    En résumé, comme le dit très justement Ali, la cedeao joue effectivement…sa survie !!😎

  2. la cedeao joue sa survie. l’ultimatumn prend dimanche a minuit. Elle va frapper fort les puschistes au mali, burkina faso et au niger.

  3. sangare je ne sais pas quand tu vas arrêter d’être malheureux, aigri et revanchard. Bouga n’a pas eu de galon de colonel a cause des pouvoirs de son père Moussa Traore mais Mala Konare en a eu ses galons non merites de colonel de son père Alpha Omar Konare. Tu peux tirer la conclusion si tu es intelligent!

  4. La CEDEAO n’a pas à intervenir dans les activités politiques internes des États tel le choix de modifier la constitution.
    UN RÉFÉRENDUM EST ORGANISÉ POUR VALIDER OU NON LA LOI FONDAMENTALE c’est-à-dire le peuple s’exprime.
    La junte malienne vient de faire une constitution taillée sur mesure!!!
    La CEDEAO ne s’y est pas opposée car il s’agit d’une activité interne des États membres.
    ELLE A DÉCIDÉ À L’UNANIMITÉ DE SES MEMBRES DE PROCRIRE LE COUP D’ETAT.
    Appliquer ce qui a été décidé à L’UNANIMITÉ des ÉTATS MEMBRES est considéré par MR LE FILS DE L’UN DES DICTATEURS LES PLUS FAROUCHES DU MONDE comme une des “DÉCISIONS LÉGÈRES ET ABSURDES DE LA CEDEAO”.
    Ce fils de dictateur veut que les coup d’Etat qui ont accentué la pauvreté dans nos pays au début des années 1960 se multiplient.
    SI ON VEUT SOULAGER LES POPULATIONS, ON DOIT PRIVILÉGIER LES SOLUTIONS MILITAIRES QUE DES SANCTIONS ÉCONOMIQUES.
    On aurait privilégié l’intervention militaire au Mali, notre pays serait actuellement connecté au réseau économique international afin de poursuivre son développement économique entamé après la chute de la DICTATURE MILITAIRE animée par le père de CHEICK BOUKADERI TRAORE.

    • Sangare, tu es tellement aigri que cela t’a rendu fou. M. Traoré a condamné les coups au début de son texte. Il n’a fait que souligné les erreurs de la CEDEAO. Tu lui en veux pour être le fils de son père. Il y a une seule solution pour mettre fin à ce problème – c’est de te suicider et Allah te mettra dans l’enfer après. Sinon, ce monsieur va vivre et continuer ses analyses et ce qu’Allah a prévu pour lui dans ce monde.

  5. METTONS EN ACTION NOS IMAGINATIONS, PUISONS DANS NOS CULTURES ANCESTRALES, ADORONS NOS ANCETRES, AIMONS NOS TERRES, NOTRE FAUNE ET NOTRE FLORE, MANGEONS NOS PLATS TRADITIONELS. IMPORTONS PEU, CULTIVONS CE QUE NOUS MANGEONS, ROULONS A VELO , A CHEVAL , A DOS D ANES, MARCHONS.

    CREONS ENSEMBLE NOS TECHNOLOGIES ET COLLABORONS AVEC DES AMIS SANS DEVENIR LEURS ESCLAVES.
    FAISONS NOS LOIS ET NOS CHOIX! NE SUIVONS PERSONNE! SURTOUT PAS LES ABRAHAMISTES.

  6. La guerre de la CEDEAO Francaise : Nul n’est à l’abri de décisions légères et absurdes de la Cédéao Francaise! Le grand echec des sous-préfets de Paris comme Ouattara le Voltaïque, Macky le boucher de Dakar, Embello le drogue de Bissau, Nana le lâche et le bebe-vieillard Bola

    • Macky Sall est plus respecté que le chien de merde Assimi Goïta, le batârd qui met les femmes en prison et qui fuit le chemin des islamistes

  7. Tout cela, c’est la conséquence d’une démocratie de façade qui installe les irresponsable dans la fonction suprême de l’État. Si jamais la CEDEAO attaque militairement le Niger, le meilleur scenario sera de balayer tous les Chefs d’État africains qui prendront part à cette action nauséabonde qui remonte aux pratiques de la guerre de colonisation. Sinon il faudra s’attendre à une recolonisation totale de toute l’Afrique. L’OTAN n’attend que la mise en œuvre de ce plan machiavélique qu’il a préparé depuis des décennies. Les pays de l’OTAN y procède étape par étape et ce n’est qu’une guerre de reconquête économique qu’ils veulent nous imposer en instrumentalisant ces machins comme la CEDEAO, l’UA, les Nations Unis, les droits de l’Homme, la Francophonie, etc. Aux Peuples africains de prendre leur responsabilité.

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!