La nation malienne se trouve aujourd’hui devant un gouffre profond. Tiraillée de toute part par des ennemis autant visibles qu’invisibles, elle semble impuissante face à son destin. La terreur est partout du Nord au Sud. Cependant, une menace encore plus forte pèse actuellement sur le peuple malien : la perte totale de sa souveraineté.
Il est vrai que la décolonisation n’est pas parvenue à extraire totalement le peuple malien du joug impérialiste. Mais ce que l’on observe aujourd’hui dépasse l’entendement. Une institution africaine, officiellement au service des populations, la CEDEAO, est instrumentalisée au profit de puissances étrangères au risque de bafouer la dignité de tout un peuple !
Sinon, comment nommerons- nous ces changement de couleurs du jour au lendemain, ces prises de décisions punitives et/ou anesthésiantes afin d’annihiler le pouvoir de réaction des populations maliennes ? Comment sont prises les décisions au niveau de la CEDEAO ? Des représentants de populations africaines qui se regroupent pour adopter des décisions à l’encontre des intérêts des populations africaines, au vu et au su de tous, en totale impunité ! Où va l’Afrique ? Pourquoi torturer les âmes de nos illustres pères de l’indépendance par des actes inqualifiables ?
Un médiateur a été désigné et des accords ont été trouvés et acceptés de tous. Puis, changement de cap : La médiation a vraisemblablement été jugée laxiste, la volonté du peuple malien n’a pas à être considérée, car que sommes-nous, sinon des êtres dénués de tout droit humain, ayant malencontreusement occupé un espace qui s’avère être promis aux puissances étrangères.
Les militaires dans les casernes ! Qui gênent-ils, ceux qui nous ont ouvert les yeux sur les tractations indignes qui sévissaient depuis un certain temps dans notre pays ? Il serait plus juste d’ordonner : les militaires au front, car il y a bien une guerre au Mali non ? Ou bien ces Excellences l’ont-elles oubliée ?
Il est temps que la nation malienne comprenne que ses intérêts vitaux sont plus que jamais menacés. L’éveil de conscience en cours doit se transformer en fusion de volontés et d’action en vue de faire front commun contre le véritable ennemi du pays. La résistance est requise afin de mettre un frein aux prises de décisions venant de l’extérieur du pays et qui porte, d’une manière flagrante, atteinte aux intérêts supérieurs de la nation malienne. Comprenez bien par nation, le peuple et non une infime partie de ses spécialistes en complots fratricides.
Entre l’imposition de la charia au Mali, la partition du pays et la recolonisation officielle du territoire, quel est le moindre mal pour le peuple malien ? Cette réflexion devrait être menée par tous pour mieux comprendre les priorités de notre combat commun. De ces décideurs hostiles au bien-être du peuple malien, on ne peut rien attendre de positif pour nos populations paisibles qui se débattaient péniblement dans leur pauvreté avant d’être entraînés dans cette aventure diabolique.
Fadimata HAÏDARA
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Gros appétits pour le Sahel
Par : comaguer.over-blog.com
Publié le : 29/04/12
Tandis que les médias de masse nous abreuvent de détails sur l’ordre constitutionnel, l’islamisme, l’intangibilité des frontières, chaque « expert » (bien payé et pas neutre comme le démontre le documentaire sur « les nouveaux chiens de garde ») trouvant ainsi l’occasion d’étaler son savoir sur des questions qui, pour les puissants de ce monde, sont secondaires.
L’ordre constitutionnel n’est respectable que tout autant qu’il n’est pas dérangé par le résultat d’un référendum comme en 2005 en France, l’islamisme est ici encouragé (guerre d’Afghanistan 1979-1989) là utilisé (Yougoslavie) ou brandi à l’occasion comme un épouvantail alors que les relations les plus étroites sont entretenues avec les pays qui le financent (Arabie Saoudite, Qatar).
Tout ce spectacle hypocrite sert à masquer d’autres enjeux.
La carte qui suit émane d’un club très officiel puisqu’il est une sorte de commission spécialisée de l’OCDE sur le Sahel et l’Afrique de l’Ouest. Rien de plus respectable pour les pouvoirs capitalistes en place puisque l’OCDE est l’institution qui a succédé à l’OECE chargée dès les débuts de la guerre froide de la répartition des crédits Marshall c’est-à-dire de la mise sous contrôle économique par les Etats-Unis des pays de l’Ouest européen. Depuis l’OCDE s’est installée comme bureau de recherche et de planification de l’ordre capitaliste occidental dominant.
Qu’ait été créé au sein de l’OCDE un club Sahel et Afrique de l’Ouest suffit à démontrer que cette région du monde est considérée par le capitalisme occidental comme une de ses arrière-cours et qu’il a dans cette zone des projets et des appétits qui ne s’embarrassent pas de la souveraineté des États de la région.
Que dit cette carte ?
1 – D’abord sur la population
Que les Touaregs sont majoritaires dans la zone Nord du Mali, ce qui est une évidence démographique de longue date et cette partie du territoire malien actuel est appelée Azawad, terme revendiqué par le MNLA. Qu’ils ne sont pas majoritaires au Sud de la boucle du Niger. Là aussi simple rappel des faits. Mais surtout elle montre que la zone à dominante touarègue dépasse très largement le Mali, qu’elle s’étend jusqu’en Libye et qu’elle est donc déstabilisée par la disparition du régime libyen.
2 – Ensuite sur les ressources convoitées :
Le niveau actuel des cours de l’or et les inquiétudes des possédants sur la stabilité des monnaies des pays capitalistes riches ont déchaîné une ruée mondiale vers le métal jaune. L’accès à de nouvelles sources de pétrole et de gaz est une préoccupante stratégique des États-Unis comme de l’Union européenne et Iles veulent mettre la main sur les nouveaux gisements avant l’Inde et la Chine. L’Afrique de l’Ouest est donc de ce point de vue le terrain de chasse prioritaire.
3 – Dernière indication de portée politique et stratégique considérable
« Le gaz du bassin de Taoudéni pourrait être exporté via l’Algérie ». Là s’exprime la crainte que l’Algérie et sa société pétrolière nationale la Sonatrach qui a déjà commencé à prendre part aux côtés des sociétés occidentales (Total et Eni en particulier) aux recherches prometteuses en Mauritanie et au Mali devienne le maître du jeu.
Pour l’empêcher rien de tel qu’un bon gros désordre « islamique » pour mettre le pouvoir algérien, le seul qui conserve encore un peu d’indépendance du Caire à Rabat, sur la défensive.
Mais une autre histoire est possible qui n’est évidemment pas celle que veulent écrire les puissances membres de l’OCDE : que sous la houlette de l’Algérie, qui aujourd’hui a seule les capacités militaires et techniques pour le faire, les pays de la région se mettent d’accord pour exploiter ensemble ces nouvelles ressources pétrolières, les utilisent pour leur propre développement et exportent le reste par un port à construire sur l’Atlantique en Mauritanie ou au Sénégal. Un vrai projet Sud-Sud qui constituerait une véritable décolonisation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.
Source : Afrique-Asie
La solution à la crise malienne: d’un grand coup, balayer toute cette merde de classe politique néocoloniale et donner à la situation une perspective révolutionnaire populaire et anti-impérialiste de reconquête de la souveraineté et de l’unité de la Nation qui visiblement n’intéresse plus la bourgeoisie compradore bureaucratique et islamo-intégriste; et dont bien de fractions restent engluées dans des querelles de chiffonniers pour le pouvoir. Quel gâchis! Si après les quarante jours, le CNRDRE ne met pas fin à toutes ces manipulations de la CEDEAO et des Occidentaux qui se tiennent derrière les rideaux, le Mali et les Maliens sont foutus. Il est temps de donner au peuple malien, la perspective d’une révolution populaire et démocratique appuyée sur le peuple et les éléments progressistes civils et militaires.
On a prévenu les Maliens que les fantoches de la CEDEAO vont les balader, occuper la classe politique néo-coloniale malienne à des querelles de chiffonniers et faire gagner du temps à tous les ennemis de l’unité et de l’intégrité du Mali.
Pendant ce temps, le grand fantoche du Faso, en bon médiateur prenant ses ordres à Paris-Bruxelles-Washington, souffle le chaud et le froid. Ce serpent à double tête, devenu grand libérateur d’otages occidentaux enlevés au Mali, et ancien putschiste criminel court également après un hypothétique prix Nobel de la paix qui lui confèrerait un supplément d’âme et une retraite future sous le sceau de l’amnistie. Voilà ce qui motive les médiations de Blaise Compaoré devenu grand affairiste corrompu et criminel: se servir en servant ses maîtres. Aucune délégation malienne se rendant à Ouagadougou, Abidjan ou Dakar et ailleurs ne doit oublier cette donne.
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