Dans le cadre du suivi du processus de transition politique au Mali, le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, a été reçu le lundi dernier par le chef du gouvernement de la Transition, Choguel Kokala Maïga.
Les échanges ont principalement porté sur l’évolution du processus de la transition, le respect du calendrier électoral ainsi que les défis à relever dans le délai restant.
« Je félicite le gouvernement pour les efforts qui ont été faits jusqu’à ce jour notamment la libération de l’ancien Président Bah N’Daw et l’ancien Premier ministre Moctar Ouane », a déclaré l’ancien Président nigérian Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO.
Il a en outre souligné que le gouvernement dispose de peu de temps pour répondre à un nombre d’aspirations du peuple malien, ajoutant que “c’est un grand défi qui n’est pas facile de relever”.
« Lors de notre dernière rencontre ce que le gouvernement envisageait de faire et ce qui a été fait par la suite : nous avons le sentiment que certaines des questions ont pu être traitées », a expliqué Jonathan.
Pour sa part, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a rappelé à la délégation de la CEDEAO, que les Maliens ont aujourd’hui soif de sécurité, de justice et de réformes.
S’exprimant sur les questions des réformes, le chef du gouvernement de Transition a affirmé qu’« aller aux élections sans aucune réforme, est suicidaire ». Il a en outre rappelé au médiateur qu’en 2018, les chefs d’États ouest-africains avaient appelé les autorités maliennes à mener des réformes courageuses avant d’aller aux échéances électorales prévues la même année. Toutefois, Choguel a rassuré la CEDEAO que des réformes consensuelles et inclusives seront engagées.
Par ailleurs, la rencontre entre le médiateur de la CEDEAO et la classe politique, a permis à cette dernière de dégager une position presque unanime en faveur du respect du délai de la transition. À l’exception de la COFOP du Dr. Abdoulaye Sy, et du MC-ATT de Bittar , toute la classe politique y compris les partis membres du M5 (URD, CNID etc.) a opté pour le maintien du délai et l’organisation des élections à la date fixée. Quant au parti SADI du Dr Oumar Mariko, il n’est ni pour ni contre le maintien du délai.
Les émissaires de la CEDEAO abondent dans le même sens que la classe politique malienne. Ils estiment par ailleurs que les réformes d’envergure ne sont pas opportunes. Il est à souligner qu’une large majorité de la classe politique rejette la mise en place de l’organe unique de gestion des élections et les assises nationales de la refondation qui restent la seule boussole du PM.
Arrivé dimanche à Bamako, le médiateur de l’organisation ouest africaine a invité les autorités maliennes au respect du calendrier établi par la Charte de la Transition et de s’atteler à l’organisation d’élections crédibles et transparentes.
Goodluck Jonathan et sa délégation ont ensuite rencontré les forces vives de la société civile. Hier Mardi, le médiateur de la CEDEAO s’est entretenu avec le Président de la Transition, Assimi Goïta.
Le Mali s’est engagée, depuis le coup d’État militaire du 18 août 2020, dans une transition politique que la communauté internationale appuie à travers la CEDEAO, en vue de préparer un retour apaisé à l’ordre constitutionnel.
Mariam Konaré