La CEDEAO doit accélérer la mise en place de l’ECO pour favoriser son essor économique

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La monnaie commune, proposée pour remplacer la multitude de monnaies de la région, était très prometteuse en termes de stabilité économique et de croissance.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est depuis longtemps un phare de l’intégration et de la coopération économiques régionales. Avec ses États membres travaillant ensemble à la réalisation d’une vision commune, la CEDEAO a le potentiel d’apporter de réels changements et de renforcer l’autonomie des citoyens d’Afrique de l’Ouest. Cependant, des retards et des revers récents ont entravé la réalisation d’initiatives cruciales, telles que l’introduction d’une monnaie unifiée, l’ECO.

Il est temps pour la CEDEAO de relancer ces initiatives et de prendre des mesures proactives pour l’amélioration de l’Afrique.

La monnaie de la CEDEAO, proposée pour remplacer l’ensemble fragmenté des monnaies de la région, était très prometteuse en termes de stabilité économique et de croissance. Cependant, elle s’est retrouvée dans l’impasse en raison de divers défis et préoccupations.

Il est impératif que la CEDEAO renouvelle son engagement en faveur de cette initiative, en s’attaquant aux problèmes sous-jacents et en œuvrant à la réussite de sa mise en œuvre. L’introduction d’une monnaie commune faciliterait le commerce intra-régional, attirerait les investissements étrangers et favoriserait le développement économique, conduisant à des niveaux de vie plus élevés pour les citoyens de l’Afrique de l’Ouest.

Des statistiques stupéfiantes

En 2021, le commerce intra-africain ne représentait que 15 % du commerce total du continent, pourcentage qui a été porté à environ 20 % en 2022 grâce à des initiatives telles que la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECA).

La CEDEAO a le potentiel de renforcer la stabilité économique des États membres. Photo Présidence nigériane

Ce chiffre reste nettement inférieur à celui d’autres blocs régionaux tels que l’Union Européenne, où le commerce intra-régional représente plus de 60 %. La CEDEAO, avec ses différents États membres, a une occasion unique d’augmenter considérablement ce chiffre, en stimulant la croissance économique et en réduisant la pauvreté.

Une monnaie de la CEDEAO qui fonctionne pourrait stimuler de manière significative le commerce intra-régional en éliminant les obstacles au change.

Pour véritablement donner aux États membres les moyens d’agir et renforcer la démocratie, la CEDEAO doit donner la priorité à la mise en œuvre de mesures proactives qui favorisent la transparence, la responsabilité et la répartition équitable des ressources. Cette approche permettra non seulement de réduire la corruption, mais aussi d’atténuer les risques de troubles politiques et sociaux.

La corruption entrave la croissance économique et érode la confiance dans les institutions publiques. La CEDEAO doit prendre des mesures concrètes pour lutter contre la corruption.

Une étape cruciale vers l’autonomisation consiste pour la CEDEAO à développer des interventions économiques alternatives. Les États membres ne devraient pas dépendre uniquement de sources externes telles que le Fonds Monétaire International (FMI) ou la Banque Mondiale pour les prêts et les renflouements.

La CEDEAO peut mettre en place des mécanismes internes pour surveiller le développement des États membres et fournir des aides spécialisées en cas de besoin. Ainsi, la CEDEAO encouragerait les solutions locales aux problèmes africains, réduisant la dépendance à l’égard des institutions étrangères et encourageant l’autosuffisance.

Avec un PIB combiné de 734,8 milliards de dollars, la CEDEAO a plus de chances de sauver ses membres lorsqu’ils sont en détresse économique au lieu de les laisser à la pitié de prêteurs aux taux d’intérêt très élevés. Cette proposition de renflouement des États membres par la CEDEAO peut être facilement contrôlée par les États membres afin de réduire les cas de corruption souvent rapportés dans les médias.

Un avenir plus prometteur

En 2021, la dette extérieure de l’Afrique était estimée à 644 milliards de dollars, dont une grande partie consistait en des prêts d’institutions financières internationales. La CEDEAO a le potentiel de changer la vision des choses en renforçant la stabilité économique des États membres et en réduisant le besoin d’emprunts extérieurs excessifs.

En outre, l’autonomisation économique devrait aller au-delà du soutien financier. La CEDEAO doit donner la priorité aux investissements dans l’éducation, les soins de santé et les infrastructures, en veillant à ce que les États membres disposent des outils nécessaires pour créer un développement durable et relever les défis auxquels leurs citoyens sont confrontés quotidiennement.

Ces investissements permettront de créer des emplois, de lutter contre le chômage et de réduire la pauvreté, pour une Afrique de l’Ouest florissante et prometteuse.

Offrir une éducation de qualité et des opportunités d’emploi n’est pas seulement un impératif social, mais aussi une démarche stratégique pour exploiter le dividende démographique. La CEDEAO peut montrer la voie en investissant dans le développement du capital humain et dans les infrastructures, préparant ainsi le terrain pour une croissance économique robuste et la création d’emplois.

Outre les initiatives tangibles, la CEDEAO devrait travailler activement avec les gouvernements régionaux pour impliquer les citoyens dans les processus de prise de décision. Des réunions publiques régulières, des consultations publiques et un engagement avec les organisations de la société civile garantiront que les voix et les préoccupations des citoyens sont entendues et prises en compte.

Le progrès au service des citoyens

Donner aux citoyens les moyens de participer à la gouvernance est essentiel pour favoriser une véritable démocratie. Une enquête menée par Afrobarometer en 2021-2022 a révélé que 71% des Africains pensent que les dirigeants devraient être responsables devant leurs citoyens. En impliquant activement les citoyens dans l’élaboration des politiques et en demandant des comptes aux dirigeants, la CEDEAO peut s’assurer que ses initiatives répondent aux aspirations et aux besoins de la population ouest-africaine.

La CEDEAO a le potentiel d’être un moteur de changement positif en Afrique de l’Ouest. Pour y parvenir, elle doit accélérer l’initiative de la monnaie de la CEDEAO, donner aux États membres les moyens d’agir et donner la priorité aux mesures proactives plutôt qu’aux actions réactives. En investissant dans le bien-être de ses citoyens, en encourageant une véritable démocratie et en réduisant la corruption, la CEDEAO peut créer une région prospère, stable et autonome. Le moment est venu pour la CEDEAO de saisir cette opportunité et de montrer la voie vers un avenir plus radieux pour l’Afrique de l’Ouest.

L’auteur, Dwomoh-Doyen Benjamin, directeur exécutif de la Chambre africaine des producteurs de contenu.

Avertissement : Les points de vue exprimés par l’auteur ne reflètent pas nécessairement les opinions, les points de vue et les politiques éditoriales de TRT Afrika.

Source: https://www.lapresse.ca/

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3 COMMENTAIRES

  1. Toutes les dictatures conduisent les économies à la faillite , absolument toutes…..et sans aucune exception dans l’histoire

  2. En 2002 il fallait 19 roubles pour 1 euro.
    En 2023 il faut 102.3 roubles pour 1 euro.
    La Russie est en faillite.

  3. En 2002 il fallait 1.6 lire turque pour 1 euro.
    En 2023 il faut 30.2 lire turque pour 1 euro.
    La Turquie est en faillite.

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