La Cedeao des peuples en question

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Au début transparaissait l’intégration économique des peuples et ils étaient seize états à avoir souscrit à la création de cette organisation, répondant ainsi à un découpage géoéconomique de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Nous nous en sommes tous réjouis pour la simple raison que par cette partition pouvait se configurer la création de grands ensembles précurseurs de l’intégration africaine, au profit des peuples africains.

En effet, la construction de grands ensembles économiques basés sur la complémentarité était de nature à favoriser les échanges intra-africains, gage de la réduction de la dépendance de l’Afrique par rapport aux autres continents. Le concept du Partenariat bien compris prenait ainsi corps comparativement aux concepts de la main tendue et du diktat qui nourrissaient les peuples de notre continent tout en les appauvrissant davantage.

Il est évident que la configuration et la mise en œuvre d’une telle approche ne peut prospérer sans une approche politique conséquente, basée sur le respect de chacun des peuples composant l’organisation. Il est également exigible aux gouvernants qui ont la charge de présider à la destinée de ce type d’organisation, de prendre prioritairement en compte les désirs des peuples qui la composent. Une telle approche ne peut aboutir que si la qualité des dirigeants qui ont en charge de porter l’organisation, ont pour soucis premiers d’agir au profit des peuples, en veillant à chaque instant à bloquer les errements des forces dirigeantes des pays pris individuellement. C’est également en cela que se justifie au sein de telle organisation   ,la création d’instruments de prévention des conflits. La CEDEAO en a un, dont pourtant l’enclenchement n’a jamais été perçu ni au Mali, ni dans les pays voisins du Mali, lorsque les groupes terroristes, extrémistes et trafiquants de tout bord, se sont installés durablement dans notre pays. Seuls les pays dits du champ dont l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger se sont sentis concernés par le problème. Pourtant la CEDEAO avait bien deux de ses Etats membres directement concernés. Rappelons que dans ce rouage (des pays du champ), les dirigeants du Mali à l’époque, par leurs comportements équivoques, ont fini par contrarier lesdits partenaires, faisant endosser à notre pays, l’étiquette peu glorieuse de maillon faible de la chaine. Où était la CEDEAO en ce moment où par des efforts concertés et conjugués, il pouvait être mis fin à la présence indue de ces terroristes islamistes, ne serait-ce que pour rappeler à l’ordre les dirigeants maliens, voire à susciter une intervention généralisée. Cette organisation a cependant vu la France (extra-africaine), s’impliquer fortement à cause de la mise en péril de certains de leurs ressortissants sur les territoires du Niger et du Mali.

A la suite de l’agression de la Lybie par les pays occidentaux avec la complicité de l’Union Africaine, le MALI, tout comme le TCHAD et le NIGER, ont vu se déferler en direction de leurs territoires, des hommes armés se réclamant ressortissants de ces pays. Le TCHAD et le NIGER ont fait ce qu’il faut en pareille circonstance, commençant par désarmer ces hommes avant le franchissement de leurs frontières. Le Mali, membre de la CEDEAO, comme champion du démocratisme a laissé, franchir ses frontières par ceux se réclamant ressortissants du pays avec armes et bagages. Le Chef de l’Etat de l’époque, en apôtre présumé de la paix aurait même laissé entendre, nous citons ; ” si on désarme ces hommes, qui les défendrait “. La CEDEAO a dû bien entendre ces propos. Il y a lieu de se poser la question de savoir quels auraient pu être les attitudes adoptées par les chefs d’Etat du BURKINA FASO, du TOGO ou du NIGERIA, voire du GHANA face à une telle situation ?

Le 17 janvier 2012, une semaine après une tête à tête entre le Président malien et les néo-maliens, une attaque rebelle s’est enclenchée au Nord de notre pays avec un dessein indépendantiste. Notre armée, dont le cycle de désorganisation a été enclenché depuis 20 ans, s’est vu en difficulté par des désertions massives et successives et des duplicité dans la chaîne de commandement. La suite, on la connait. Assassinats en bonne et due forme des militaires désarmés, viols massifs des femmes, exodes massives des populations. Notre armée avec plus de 50 généraux dont un général d’armée n’a pu rien faire pour la simple raison que ceux de ces généraux connus pour leurs faits d’armes ont été sciemment éloignés des théâtres d’opération. A quelle fin ? Allez poser cette question aux initiateurs et complices de toutes ces forfaitures.

Du 17 janvier au 22 mars 2012, c’était un black-out total sur la question du Nord du Mali avec ces tentatives de bâillonnement de la presse. Nous saluons au passage la hardiesse de certains organes de presse qui ont permis au peuple malien d’être aux faits de certaines réalités pendant que la radio RFI magnifiait la barbarie de ses protégés du MNLA et l’apologie des crimes commis. Il nous est même revenu d’entendre des plaintes émanant du principal coupable à l’origine de ces forfaitures s’étonnant devant le silence de la communauté internationale, y comprises bien sûr l’Union Africaine et la CEDEAO. Comme pour certainement dénoncer au monde son indifférence vis-à-vis des crimes dont lui-même à poser les premiers jalons.

La CEDEAO et ses dirigeants devaient s’en émouvoir et apporter sa contribution, s’il faut après avoir blâmé leur ami, pair et ses complices. Il n’en a rien été sauf de la part du Niger, pays dont l’amitié n’est plus à démontrer vis-à-vis du peuple martyrisé du Mali.

Il est regrettable de la part d’une communauté, qui s’est pourtant dotée de suffisamment d’instruments pour prévenir les conflits de ne se manifester, que pour sanctionner les victimes.

Dans la résolution de la crise actuelle du Mali, les dirigeants actuels de la CEDEAO se sont attelés à envenimer la situation là où cela ne sied pas. A partir de leurs propres résultats de médiation, ils continuent de se dédire à tout moment, sinon aujourd’hui, hormis leur battage médiatique et leur auto mise en vedette, la crise institutionnelle, par rapport à la situation en zone sud du Mali est derrière nous. La nouvelle situation qui se déroule actuellement dans la gouvernance du pays n’a besoin d’aucune pression de leur part. Aujourd’hui, compte tenus de leurs propres comportements vis-à-vis des Accords dont ils ont été initiateurs, catalyseurs et signataires, ils se sont disqualifiés aux yeux du Commun des Maliens.

Du début de la crise à nos jours, tout porte à croire que la CEDEAO à travers les comportements de ses dirigeants, a choisi depuis fort longtemps son camp, celui des détracteurs et fossoyeurs de l’économie malienne, celui de ceux-là mêmes qui ont été fortement associés à l’instauration de la crise, celui de ceux dont les seuls soucis est d’échapper aux conséquences de leurs forfaitures et qui continuent de n’avoir aucune considération vis-à-vis des souffrances du Peuple du Mali, celui enfin de ceux qui, à travers la CEDEAO et ses agissements, continuent de narguer le Peuple Malien. Aujourd’hui plus qu’hier, notre peuple a besoin d’un climat serein pour s’attaquer avec son armée et les concours sans condition des vrais amis du Mali, à la libération et à l’unification de notre territoire national.

Le Peuple du Mali a suffisamment souffert des atermoiements de la CEDEAO et de ses protégés, que Dieu nous garde de leurs méfaits.

Un signal fort vient d’être donné à notre communauté lorsque la partie la plus représentative de notre peuple s’est refusée un Ouaga-bis parce qu’elle l’a jugée inopportune et enclin à prolonger les échéances. Que la CEDEAO en tienne compte. Nous savons qu’avec tous les trous de souris, notre organisation commune et ses acolytes ont une capacité de nuisance, mais notre Peuple finira par s’en aguerrir.

Le Peuple du Mali ne mérite pas d’être confondu avec ces ras de couloirs qui se sont donnés comme mission de faire agenouiller notre pays, car certains des Etats membres, pour question de similitude savent bien que cela n’est pas possible. Notre communauté se doit de respecter les Peuples, leurs peuples et ceux des autres Etats membres. Le Mali à la croisée des chemins se relèvera, se réunifiera d’abord par ses fils, et à la demande avec le concours des amis du Mali.

Ceux qui ont suscité la dernière rencontre de Ouagadougou sont ceux-là qui ont refusé tout dialogue inter-malien. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent en être les pilotes. Pourquoi vouloir changer ou modifier une équipe qui gagne, parce qu’il faut le dire, le Gouvernement en place est entrain d’abattre un travail de titan avec la courtoisie requise à l’endroit des partenaires du Mali. Que la capacité d’écoute dont il fait montre et cette courtoisie ne soient assimilées à une quelconque faiblesse car il y a peu de faiblesses ou de légèreté manifestes dans sa pratique de tous les jours.

Pour faire renaitre le Mali, il y a de la place pour tous les maliens qui le veulent et notre Gouvernement peut bien en dessiner les contours. Aucune autre forme de déstabilisation ne doit être encouragée ou admise en son sain et le Peuple malien va y veiller.

Toutes les sensibilités qui sont intéressées par la reconstruction du Mali peuvent se retrouver dans des cadres souhaités par la partie la plus représentative de notre pays. Que Dieu fasse que tous les bons maliens acceptent de s’y trouver pour ne se soucier que du Mali.

Laissons à notre Gouvernement le temps de travailler, à notre armée le temps de peaufiner sa préparation, à nous autres Maliens de tout bord d’apporter nos contributions positives à travers des cadres de concertation bien organisés, le Mali se retrouvera dans une très brève échéance.

Vive le Mali un et indivisible ! Vive l’Union des cœurs et des esprits de tous ceux qui croient en l’avenir de notre pays pour que se dessine enfin un Mali fier et prospère.

Bou TRAORE

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1 commentaire

  1. 😳 LA CEDEAO= L’ AOF (ALLEZ DECOUVRIR) ❗

    ➡ LA CEDEAO- c’ est surement des peuples , mais au point de vue CONSOMATION ET EXPLOITATIONS DE RESSOURCES ! ❗
    ➡ LA CEDEAO- c’n’ est point des peuples puisqu’ ils ne sont jamais concertes , comme partout ailleurs en AFRIQUE DITE FRANCOPHONE, c’ est un club de managers appelles presidents par formule protocolaire, mais des gens qui ne sont la ni pour leurs pays ni pour leurs peuples! ❗

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