Le Premier ministre d’Alassane Ouattara est convaincu que le désormais ancien Gouverneur de la Bceao a apporté un soutien financier à Laurent Gbagbo.
En marge de la 15è session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa, le Premier ministre Guillaume Soro a animé une conférence de presse à l’hôtel de l’amitié. Sur les raisons de la démission de l’Ivoirien Philipe Henri Dacoury Tabley à la tête de la Bceao, il se déclare être tenu par un devoir de réserve. Cependant, croit-il savoir, malgré les instructions du Conseil des ministres de l’Uemoa et du président reconnu par la CEDEAO et la quasi-totalité de la Communauté internationale, Philipe – Henri Dacoury Tabley a débloqué plusieurs dizaines de milliards de FCFA au bénéfice du Président sortant, Laurent Gbagbo. Cet argent, pour Guillaume Soro, ne servait pas au développement de la Côte d’Ivoire mais à acheter des armes et à payer les salaires des mercenaires engagés par le camp Gbagbo. Lesquels mercenaires sont responsables, selon lui, des exactions contre les civils – plus de 250 morts.
Très attendue, la question concernant l’intervention armée envisagée pour déloger Laurent Gbagbo. Guillaume Soro estime qu’elle doit être rapide pour « abréger les souffrances des populations et préserver des vies humaines ». « Tout vaut mieux que la guerre », a-t-il déclaré. A en croire Soro, Alassane Ouattara ne veut pas prendre le pouvoir dans un bain de sang. Laurent Gbagbo, affirme le conférencier, ne comprend que le langage de la force. A ceux qui craignent une dégradation du climat sécuritaire et le déclenchement d’une guerre civile en cas d’intervention étrangère, il répond « mais, la Côte d’Ivoire est déjà en état de guerre et il faut arrêter ça ! ».
Selon lui, la CEDEAO est tout à fait habilitée à organiser cette action armée. «Il y a même une jurisprudence avec la Sierra Léone où l’intervention a permis de ramener la paix et de lancer le processus de démocratisation de ce pays» a-t-il déclaré. «Cela s’appelle la force légitime» qui autorise l’organisation sous -régionale à intervenir au nom du droit d’ingérence. Les médiations successives ayant échoué, l’option militaire fait son chemin. «Gbagbo sait que ses jours sont comptés».
Pour conclure, Guillaume Soro a remercié, ‘’pour sa solidarité’’, le Mali, dont les ressortissants paient un lourd tribut à la crise ivoirienne. «Ce n’est pas ça l’image de la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.
Modibo Fofana
«Cela s’appelle la force légitime»