Le médiateur de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), Goodluck EBELE JONATHAN, ancien Président de la République du Nigéria, a effectué, hier jeudi 24 février 2022, une mission à Bamako, au Mali. Cette mission fait suite aux rencontres techniques qui se sont tenues la semaine dernière sur le chronogramme des élections. Durant son séjour, il a rencontré des diplomates accrédités au Mali, des autorités maliennes dont le président de la transition, colonel Assimi GOÏTA. Selon l’émissaire de la CEDEAO, cette visite a pour objectif de trouver des voies et moyens pour mieux relancer le dialogue entre la partie malienne et l’organisation sous-régionale. « Il y a eu des réunions techniques conjointes qui ont eu lieu ici. L’équipe technique de la CEDEAO, de l’UA et des Nations Unies a travaillé avec ses homologues maliens pour essayer de progresser les choses… Ma visite ici s’inscrit dans le besoin d’affiner les discussions qui sont en cours, en vue de rapprocher les positions», a souligné le Médiateur de la CEDEAO pour le Mali, Goodluck Jonathan.
Arrivé aux environs de 11 heures, Goodluck Jonathan a été accueilli à sa descente de l’avion par le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye DIOP. Pour la circonstance, le Médiateur était accompagné par le Président de la Commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi BROU et du Commissaire en charge des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité. Dans une interview accordée à la presse tout juste à son arrivée, Goodluck Jonathan a fait savoir que cette visite n’est pas une surprise. « Nous avons indiqué depuis le début que nous sommes partie prenante de ce processus. C’est dans ce cadre que nous sommes là. Vous le savez, il ya eu des réunions techniques conjointes qui ont eu lieu ici. L’équipe technique de la CEDEAO, de l’UA et des Nations Unies a travaillé avec ses homologues maliens pour essayer de progresser les choses. Nous allons rencontrer les autorités, puis, échanger par rapport à tout ce qui a été fait, essayer de voir si on peut avancer pour pouvoir arriver à des situations dans l’intérêt du Mali, de la CEDEAO et de tout le monde », a-t-il dit. Durant son séjour à Bamako, il a rencontré des diplomates accrédités au Mali pour examiner le rapport du comité technique mixte international (CEDEAO-UA-ONU) et des experts nationaux sur les propositions de réforme et le programme révisé pour les élections. « Nous sommes optimistes sur le fait que le consensus national émergent et le soutien de la communauté internationale guideront les autorités de la transition alors qu’elles cherchent à mener des élections et à rétablir l’ordre constitutionnel pour le bien du peuple du Mali », a souligné Goodluck Jonathan.
Après cette rencontre, le Médiateur de la CEDEAO a été reçu par le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, au Palais présidentiel de Koulouba. « Ma visite ici s’inscrit dans le besoin d’affiner les discussions qui sont en cours, en vue de rapprocher les positions», a confié à la presse, Goodluck Jonathan, à sa sortie d’audience. Selon l’émissaire de la CEDEAO, cette visite a pour objectif de trouver des voies et moyens pour mieux relancer le dialogue entre la partie malienne et l’institution sous-régionale, qui a adopté des sanctions contre le Mali à l’issue de son sommet extraordinaire du 9 janvier dernier. Sans donner la conclusion des différentes discussions qu’il a eues avec les autorités maliennes depuis son arrivée dans la capitale malienne, l’ex-président nigérian a rassuré que les discussions avec la partie malienne ont été enrichissantes et « vont se poursuivre ». Quant à la question de la durée de la Transition, le Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne a indiqué qu’un groupe de travail technique, regroupant la CEDEAO, l’Union Africaine ainsi que les Nations Unies est déjà en place. Les conclusions auxquelles ce groupe est parvenu, a-t-il expliqué, ont permis d’élaborer un cadre de recommandations qui orienteront les décisions à prendre prochainement.
Justement, dans une correspondance en date du 23 février 2022, le PARENA (Parti pour la renaissance nationale) donne des détails sur le Rapport confidentiel d’une mission technique internationale d’évaluation. Selon le parti bélier-blanc, l’équipe technique conjointe de la CEDEAO, de l’UA et des Nations-Unies, a proposé deux scénarios : « un premier scénario d’une transition de 12 mois pendant lesquels une Autorité indépendante de gestion des élections serait créée et opérationnalisée, la constitution serait révisée, un référendum constitutionnel et des communales, locales, régionales, sénatoriales, législatives et l’élection présidentielle auraient lieu avant mars-avril 2023 (page 4); un second scénario d’une transition de 16 mois avec toutes les actions ci-dessus énumérées, les sénatoriales, les législatives et la présidentielle se tenant en juillet et août 2023 (page 6) »
En outre, le PARENA indique que le rapport de la mission technique de la CEDEAO se termine (page 8) par la « prise en compte des conditions sine qua non» édictées par le gouvernement. Ces « conditions sine qua non» vont de l’amélioration de la situation sécuritaire à la révision de la constitution en passant par la relecture et la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le retour des réfugiés et des déplacés internes, le parachèvement de la réorganisation territoriale, le redéploiement de l’État et ses services techniques ainsi que les réformes politiques, institutionnelles et électorales: la constitution révisée devant inclure les articles relus de l’Accord d’Alger.
Aguibou Sogodogo