Général Tiani : « La Cédéao est derrière nous »

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Le président du CNSP a réaffirmé qu’un retour des pays de l’AES dans la Cédéao est inenvisageable, avertissant que toute mesure prise à l’encontre des citoyens des trois pays entraînera immédiatement la réciprocité.

La tentative du président sénégalais et de son homologue togolais de réintégrer le Burkina, le Mali et le Niger au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est-elle vouée à l’échec ? Lors d’un entretien avec la télévision nationale nigérienne le samedi 3 août, le général Abdourahmane Tiani a déclaré que « la Cédéao est derrière nous ».

« On ne peut pas parler de la Cédéao alors que nous sommes dans une confédération. C’est une étape intermédiaire vers la fédération », a affirmé le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Le 6 juillet, soit onze mois après la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), les dirigeants de ce bloc sahélien ont tenu leur premier sommet au Niger, au cours duquel ils ont décidé d’adopter le traité établissant la Confédération de l’AES.

Le lendemain, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a tenu son 65e sommet ordinaire au Nigeria. L’une des décisions majeures a été de désigner le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et son homologue togolais, Faure Gnassingbé comme facilitateurs dans les discussions avec les États de l’AES, qui ont annoncé leur départ de la Cédéao en janvier dernier.

« Aujourd’hui, la Cédéao est en difficulté. Lorsque des pays cherchent à quitter l’organisation, cela montre qu’elle ne se renforce pas. Nous devons gérer cette situation malheureuse en dialoguant avec toutes les parties », a expliqué le président Faye, qui aborde néanmoins sa mission avec humilité et pragmatisme. Il a précisé à l’occasion d’un entretien avec la presse sénégalaise le 13 juillet que « les décisions des États de l’AES seront respectées ».

Selon lui, « même si les pays décident de quitter la Cédéao, il faut administrer cette situation ; discuter de ce qu’ils avaient et de ce qu’ils auront en dehors de la Cédéao ».

À ce sujet, Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la Cédéao, a déclaré lors de l’ouverture du sommet du 6 juillet que le retrait des trois pays affectera les conditions de voyage et d’immigration de leurs citoyens.

Il a souligné qu’ils devront désormais obtenir un visa pour voyager dans la sous-région et qu’ils pourraient ne plus être en mesure de résider ou de créer librement des entreprises sous les facilités mises en place par la Cédéao, étant soumis à diverses lois nationales.

Bien qu’aucune décision officielle n’ait été prise par l’instance suprême de l’organisation communautaire, le général Tiani a averti que « toute mesure contre la Confédération se verra appliquer immédiatement la réciprocité ». Il a rappelé que « de la même manière que nous avons des ressortissants au sein de la Cédéao, ces pays de la Cédéao ont des ressortissants au Niger ».

Youssouf Konaré

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2 COMMENTAIRES

  1. Nous en tant que penseurs trouvent que la création de l’AES est dans la logique du groupe de de Casablanca à la création de l’OUA en 1963. C’est ce groupe qui était confronté à celui de Monrovia qui demandait la création d’une confédération africaine tout de suite avec des grands panafricanistes comme Kouamé N’Nkruma, Modibo KEITA, Sékou TOURE. Ce qui reste certain, cette organisation qu’est l’AES existera car elle a été crée par la force des choses et face à des problèmes non pris en compte par cette organisation maudite qu’est la CEDEAO.

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