Depuis hier, jeudi 28 août 2014, les Ministres de la Santé et autres experts des 15 pays membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont réunis à Accra (Ghana) afin d’élaborer des propositions pour améliorer la gestion de l’épidémie de la fièvre hémorragique “Ebola”. Mais aussi pour trouver les moyens d’améliorer l’impact des mesures de précautions prises par certains pays, ou des mesures d’isolement comme celle, dernière en date, d’Air France qui a décidé de suspendre ses vols à destination de Freetown (Sierra Leone).
Ce qui inquiète la Cedeao, ce sont d’abord les fermetures des frontières terrestres et aériennes ordonnées par plusieurs pays de la sous-région. C’est là une mesure radicale trop contraignante aux yeux des experts qui rappellent qu’aucun organisme de santé n’a préconisé cette solution. Avec l’interruption des échéances et des investissements, les pays de la sous-région verraient infailliblement leurs économies se fragiliser davantage.
Au Libéria par exemple, les producteurs de riz ont été durement touchés. Le gouvernement prévoit d’augmenter les importations de riz, car il redoute une crise alimentaire qui pointe à l’horizon du fait de son isolement. Selon les experts réunis au Ghana, fermer les frontières n’est pas forcément une solution efficace, même si elle a le mérité d’interpeller.
Beaucoup d’experts et d’hommes politiques s’agacent de l’absence de réactions dans les pays contaminés par le virus “Ebola”. Mais il faut dire aussi que cette inertie est due au manque de moyens dans bon nombre de cas. Ils sont nombreux les experts et hommes politiques qui déplorent la lenteur avec laquelle l’argent des bailleurs internationaux arrivent sur le terrain.
La Banque Africaine de Développement (Bad) vient d’indiquer que sur plus de 200 millions de dollars promis par les bailleurs de fonds, seuls 60 millions de dollars ont été versés. Le directeur du département de lutte contre les maladies et les épidemies de l’organisation ouest-africaine de la santé plaide plutôt pour un renforcement des contrôles aux points de passage entre les pays, car il estime que la fermeture des frontières ne sert à rien. Elle est même contre-productive.
Selon la coordinatrice de Médecins Sans frontière (Msf) en Sierra Leone, la communauté internationale a mis trop de temps à réagir. Elle estime que la réponse internationale à l’épidemie de la fièvre “Ebola” reste dangereusement inadaptée. Elle exprime sa frustration face à l’attitude de la communauté internationale. “Normalement on aurait dû avoir un coup d’avance pour stopper le virus, mais malheureusement nous en avons cinq de retard”, a déploré la coordinatrice de Médecins sans frontière (MSF) en Sierra Leone.
Rassemblés par Mamadou GABA