Les experts du secteur de l’énergie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) étaient réunis, le mercredi 5 juillet 2017 à Azalaï Grand hôtel de Bamako à la faveur d’un atelier de validation de l’étude pour le développement de l’électrification rurale et périurbaine en Afrique de l’ouest. L’ouverture des travaux présidée par M. Malick Alhousseiny, ministre de l’Energie et de l’Eau a eu lieu en présence du Dr Bangoura Morlaye, Commissaire chargé de l’énergie et des mines à la Commission de la CEDEAO ainsi que de plusieurs autres personnalités.
L’étude pour le développement de l’électrification rurale et péri-urbaine en Afrique de l’ouest vise l’élaboration d’un plan directeur d’électrification rurale et périurbaine en Afrique de l’ouest afin d’accroître l’électrification dans la région, mais aussi l’accompagnement des Etats membres dans la recherche de financement et la réalisation de projets d’électrification rurale. Elle permettra aussi d’identifier des projets d’électrification rurale à financer et à mettre en œuvre dans l’ensemble de la sous-région.
Le Commissaire chargé de l’énergie et des mines de la CEDEAO, Dr Bangoura Morlaye, a précisé que l’un des handicaps majeurs au développement de la région reste l’accès à l’électricité aussi bien pour les ménages que pour les entreprises et les industries. Pour preuve, selon le Commissaire, le taux d’accès à l’électricité dans l’espace CEDEAO est inférieur à 40% avec une moyenne de 8% en milieu rural et la consommation d’électricité par tête d’habitant n’est que de 150kw/h par an. Malgré les énormes potentialités énergétiques de la sous-région, ce sont près de 180 millions de personnes qui n’ont pas aujourd’hui accès à cette ressource indispensable, a-t-il estimé.
Parmi les actions, Dr Morlaye a cité la Facilité énergie renouvelable de la CEDEAO (EREF) avec une réalisation de près de 45 projets d’énergies renouvelables hors réseau et d’efficacité énergétique de petite et moyenne taille dans les localités rurales et périurbaines. Il a également noté l’électrification de 66 localités rurales transfrontalières entre le Ghana-Togo, Ghana-Burkina Faso, Ghana-Sud Togo, Bénin-Nord Togo, Côte d’Ivoire-Libéria ainsi que le Programme spécial d’urgence de la CEDEAO qui a contribué à relancer le secteur de l’énergie de certains des Etats en crise, y compris le Mali, dont le programme est toujours en cours.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseiny a indiqué que la volonté politique de notre pays d’assurer l’accès du monde rural aux services énergétiques de base, en vue de réduire la pauvreté et favoriser la croissance économique a abouti, en 2003, à la création de l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER). Ainsi, de 1% en 2003, le taux d’accès à l’énergie en milieu rural est passé à 15,75% en 2015. Pour une réponse durable à la problématique de l’électrification rurale, Malick Alhousseiny a précisé que le gouvernement a entrepris avec ses partenaires techniques et financiers, un vaste programme d’hybridation de la production, pour plus de 58 milliards de F CFA à travers divers projets.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseiny a souligné que la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’énergie ambitionne d’atteindre d’ici 2020, 50% de taux d’accès en électricité au niveau national pour plus de 1.581 milliards de F CFA par la réalisation de programmes énergétiques structurants, comme la construction des centrales hydroélectriques de Gouina (140 Mw), Kenie (42 Mw), solaires de Ségou (33 Mwc), Kita (50 Mwc), Koutiala (25 Mwc) et Sikasso (50 Mwc) ainsi que les interconnexions électriques Guinée-Mali, Ghana-Burkina-Mali et la réalisation des lignes de transport 225 KV Sikasso-Bougouni-Bamako et Manantali-Bamako.
Mamadou DOLO