Échec et désillusion à Accra : Sur fond de crise de confiance et de dialogue de sourds

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Annoncé comme l’ultime conclave du dénouement définitif, le dernier sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO aura déjoué tous les pronostics et accouché d’une grande désillusion, en lieu et place de la levée des sanctions sur laquelle tous les regards étaient rivés.
En effet, pour le Mali comme pour les deux autres pays ouest-africains relégués au ban communautaire pour cause d’interruption de l’ordre constitutionnel, en l’occurrence le Burkina-Faso et la Guinée Conakry, cet énième rendez-vous ghanéen s’est soldé par un cruel statu quo, à savoir : le maintien des mesures restrictives. Un nouveau cap est néanmoins fixé pour le 3 juillet prochain pour examiner à nouveau la possibilité d’accorder les violons entre les autorités de Bamako et les décideurs de la sous-région alors que de nombreux indices annonçaient un scénario différent, ne serait-ce que l’amorce d’une levée de l’embargo péniblement ressenti sur le quotidien des populations. Et pour cause, aux efforts diplomatiques laborieusement déployés par le président togolais, Faure Gnassimbé, s’ajoutait le discours annonciateur de meilleurs auspices du président sénégalais Macki Sall, à la veille de la rencontre décisive d’Accra. Plusieurs sources concordantes ont ensuite spéculé, dans la foulée, sur une levée progressive des sanctions contre un chronogramme compris entre 16 et 18 mois avant l’apparition de signaux plutôt intrigants à la veille de la rencontre. Il s’agit de la présence, à Bamako, du médiateur Goodluck Jonathan, tard dans la nuit du vendredi. Malin qui pourrait dire les tenants de cette mission urgente dans la capitale malienne à quelques heures de l’ouverture du sommet, mais elle s’inscrit selon toute vraisemblance dans les ultimes tentatives d’adosser le compromis annoncé sur des engagements écrits de la junte. Faute de quoi, les chefs d’Etat, déjà abusés une première fois par les promesses non tenues de la junte malienne, n’ont vraisemblablement pas voulu risquer de desserrer la vis sans gages solides. C’est du moins ce qu’il ressort des propos sur RFI du président de la Commission de la CEDEAO, J C Kassi Brou, qui a laissé entendre que le rapprochement des positions aux fins de levée progressive des sanctions ne tient qu’à la finalisation du document y afférent. L’ajournement du processus à une date ultérieur s’explique, en définitive, par une crise de confiance entre la CEDEAO et Bamako, qui va probablement demeurer un obstacle à leur compromis aussi longtemps que l’absence de gages sera perçue comme une équivoque sur la volonté d’un retour à l’ordre constitutionnel. Somme toute, la tragédie continue avec la poursuite des pourparlers avec le médiateur de la CEDEAO, mais il parait peu évident que la date du 3 juillet prochain soit porteuse de la fumée blanche tant attendue pour marquer la relance d’une situation socio-économique affectée depuis 5 mois par ce dialogue de sourds que d’aucuns imputent à l’arrogance des uns et à l’orgueil des autres.

A KEÏTA

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