Echanges commerciaux entre les pays enclavés et les pays côtiers : Vers une facilitation du transit commercial

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Du 29 au 30 novembre dernier, les experts des Etats membres de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA/BRS-AO) se sont réunis, à Bamako. La facilitation du transit commercial entre les pays enclavés et les pays côtiers était au centre des échanges. Ce forum était une opportunité de dialogue entre les protagonistes dans la facilitation du transit commercial, dans le cadre des efforts pour le renforcement de l’intégration économique sous-régionale. Durant deux jours les discutions ont été principalement axées sur l’impact des questions relatives à la facilitation du commerce de transit par rapport aux trois pays enclavés de l’espace CEDEAO, à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Dans l’espace CEDEAO, les coûts liés au transport des marchandises, leur déplacement transfrontalier des pays côtiers aux pays sans littoral (Mali, Niger, Burkina Faso) et les longs délais de livraison constituent un véritable obstacle à l’essor de la compétitivité  du commerce inter-état. Trouver des réponses équitables à cela est le but majeur de ce forum. L’examen des problèmes de facilitation du commerce auxquels sont confrontés les pays ouest-africains en général et ceux auxquels les pays enclavés, en particulier, sont confrontés, l’évaluation de l’impact des barrières physiques et non physique le long des corridors inter-états sur les flux commerciaux, tels étaient les sujets des thèmes autour desquels le forum cogitait. A ceux-là, s’ajoutaient des sous-thèmes comme l’évaluation des problèmes de douane et d’immigration et la formulation des recommandations concrètes et pratiques pour résoudre les problèmes tant au niveau national qu’au niveau sous-régional.

Le Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA/BRS-AO)  a élaboré un document de synthèse sur « la facilitation du transit commercial entre les pays enclavés et les pays côtiers », comme contribution aux débats du forum. Le document décrit les défis en matière de facilitation de transit commercial en Afrique de l’Ouest et met en évidence les nouveaux enjeux pour notre sous-région. Selon le rapport 2010 de la Banque Mondiale sur le développement de l’économie des pays enclavés, les coûts de logistique sont le double de ceux des autres économies émergentes et le triple de ceux des pays développés. Certains analystes observent que ces coûts de transport sont pénalisant s aussi bien pour le commerce que pour les droits de douanes.

Plusieurs solutions aux problèmes de facilitation du commerce pour les pays enclavés ont été avancées au fil des années ; dont la plupart portaient sur l’amélioration des infrastructures et de la coopération transfrontalière afin de réduire les coûts. Cependant, d’autres facteurs contribuent également aux coûts élevés du transit commercial : les raquettes le long des corridors, les procédures inefficaces et bureaucratiques, le manque de professionnalisme des services du secteur privé, les lacunes dans la fiabilité des chaînes d’approvisionnement, la mauvaise gouvernance des systèmes de transport et les défaillances des politiques commerciales. Des mesures comme l’harmonisation des procédures et la normalisation des pratiques commerciales et  la réduction des lourdeurs administratives.

L’ouverture du forum était présidée par le Ministre de l’Economie et des Finances, Lassine Bouaré. Et avec lui, au présidium, on notait les présences du Docteur Seydou Sacko, représentant de la CEDEAO et de Fatoumata Ba, Directrice du Bureau sous-régional de l’UNECA en Afrique de l’Ouest.  Cette dernière  a, dans  son allocution, ressorti l’importance dudit forum par rapport à l’identification des défis posés aux échanges commerciaux entre les pays enclavés et les pays  côtiers, suivie de l’élaboration de recommandations pertinentes et pratiques assorties des plans d’action appropriés.

Quant au Ministre de l’Economie et des Finances, il a d’abord mis un accent particulier sur  l’expérience malienne en matière de  facilitation du transit commercial. En effet, notre pays, le Mali, compte accroître son taux de croissance économique, qui est de 4.7 %, grâce à la résolution des problèmes  liés au transit commercial. Il a, par la suite, informé son auditoire sur les problèmes que présentent les itinéraires de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Il a expliqué que la fluidité du commerce de transit via le réseau routier allant de Bamako à Abidjan a pendant des années été entravée par des troubles et une instabilité sociale récurrentes qui ont rallongé de façon considérable la durée du transit. Dans le cas de l’itinéraire de transit Bamako- Dakar, les infrastructures ferroviaires se sont considérablement dégradées au cours de ces dernières années du fait d’un  mauvais entretien. En outre, l’instabilité des frontières et la prévalence des conflits civils dans les pays de transit ont imposé un important fardeau au commerce et aux coûts dans l’économie du Mali du fait des retards et parfois de l’impraticabilité des routes, nous a fait comprendre le Ministre. Ce dernier à stipulé qu’il attend avec impatience les recommandations de ce forum pour trouver des solutions aux problèmes auxquels nos Etats sont confrontés.

Venu pour partager avec les uns et les autres la vision de la CEDEAO par rapport aux sujets de l’ordre du jour de la rencontre, le Docteur Seydou Sacko a déclaré que le processus de l’intégration sous-régionale implique, avant tout, la mise en place des mécanismes fonctionnels de facilitation de transit entre les Etats membres ; et qu’il est important de mettre un accent  singulier sur la facilitation de transit entre les pays enclavés et ceux ayant une ouverture sur la mer. Parmi les experts présents à ce forum, on pouvait remarquer la présence effective de ceux de la Banque Africaine de Développement (BAD), de la Commission de l’Union Africaine et autres partenaires techniques et financiers. En ce qui concerne les résultats  attendus, le forum de Bamako devrait  contribuer, à travers ses recommandations précises et concrètes, à simplifier, harmoniser et renforcer les échanges commerciaux.
Rokia Diabaté

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