Réunis ce dimanche à Accra au Ghana en double sommet extraordinaire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao et de l’Uémoa ont décidé d’accentuer les sanctions contre la junte malienne. Cette fois la junte se voit isoler diplomatiquement et financièrement sur la scène sous-régionale.
Ce double sommet politico-économique était scruté au millimètre près par les Maliens à la suite de la proposition du gouvernement à la Cédéao de proroger la durée de la Transition jusqu’en 2026. Pour donner son accord ou son désaccord les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique monétaire ouest africain et celui de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis en sommet extraordinaire ce dimanche 9 janvier 2022 à Accra au Ghana. L’ordre d’examiner le chronogramme qui a été proposé par le gouvernement Choguel où les autorités de transition tablent sur 2026 pour organiser des élections alors que la Cédéao signe et persiste sur le 27 février pour les échéances.
A l’issue de ce double sommet politico-économique, les chefs Etats de deux institutions (Cédéao et Uémoa) ont rejeté en bloc le chronogramme qui a été présenté par Bamako. Pour les dirigeants ouest-africains, ce chronogramme ne passe pas du tout et ont décidé d’accentuer les sanctions contre la junte. Ainsi les chefs d’Etat de la Cédéao et de l’Uémoa ont décidé de geler les avoirs du Mali qui se trouvent au sein de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (Bcéao), de couper les aides financières, de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation sous-régionale, mais aussi de suspendre les transactions avec Bamako. Pour ne pas porter préjudice à la population malienne, les dirigeants de deux institutions ont épargné les produits médicaux et de première nécessité. En plus des sanctions financières, la Cédéao a décidé du retrait des ambassadeurs de tous ses pays membres au Mali.
Ces nouvelles sanctions sans doute vont isoler la junte militaire sur la scène sous régionale voire même internationale car bon nombre des partenaires du Mali ont déjà affirmé qu’ils suivent les décisions prises par la Cédéao. Maintenant jusqu’ou ira ce bras de fer entre le Mali, la Cédéao et l’Uémoa ? Faut-il organiser ces élections le 27 février pour éviter d’autres sanctions supplémentaires ? Les questions restent posées.
Dès l’annonce de ces sanctions, c’est l’émoi au sein de l’opinion malienne, si certains trouvent que ces sanctions permettront de faire plier la junte à organiser rapidement ces élections pour un retour à l’ordre constitutionnel, pour d’autres ces sanctions prouvent que les chefs d’Etat de la Cédéao veulent en découdre avec la junte. Selon eux, la Cédéao doit comprendre et accepter que les Maliens ne veulent seulement pas d’une élection de cette junte mais qu’ils attendent aussi des reformes c’est une volonté qui doit être respectée.
O. Mahamane
Ce geste de la sous région contre le Mali sera un élément important pour diminuer les ardeurs des cadres et élites maliens quant à leur pensée mal modelée et mal comprise sur le terme panafricanisme. Ils sont mêmes parvenus à intégrer dans notre constitution de donner une partie de notre territoire pour la construction de l’unité africaine, quelle bêtise? Quelle ignominie? Ils sont devenus dingues. Merci Allah d’ouvrir les yeux de ces intellectuels myopes, presbytes et aveugles des réalités sur cet espace africain depuis très longtemps. Nous restons certains qu’à partir de cet évènement, nos intellectuels commencerons à penser autrement.
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